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naître les observations que la Convention conclue entre la Prusse et la Russie a suggéré au Gouvernement de l'Empereur. Les troubles suscités par le recrutement opéré en Pologne en dehors des corditions ordinaires devaient nécessairement attirer notre attention.

Les douloureux incidents de la résistance des populations à une mesure d'administration intérieure ne pourraient toutefois être envisagés que d'un point de vue d'humanité. Mais l'arrangement signé à Pétersbourg est venu inopinément donner à cette crise un caractère politique sur lequel il appartient, sans nul doute, aux Cabinets de porter un jugement.

J'ai indiqué à M. le Baron de Talleyrand l'ordre d'idées dans lequel il doit se placer avec le Cabinet de Berlin. D'un autre côté, la vivacité du sentiment public en Angleterre, les déclarations anciennes du Gouvernement de Sa Majesté Britannique et les principes de sa politique, m'autorisent à penser que le langage tracé à Sir Andrew Buchanan sera en parfait accord avec celui que tiendra le Ministre de l'Empereur. Mais je me demande si l'expression orale de notre manière de voir est en rapport avec la gravité de l'acte que nous avons à apprécier, et s'il ne serait pas nécessaire de donner à la manifestation de notre opinion une forme moins fugitive et plus déterminée. Ne pourrions-nous pas, par exemple, combiner les termes d'une communication identique destinée à être remise simultanément au Cabinet de Berlin et qui serait ensuite portée à la connaissance de celui de St. Pétersbourg ?

Il me semble, d'ailleurs, M. le Baron, qu'une démarche de cette nature pourrait obtenir également le concours du Gouvernement Autrichien. Le Cabinet de Londres est renseigné comme nous sur l'attitude adoptée par l'Autriche. Il sait qu'elle a suivi une ligne de conduite différente de celle de la Prusse. Il y a lieu de présumer que le Cabinet de Vienne n'envisage pas autrement que nous une Convention dont la seule nouvelle a notablement accru l'agitation en Pologne et dont la mise en vigueur ne peut que l'augmenter. II aurait, à tous égards, intérêt à en décliner plus complètement encore la solidarité en s'associant à nos appréciations. Il donnerait ainsi à l'opinion publique une satisfaction qui ne pourrait que contribuer au maintien de la tranquillité en Gallicie.

Si, comme je l'espère, M. le Baron, Lord Russell approuvait cette idée, il ne nous resterait plus qu'à nous entendre sur la teneur de la communication que nous aurions à adresser au Cabinet de Berlin. Afin de vous fixer sur l'esprit dans lequel elle pourrait, selon nous, être conçue, je vous envoie ci-joint copie d'un projet de note auquel, au surplus, nous serions prêts à faire subir toutes les modifications qui seraient jugées convenables.

Je vous invite à donner lecture de cette dépêche à Lord Russell. Vous voudrez bien lui dire que j'écris dans le même sens à Vienne,

et je vous serai obligé de me faire connaître le plus tôt possible les intentions du Gouvernement de Sa Majesté Britannique.

Baron Gros.

Agréez, &c.

DROUYN DE LHUYS.

(Inclosure 2.)-Draft of Note to the Prussian Government. LE Soussigné, Ambassadeur de Sa Majesté l'Empereur des Français, a reçu l'ordre d'entrer avec le Gouvernement de Sa Majesté le Roi de Prusse dans de franches explications au sujet de l'arrangement conclu entre les Cabinets de Berlin et de St. Pétersbourg à l'occasion des troubles survenus dans le Royaume de Pologne, et, à cet effet, il a été chargé d'addresser à son Excellence M. de Bismarck-Schönhausen la communication suivante.

Les mesures adoptées par le Gouvernement Russe pour opérer le recrutement en Pologne ayant amené une résistance qui a donné lieu à des conflits sur plusieurs points, la Cour de France observait avec un douloureux intérêt des évènements si regrettables. Il était d'autant plus à désirer qu'aucun incident ne vînt aggraver cette lutte que le pays, livré à un état de malaise évident, renfermait déjà de nombreux éléments d'agitation et de désordre. Il importait, dans de telles circonstances, d'éviter toute manifestation de nature à exciter les esprits dans les autres provinces et à changer le caractère jusqu'alors purement local de l'insurrection.

