페이지 이미지
PDF
ePub

2.4.

Greg. de

gl confc.

une chaîne que lui avoit donné faint Junfen abbé & prêtre dans le même pays, & elle luf donnoit des habits faits de fa main. Ce faint Vita per fonda par la liberalité du roi Clotaire, le monaBaudonium ftere de Mairé, depuis reduit en prieuré, & enActop 927 fin en paroiffe. Quelque tems apres la retraite de fainte Radegonde, il courut un bruit que le roi vouloit la reprendre, fe repentant d'avoir confenti à fa retraite. Elle redoubla fes austeritez, & confulta un reclus nommé Jean, qui demeuroit à Chinon, qui lui dit que le roi avoit veritablement ce deffein, mais que Dieu ne le permetroit pas. Enfuite elle vint à Poitiers, où elle bâtit un monaftere par les ordres du roi Clotaire, qui furent promtement executez par l'évêque Pientius & le Duc Auftrapius. Sainte Radegonde y affembla une grande communauté, & y fit élite abbeffe une fille nommée Agnes, Epift. Rad. qu'elle avoit élevée, & qui reçut la beuedection ap.Greg.ix. de faint Germain de Paris. Sainte Radegonde c.41. to 5 fe foumit entierement à cette abbeffe, fans con c. 872. fe referver la difpofition de rien. Quelque tems

23.

aprés, le roi Clotaire vint à Tours avec fon fils Sigebert, fous pretexte de dévotion : mais à deffein de paffer à Poitiers, & reprendre fainte Radegonde, qui l'ayant appris, écrivit à faint Germain qui accompagnoit le roi, pour le prier de détourner ce malheur. Saint Germain ayant lu la lettre, fe profterna aux pieds du roi, en pleurant devant le tombeau de faint Martin, & le conjura de la part de Dieu de ne point aller à Poitiers. Le roi de fon côté fe profterna deLettres du vant faint Germain, le priant que Radegonde obtint de Dieu le pardon de ce qu'il avoit entrepris par mauvais confeil. Saint Germain alla pour cet effet à Poitiers, & obtint facilement ce que le roi defiroit.

XVII.

concile de Tours.

Ce fut donc pour la confervation de ce mo

naftere

TA

aftere de Poitiers, que fainte Radegonde écri- Ap. Greg. vit aux évêques du concile de Tours. Leur ré- 1x hift c. ponse ne porte les noms que de fept: Euphro- 39 tom. 5. ne, Pretextat, Germain, Felix, Domitien, Vi- conc.p.872. &orius & Domnole. Après avoir loué le zèle de fainte Radegonde, ils lui accordent ce qu'elle demandoit, & ordonnent que les filles de leurs diocèfes, qui fe feront retirées dans fon monaftere, ne pourront plus en fortir fuivant la regle de faint Cefaire d'Arles; que fi quelqu'une eft affez malheureufe de le faire, elle fera excommuniée & anathematisée; & que fi elle paffe jufques à fe vouloir marier, tant elle, que le mari facrilege, & les complices fe.. ront fujets à la même peine, jufques à ce qu'ils fe feparent pour faire penitence. Ils obligent leurs fucceffeurs à maintenir cette difcipline, fous peine de leur en repondre au jugement de Dieu,

Quatre de ces mêmes évêques, Euphrone, to. s.conc. Felix, Domitien, & Domnole écrivirent à leurs p. 868. peuples, à l'occafion, comme l'on croit, de la Gregr. IV. guerre civile, qui arriva après la mort de Che- c. 40. 42, rebert,entre Sigebert & Chilperic, pour la Touraine & le Poitou. Cette lettre contient une exhortation aux peuples de détourner par de bonnes œuvres les maux dont ils font menacez. - Premierement, de ne point celebrer de mariamais de les differer jufques à ce que cette ges, calamité foit paffée: à plus forte raifon de rompre les conjonctions inceftueufes. Enfuite de payer les dîmes de tous leurs biens, même des ferfs : & pour ceux qui n'ont point de ferfs, de payer le tiers d'un fou d'or pour chacun de leurs enfans: enfin de fe reconcilier avec leurs ennemis.

XVIII.

Sainte

Croix

Sainte Radegonde avoit déja dans fon églife des reliques de plufieurs faints: mais elle defi- Poitiers.

de

Bandonien.

N. 17.

Greg. gl.
Mart. 5.

29.

roit ardemment d'en avoir de JESUS-CHRIST même, c'est-à-dire de la vraie croix. Elle réfolut donc d'en demander à l'empereur Juftin. Mais comme elle ne faifoit rien fans confeil, elle écrivit au roi Sigebert, dans le royaume duquel elle étoit, pour avoir la permiffion; & l'ayant obtenue,elle envoya des clercs enOrient, à qui l'empereur donna du bois de la croix, orné d'or & de pierreries, avec plufieurs reliques des faints, & des évangiles ornez de même, Les reliques étant venues à Poitiers, fainteRade gonde pria l'évêque Merouée, fucceffeur de Pientius, de les placer dans fon monaftere, avec le chant des pfeaumes, & les honneurs convenables. L'évêque, fans avoir égard à fa priere, monta à cheval pour aller à la maison de campagne, Sainte Radegonde fort affligée, envoya au roi Sigebert,le priant d'ordonner que le premier évêque qui le trouveroit, transferâr ces reliques. Cependant elle redoubloit fes jeû nes, fes veilles & fes prieres avec toute fa communauté. Le roi envoya le comte Juftin à Euphrone archevêque de Tours, pour le charger de cette commission. Euphrone vint à Poitiers, & en l'abfence de l'évêque il porta les reliques dans le monaftere avec un grand appareil de cierges, d'encens & de pfalmodie. Il y eut depuis un grand concours du peuple à cet église, & il s'y fit plufieurs miracles.

