8.22.14. 6.16.17.

4.3.

6. 14.

6. 17:

cre, s'il a l'âge, le neuvième mois diacre, s'il le AN. 494. merite parfa conduite; & enfin prêtre au bouṛ de l'an. Mais il faut qu'il n'ait d'ailleurs aucune irregularité, ni crime, ni penitence publique, ni bigamie, ni condition servile, ni défaut corporel, ni ignorance des lettres: car celui qui ne fçait pas lire, ne pourra tout au plus être que portier. Celui qui fera ordonné étant fimple layque, fera éprouvé fix mois davantage, & ne pourra être prêtre qu'après dix-huit mois. Il eft défendu d'ordonner des hommes de condition fervile, ni de les recevoir dans les monafteres, fi ce n'eft du confentement des Seigneurs, qui les ayent affranchis ou cedez par écrit, Il venoit de rous côtez des plaintes de cet abus, au scandale de l'Eglife. Quelques évêques ordonnoient des energumenes ou des criminels, même fans qu'ils cuflent fait penitence, ou fouffroient dans le miniftere des clercs, qui avoient commis des crimes depuis leur ordination. Tous ces abus font étroitement défendus, auffi bien que de recevoir, & encore plus de promouvoir les clercs deferteurs qui paffent d'une église à l'autre. On ne doit faire les ordinations qu'aux jours folemnels, c'est-à-dire, aux jeûnes du quatrième, dų feptiéme & du dixième mois, & au commencement du carême, ce font les quatre-tems; & encore au milieu du carême. Le jour doit être le famedi au foir, On ne doit donner le voile aux vierges qu'à l'Epiphanie, à Pâques, & aux fêtes des Apôtres; fi ce n'eft qu'étant dangereufement malades, elles demandent de ne pas mourir fans cette confolation. On ne doit batifer qu'à Pâques & à la Pentecôte, hors le cas de neceflité.

6. 240

F. 12.

6, 10.

Les cleres ne doivent point exceder leur pouyoir. Les prêtres ne s'attribueront point la benediction duCrême ou l'Onction pontificale; c'eftà-dire, la Confirmation. Ils ne feront en presen

ce

c.

6. 7.

c. Lj.

c. S. c. 24.

4. 25.

c. 13:

ce de l'évêque, ni la priere, ni le facrifice, que par fon ordre ; & ne feront fans luini foudiacre AN. 49+, ni acolyte. Les diacres ne baptiseront point fans neceffité: auquel cas les laiques même le peuvent. Il est défendu aux clercs de faire aucun trafic, ni chercher des gains fordides. La Simonie eft étroitement défendue, c'est-à-dire, de rien exiger pour le Batême,la Confirmation ou l'Or dination. Il est défendu aux femmes de fervir à l'autel. On ne doit point donner aux veuves ni voile, ni benediction; mais seulement les exhorter à être fideles dans leur bonne refolution. Ceux qui auront épousé des Vierges facrées, feront penitence toute leur vie. On ne doit point confacrer de nouvelles églifes fous d'autres noms que de Saints, ni fans permiffion du S. Siege; ce qu'il faut entendre de cette partie de l'Italie, qui dépendoit particuliérement du pape. Suivant l'anciene regle, on doit faire quatre parts des revenus de l'églife & des oblations: dopt on attribuera la premiere à l'évêque, la feconde aux clercs, la troifiéme aux pauvres, la quatrième aux fabriques; c'eft-à-dire, aux bâtimens. Tous les clercs doivent avertir le pape des abus qu'ils verront commettre, foit par l'évéque, par les prêtres, ou les autres clercs.

Voilà les regles que le pape Gelafe donne dans cette lettre aux Evêques d'Italie. Quoique le relâchement de difcipline qu'il y accorde, foir très-leger, car il fe termine à reftraindre les interftices des ordinations : il ne laiffe pas de témoigner en plufieurs endroits, qu'il ne l'accorde qu'avec une extrême peine, & feulement en cas de neceffré, pour ne pas laiffer manquer les églifes des miniftres neceffaires. Voulant qu'en ces cas même on obferve toutes les autres regles, & que hors de ces cas, on ne fe difpenfe en rien de la rigueur de l'ancienne difcipline. C'est qu'il

Dij

Pré

C. 20.

c. 27.

f. 28.

C. I. 2. 30

8. 9. 24.

Epift. 10,

prévoyoit les confequences des moindres relâ→ AN. 494. chemens. La lettre eft dattée de l'onziéme de Mars, fous le confulat d'Afterius & de Prefidius, l'an 494. Le quinziéme de Mai de la même année, le pape Gelafe écrivit aux évêques de Sicile, marquant à peu près le même partage des biens ecclefiaftiques, & chargeant la part de Févêque du foulagement des étrangers & des captifs. Il veut que la prefcription de trente ans ait lieu en faveur de l'église, suivant les loix des empereurs.

cenfure des

Livres. To. 4. p. $260.

