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Philot. part.

exercices de vertu avec peine & difficulté.

Les feconds font ceux qui exercent ces mêmes chofes avec plus de facilité, c'est-à-dire, avec peu ou point d'effort, comme courans en la voie de Dieu avec un cœur ouvert.

Les troifiémes & les derniers font ceux qui pratiles mêmes chofes avec joie, allégreffe & un contentement extrême.

quent

Les premiers agiffent pour Dieu avec un peu de pefanteur : les feconds avec un peu plus de vîteffe; & les troifiémes courent, volent avec plaifir & allégreffe.

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» La charité & la dévotion ne font non plus diffé»rentes l'une de l'autre, que la flâme l'eft du feu ; d'autant que la charité étant un feu fpirituel, quand elle eft fort enflâmée elle s'appelle dévo» tion; de maniere que la dévotion n'ajoute rien au » feu de la charité, finon la flâme qui rend la charité » promte, active & diligente, non- feulement à >> l'observation des Commandemens de Dieu, mais » à l'exercice des confeils & inspirations céleftes.

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CHAPITRE

V.

Du recueillement interieur & des afpirations.

I

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Lappelloit le recueillement interieur le ramas de toutes les puiffances de l'ame dans le cœur, pour y traiter avec Dieu, feul à feul & cœur à cœur ce qu'il difoit fe pouvoir faire en tout lieu & à toute heure, fans que les compagnies ni les occupations puiffent empêcher cette retraite.

Ces fréquens regards de Dieu & de nous, ou de Dieu en nous & de nous en Dieu, nous tiennent

merveilleufement en devoir & nous empêchent de tomber, ou font que nous nous relevons promtement de nos chûtes.

Les afpirations font des élévations d'efprit vers Dieu, comme des élans de notre ame, lefquels vont droit au cœur de Dieu & le bleffent faintement 2 comme il le dit au Cantique des Cantiques.

1. Philos part. 2. c. 2.22.

Notre Bienheureux defiroit que ces deux exercices nous fuffent auffi fréquens & familiers que le ref-13. pirer & l'afpirer. Il difoit que tous les exercices fpirituels fans le recueillement interieur & les afpirations, étoient des holocauftes fans moëlle, un Ciel fans étoiles, & un arbre fans feuilles.

Quand on perdoit l'occafion de faire l'oraifon mentale ou vocale, par des occupations néceffaires, il vouloit que ce déchet fe réparât par de plus fréquens recueillemens & par de plus fréquentes afpirations; & il affuroit que par là fe réparoient toutes. les ruines, & que l'on pouvoit faire un grand progrès

dans la vertu.

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elles fe trouveroient, afin de participer à toutes les par. 2, 60 35. bonnes œuvres qui s'y font.

Il les raffuroit fur la fauffe crainte qu'elles avoient de pécher, fi elles n'accompliffoient pas certaines pratiques, qui font plûtôt recommandées que commandées par les Statuts de ces Confrairies; car, difoit-il, fi quelques regles des Conventuels n'obli- S.Thom. 2. 2. gent d'elles-mêmes, ni à péché mortel, ni à péché ads.

q. 186. art. 9.

6.14. 0.21.

veniel, combien moins les Statuts des Confrairies.. Ce que l'on recommande aux Confrairies n'eft que, de confeil, & non de précepte. Il y a des Indulgences pour ceux qui le font, que manquent de gagner ceux qui ne le font pas, mais manquement tout-àfait exempt de péché. Il y a beaucoup à gagner & rien à perdre. Il s'étonnoit que fi peu de perfonnes s'y engageaffent. Il ajoutoit que deux fortes de perfonnes en étoient caufe, les uns par fcrupule, craignant de s'impofer un joug qu'ils ne pourroient porter; les autres par défaut de religion, traitant d'hypocrites ceux qui s'y engagent.

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De l'amour de la parole de Dieu.