Ce fut à cette occafion, que le prêtre Fortunat compofa l'hymne celebre en l'honneur de la

croix, qui commence par ces paroles: Vexilla Paul. diac, regis prodeunt. Il étoit né en Italie près de Tre11. geft. c. vile, & avoit fait fes études à Ravennes, où il s'étoit rendu fçavant dans la grammaire, la rhetorique & la poëtique. Ayant un grand mal aux yeux, il fut gueri par l'huile d'une lampe qui brûloit près d'un autel de faint Martin ; &

: pour

wift. c. 49.

pour reconnoiffance il quitta fon pays, & vint AN. 572, à Tours vifiter les reliques du Saint. Il fut bien reçu par le roi Sigebert, & cheri de plufieurs grands, & de plufieurs Saints évêques. De Tours il vint à Poitiers auprès de fainte Radegonde, & y paffa le refte de fa vie; compofant plufieurs poëfies à la louange des évêques, & de fes autres amis, & à l'occafion des nouvelles églifes qu'ils bâtiffoient : il écrivit auffi en profe les vies de plufieurs faints. Ses vers font affez harmonieux, & valent mieux que fa profe, pleine de rimes & d'antithefes affectées, fuivant le mauvais gout du fiecle. Sainte Radegonde Greg IX. ayant effayé plufieurs fois inutilement, de regagner les bonnes graces de l'évêque Merouée, alla avec fon abbeffe Agnés à Arles, pour y prendre la regle de faint Cefaire, & érant revenue à Poitiers fe mit fous la protetion du roi, ne pouvant avoir celle de l'évêque. En Espagne faint Martin de Dume devenu archevêque de Brague, tint un concile de deux provinces de Galice: c'eft-à-dire, de Brague & de Lugo, l'ere 610 la feconde année du roi Mirod ou Ariamir, que l'on croit être le fils de Theodemir: c'eft-à-dire, l'an $72. le premier jour de Juin. Le concile fe tint dans l'églife métropole de Brague, & il y affifta douze évêques, fix de chaque province. Saint Martin y fit lire ce qui avoit été reglé au premier concile, où il témoigne avoir affifté avec eux; & propofe d'achever ce qu'on n'avoit pu faire alors. Puis il ajoute: Par la grace de J. C. il n'y a point en cette province de difficulté touchant la foi; il ne refte qu'à regler la difcipline, fuivant l'écriture & les canons. Lifons donc pre mierement les preceptes de S. Pierre. On lut le paffage de fa premiere épitre, où il marque les devoirs des pafteurs, que tous les évêques pro

[ocr errors]

XIX. Conciles de Galice.

An.

572.

to. s. conce p. 894.

Sup. n. 5.

1. Petr. V. 1. 2. 3. 4.

1

AN. 572. mirent d'observer: puis on dreffa dix canons. Le premier porte, que les évêques en vifitant leurs églifes, examineront premierement les clercs, pour favoir comment ils adminiftrent le batême, comment ils celebrent la messe, & Sup. l.xxx. les autres offices de l'églife.Ils leur ordonneront

3, 39.

c. 4.

c. 3.

c. 5.

c. 6.

furtout de faire venir les catechumenes à l'exorcifme vingt jours avant leur baptême, c'est-àdire, le quatriéme dimanche de carême, & de leur apprendre particulierement le fymbole pendant ce tems-là. L'évêque ayant examiné Les clercs, aflemblera le peuple un autre jour, pour l'inftruire de fuir l'idolâtrie, l'homicide, l'adultere, le parjure, le faux témoignage, & les autres pechez mortels : de croire la refurrection & le jour du jugement: puis il paffera à une autre églife. L'évêque en fa vifite ne prendra que le droit nommé cathedratique: c'est-à-dire, deux fols d'or, non pas la troifiéme partie des offrandes, qu'il doit laiffer pour le luminaire & les reparations. Il n'employera point les cleres des paroiffes à des œuvres ferviles.

Toute fimonie eft défendue. Les prêtres pourront prendre ce qui fera offert volontairement pour le batême: mais ils n'exigeront rien, de peur de détourner les pauvres de faire batifer leurs enfans. Les évêques ne prendront plus le tiers du fou que l'on exigeoit pour le faint chrême, fous prétexte du peu de baume qui y entre. Ils ne prendront rien non plus pour l'ordination des clercs, & ne les ordonneront qu'après un foigneux examen, & fur le témoignage de plufieurs. Ils n'exigeront rien des fondateurs, pour la confecration des églifes: feulement ils prendront garde qu'elles foient fuffisamment dotées, & par écrit. Si quelqu'un prétend fonder une églife, à la charge de partager les obla tions avec les clercs, aucun êvêque ne la con

facrera,

« 이전계속 »