X X X V. La lettreaux évêques de Lucanie femble être Concile le refultat d'un concile; & en effet le papeGelafe en tint un à Rome avec foixante & dix évêques la même année 494. dont nous avons un decret touchant la diftinction des livres authentiques & apocryphes, Il contient premierement, le catalogue des écritures faintes conforme à celui que reçoit aujourd'hui l'églife catholique : excepté que celui de Gelafe ne compte qu'un livre des Machabées, fuivant la plupart des exemplai res. Enfuite il eft dit: qu'encore que toutes les églifes catholiques du monde ne faffent qu'une époufe de J. C. toutefois l'églife romaine a été preferée à toutes les autres, non par aucune ors donnance du concile, mais par la parole de notre Seigneur, quand il a dit: Tu es Pierre, & le refte. A faint Pierre a été affocié faint Paul,qui a fouffert comme lui le martyre à Rome en même jour, & non pas en un autre tems, comme difent les heretiques. Le fecond fiege a été établi à Alexandrie au nom de faint Pierre, par faint Marc fon difciple. Le troifiéme fiége établià Antioche, porte auffi le nom de faint Pierre ; parce qu'il y a demeuré avant que de venir à Rome, & que le nom des chrétiens y a commencé,

Matth.

Enfuite il eft dit: qu'après les écritures faintes, l'églife, romaine reçoit aufli les quatre

-917

con

conciles de Nicée, de Conftantinople, d'Ephese & de Calcedoine; & après eux les autres con- AN. 494. tiles autorifez par les Peres. Puis les ouvrages de S. Cyprien, de S Gregoire de Nazianze, de S. Balie; de S. Athanafe, de S. Cyrille d'Alexandrie, de S Jean de C. P. qui eft S. Chryfoftome, de Theophile d'Alexandrie, de S. Hilaite, de S. Ambroife, de S. Auguftin, de S. Jerôme, de S. Profper: & la lettre de S. Leon à Flavien. Enfin les ouvrages de tous les Peres, qui font morts dans la communion de l'églife romaine, & les decretales des papes. Quant aux actes des martyrs, l'ancienne coutume de l'églife romaine eft de ne les point lire par precau tion: parce que les noms de ceux qui les ont écrits font entierement inconnus, & qu'ils ont été alterez par des infideles, ou des ignorans: comme ceux de S. Cyrique, & de fainte Julite, & de plufieurs autres, compofez par des heretiques. C'eft pourquoi, pour éviter la moindre occafion de raillerie, on ne les lit point dans l'églife romaine, quoiqu'elle honore avec une entiere devotion tous les martyrs & leurs combats, plus connus à Dieu qu'aux hommes. Le concile reçoit avec honneur les vies des peres; fçavoir, de S. Paul, de S. Antoine, de S. Hilarion, & les autres écrites par S. Jerôme. Il permet les actes de S. Silveftre pape, ceux de l'invention de la Croix, & les nouvelles relations de l'invention du chef faint Jean; mais avec précaution. Il permet de même les ouvrages de Rufin & d'Origene, en tant qu'ils n'ont point été repris par faint Jerôme, & l'hiftoire d'Eufebe de Cefarée. Mais il approuve celle d'Orofe, & les poëmes de Sedulius & de Juvencus.

Il vient enfuite à la cenfure des livres apocry phes, entre lefquels il met premierement le concile de Rimini, puis l'Itineraire de S. Pierre fous

Diij

le

le nom de S.Clement, les actes de S. André, de AN. 494. S. Thomas, de S. Pierre, de S. Philippe, les Evangiles de S. Thadée, de S. Mathias, de S. Pierre, de S. Jacques, de S. Barnarbé, de S. Thomas, de S. Barthelemi, de S. André : ceux que Lucien & Hefychius avoient falfifiez. Le livre de l'enfance du Sauveur, le livre de la nativité du Sauveur, de Marie, & de la fage femme, & plufieurs autres: dont les plus connus font le Fondement & le Trefor des Manichéens, les Centons de Virgile, attribuez à Proba Falconia, & la revelation de S.Paul,les actes de fainte Thecle, & le paffage où l'Affomption de fainte Marie, la penitence d'Adam, la penitence d'Origene, les forts des Apôtres, la lettre de J.C. à Abgar, & celle d'Abgar à J. C: mais il met entre ces apocryphes le livre du Pafteur, reveré de l'antiquité, & les Canons des Apôtres. Ce qui montre que tous ces livres ne font pas égale ment condamnez. Enfuite font les ouvrages quelques heretiques, comme Tertulien, Montan, Faufte Manichéen, Tyconius Donatifte,& de quelques catholiques, qui fe font écartez en quelque point de la doctrine de l'Eglife: comme Lactance Africain, faint Clement Alexandrin, Arnobe, Caffien, Faufte de Riès. Le concile condamne auffi tous les caracteres ou billets préfervatifs, qui portent le nom des Anges, & en general tous les écrits des heretiques, dont il rapporte les noms, depuis Simon le magicien jufques à Acace de C. P. & les frappe tous d'ana.. V. not. Ba- thême. Telle eft la cenfure des livres qui fe trouluzad Lup. ve dans ce concile ; mais la varieté des anciens Ferr. ep. 28. exemplaires, peut faire douter qu'il ne s'y foit gliffé quelques noms d'auteurs, que le concile n'avoit pas condamnez.

4.456.

Lettres

de

X X XV I. La même année le pape Gelafe écrivit aux aux évê- évêques de Dardanie, comme il avoit écrit à