Le Gouvernement de Sa Majesté l'Empereur des Français n'a donc pas appris sans inquiétude que le Cabinet de Berlin avait signé avec celui de St. Pétersbourg une Convention par laquelle la Cour de Prusse consent à laisser pénétrer sur son territoire les troupes Russes qui jugeraient à propos de suivre les bandes armées reduites à y chercher un refuge, et s'engage elle-même à repousser sur le territoire Russe, jusqu'à la rencontre d'une force nationale suffisante, les insurgés qui se trouveraient devant les troupes Prussiennes. En effet, la lutte, concentrée encore dans le Royaume de Pologne, peut être ainsi portée d'un instant à l'autre dans les provinces Polonaises de la Prusse ouverts aux soldats Russes, et la Prusse peut, de son côté, se voir entrainée à prendre part aux opérations militaires en cours d'exécution de l'autre côté de sa frontière.

Un semblable accord n'a pas seulement pour conséquence d'étendre le théâtre des hostilités; il crée une situation nouvelle et transforme un incident des affaires de Pologne en une question Européenne. Le Gouvernement Impérial est loin de méconnaître que la Cour de Prusse, en raison du voisinage, avait des devoirs internationaux à remplir envers la Russie en présence des évènements actuels. Il n'aurait pas eu le droit de s'étonner des mesures de précaution et de surveillance qu'elle aurait cru devoir prendre

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pour assurer l'inviolabilité de la frontière commune et mettre obstacle à toute contrebande de guerre. Mais une opération, même limitée, que ne justifiait d'ailleurs aucun symptôme menaçant dans les provinces Polonaises de la Monarchie Prussienne, dépasse les obligations tracées au Cabinet de Berlin par le droit public; ello semble procéder de la pensée préconçue d'une solidarité politique que les Traités Européens n'ont pas établie en réglant le sort de la Pologne et dont les intérêts généraux pourraient avoir à souffrir.

Aussi l'opinion publique s'en est elle vivement émue, et l'inquietude qu'elle en a ressentie n'aura point échappé au Gouvernement de Sa Majesté le Roi de Prusse.

Le Gouvernement de Sa Majesté l'Empereur des Français considère de son côté, comme un devoir envers lui-même et envers l'Europe de signaler à la Cour de Berlin les préoccupations causées par les arrangements qu'elle a conclus avec le Cabinet de St. Pétersbourg, et il aime à croire que ces observations, inspirées par le désir sincère d'écarter tout sujet de malentendu, seront accueillies avec le même sentiment de confiance bienveillante qui les a dictées. Le Soussigné, &c.

No. 64.-Earl Russell to Earl Cowley.

Mr LORD, Foreign Office, March 2, 1863. HER Majesty's Government have received from Baron Gros a project of note to be addressed by the French Ambassador at Berlin to the Prussian Government, with reference to the Convention in regard to Poland lately entered into between Prussia and Russia.

I had already prepared a despatch to Her Majesty's Ambassador at Berlin, which embodies the same views of the Convention between Russia and Prussia as those contained in M. Drouyn de Lhuys' note; and I have now to instruct your Excellency to communicate to M. Drouyn de Lhuys a copy of that despatch, which was transmitted to you in my despatch of the 28th ultimo.

Her Majesty's Government are happy to find that so great a conformity prevails between the views of the Governments of England and France on the subject.

I also inclose a copy of a despatch which I have addressed to Her Majesty's Ambassador at St. Petersburgh, which your Excellency will likewise communicate to M. Drouyn de Lhys.

Her Majesty's Government would be glad to find that the Imperial Government had written in a similar sense to the French Ambassador at St. Petersburgh.

Earl Cowley.

I am, &c.

RUSSELL.