L difoit qu'entre les marques de prédestination

de

;

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L'e Foan. 8. 47. tendre la parole de Dieu : Celui qui eft de Dieu, aime à entendre la parole de Dieu, dit Jefus-Chrift, & qui aime Dieu, aime fa parole & la gardé en fon cœur. Qüir la voix de fon Pasteur, c'eft une marque de bonne ouaille, laquelle fera un jour à la droite pour recevoir cette fentence: Venez les bénis de mon Pere.

C. 10. V. 3.

4.6.17.

Mais il ne vouloit pas que l'on fût auditeur vain & inutile de cette parole. Il defiroit qu'on la mît en Philot, part, pratique ; & il difoit que Dieu fe difpofoit à exaucer nos prieres, à mefure que nous nous efforcions de pratiquer ce qu'il nous propofoit par la bouche des ambaffadeurs de fes volontés; car comme nous lui. demandons en l'Oraifon Dominicale qu'il nous re-. mette nos offenfes, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offenfés, ainfi il eft prêt de faire ce que

nous defirons de lui en l'oraifon, fi nous fommes prompts en l'exécution de ce qu'il demande de nous par la parole.

CHAPITRE

VIII.

De la lecture fpirituelle.

L la recommandoit comme une nourriture de

I l'ame, qui nous accompagnoit partout & en tout

tems, & qui ne pouvoit jamais nous manquer; au lieu que l'on n'a pas toujours des Prédications, ni des Conducteurs & Directeurs fpirituels, & que notre mémoire ne peut pas toujours à point nommé nous rapporter ce que nous avons oui aux Sermons, & aux Exhortations publiques ou particulieres.

Il fouhaitoit que l'on fit provifion de livres de piété, comme d'autant d'allumettes du faint amour, & qu'on ne pafsât aucun jour fans en faire ufage. Il vouloit qu'on les lût avec grand respect & dévotion, & qu'on les tînt pour autant de lettres miffives que les Saints nous ont envoyées du Ciel pour nous en montrer le chemin & nous donner courage d'y aller.

Il faut avouer qu'il n'y a point de plus affurés Directeurs que ces morts qui nous parlent fi vivement dans leurs écrits. Ils ont été pour la plupart les truchemens des volontés de Dieu, & fes ambaffadeurs en l'administration de fa parole, dont ils ont diftribué le pain aux petits, par leurs langues qui leur fervoient de plumes; & après leur mort leurs plumes leur fervent de langues, par lefquelles ils fe font entendre à nous.

Si l'on y rencontre des obfcurités ou des difficultés, on peut en demander l'intelligence & l'éclair

Sap. 16. 20.

ciffement à quelque perfonne capable & experimen tée. Ainfi les morts nous feront d'un grand fecours la conduite de notre vie au fervice de Dieu, & au chemin du falut.

pour

Il confeilloit beaucoup la lecture de la vie des Saints, difant que c'étoit l'Evangile mis en œuvre. Le moins qui refte de cette lecture eft un grand goût de piété, pourvû qu'on la faffe avec humilité & defir d'imiter ces Saints.

Il en eft de cette lecture comme de la manne qui avoit tel goût que l'on defiroit. De tant de différentes fleurs il eft aifé de tirer, comme des abeilles industrieuses, le rayon de miel d'une excellente piété.

Quoique les traits de l'efprit de Dieu foient autant & plus différens dans les ames que ceux de nos visages, il eft vrai néanmoins que des actions des Saints, nous pouvons tirer dequoi imiter, ou du moins dequoi admirer la grace de Dieu, qui a fait en eux & par eux tant de grandes chofes.

Et quand il ne nous en refteroit que l'admiration, ne feroit-ce pas toujours une excellente maniere de loüer Dieu & les opérations de fa grace?

CHAPITRE IX.

De la Pénitence & de l'Euchariftie.

I Sacremens, que

L avoit coutume de dire, en parlant de ces deux c'étoient comme les deux poles de la vie chrétienne: que par le premier nous renoncions à tout péché, détruifions tous les vices, furmontions toutes tentations, & nous dépoüillions

Ephef. 4. 24. du vieil homme; & par le fecond nous nous revêtions du nouveau, qui eft Jefus-Christ, pour mar

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