No. 65.-Earl Cowley to Earl Russell.-(Received March 4.) (Extract.) Paris, March 3, 1863. M. DROUYN DE LпUYS, although very unwell, was good enough to see me this afternoon, and I communicated to his Excellency your Lordship's despatch of yesterday's date, together with the instructions which your Lordship has addressed to Her Majesty's Ambassadors at Berlin and St. Petersburgh with reference to the act lately signed at St. Petersburgh, and to the general state of the Polish question.

On inquiring whether his Excellency would send a despatch to St. Petersburgh in a sense similar to that adopted by your Lordship, he replied that he had already written to the Duc de Montebello his opinion of the Convention, and of the state of affairs in Poland, but he had made no reference to the Treaties of 1815. Earl Russell.

COWLEY.

No. 66.-Earl Cowley to Earl Russell.-(Received March 4.) MY LORD, Paris, March 3, 1863.

M. DROUYN DE LHUYS expresses himself to be satisfied with the reply of the Austrian Government to the proposal that Austria should join England and France in addressing a note to the Cabinet of Berlin on the subject of the Russo-Prussian Convention. He seemed to admit the impossibility of the Austrian Government now blaming an act in which they had been asked to participate, but which they had not blamed when they declined to take part in it. I have, &c.

Earl Russell.

No. 67.-Earl Russell to Lord Bloomfield.*

COWLEY.

MY LORD, Foreign Office, March 4, 1863. HER Majesty's Government being deeply affected by the deplorable acts of violence of which Poland is now the scene, and having reflected on the causes of these calamities, have addressed the accompanying despatch to Her Majesty's Ambassador at St. Petersburgh.

You are instructed to read this despatch and its inclosure to the Minister of Foreign Affairs at Vienna.

You will state at the same time that, in the opinion of Her Majesty's Government, a communication of similar views by the Representatives at St. Petersburgh of the Powers who were parties to the Treaty of June, 1815, would tend to the cessation of bloodshed, and to the enjoyment by the people of Poland of those rights which

* Similar despatches were addressed to Sir A. Buchanan, Sir J. Hodron, Sir J. Crampton, Sir A. Magenis, Mr. Jerningham, and Mr. Lytton.

were promised to them at Vienna, and which have been so long withheld from them.

The peace of Europe would, in the opinion of Her Majesty's Government, be best assured by restoring to the Poles the privileges of a National Diet and a National Administration; and Her Majesty's Government, therefore, hope that the Austrian Government will concur in making to the Government of Russia a representation which has for its objects the interests of humanity and security of the peace of Europe, and which cannot give any just offence to the Russian Government. Lord Bloomfield.

(Extract.)

I am, &c.

No. 68.-Earl Russell to Earl Cowley.

RUSSELL.

Foreign Office, March 5, 1863. ALTHOUGH Baron Gros stated to me on the 24th ultimo the substance of the despatch which I now send you, he did not give me a copy of it till the 2nd instant.

But there remain some facts and some remarks relating to the conduct of Austria which I have not yet communicated.

Before Her Majesty's Government had had any time to consider the French proposal of the 21st of February, and indeed almost at the same time that it arrived in this country, I received an intimation from Count Apponyi that his Government desired that no proposition of concert on Polish affairs should be made to them by France and Great Britain.

Her Majesty's Government, therefore, came to the consideration of the subject, impressed with the conviction that Austria would not join in the proposed identic note. Her Majesty's Government thought also that, seeing her reluctance, it would be very unwise to urge her to a course she was unwilling to adopt.

Our impressions on this subject have been confirmed by a despatch from Count Rechberg to Prince Metternich, which Count Apponyi read to me yesterday.

It is an answer to the French proposal. Mingled with some scruples against the principle of non-intervention, which belong to the traditional policy of Austria, are considerations which flow naturally from the position of Austria. The Cabinet of Vienna does not like to give even an appearance of encouragement to Polish insurrection, lest the lesson should cross the frontier, and the example be repeated in Galicia. The freedom of France and England from apprehensions of this kind is dwelt upon with marked distinctness.

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