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d'enseignemens, mais d'importance..

Il approuvoit cette régle, & défiroit qu'elle fût

Déchauffé,

fuivie de tous les Prédicateurs; hora integra inepto Jean de Jefus pradicatori pralonga, idoneo fatis longa videtur: tres Maria Carme bore quadrantes à bonis, aftimatoribus, hora integra dans fesOpuf præferuntur.

CHAPITRE VIII.

Hiftoire racontée par le Bienheureux fujet du pardon des ennemis.

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L difoit avoir appris cette hiftoire à Padoüe où

I elle étoit arrivée : je ne fçai point fi ce n'étoit pas

dans le tems qu'il y faifoit fes études.

Ceux qui étudient en cette Univerfité ont la mauvaise coûtume de courir la nuit par les rues avec des armes, & de demander qui va là, & de tirer fur ceux qui ne répondent pas à leur gré.

Il arriva qu'un écolier paffant par la rue & ne répondant point au qui va là, fut tué : & celui qui l'avoit tué alla fe réfugier chez une bonne veuve, dont le fils étoit fon compagnon d'école & fon ami. Il la prie de le cacher en quelque lieu fecret, lui confeffant le mauvais coup qu'il venoit de faire.

Cette bonne veuve l'enferme en un cabinet retiré: & voila que peu de tems après, on lui rapporte fon fils mort. Il ne fallut pas grande enquête pour fçavoir qui en étoit le meurtrier. Elle le va trouver, & toute épleurée lui dit, hélas que vous avoit fait mon pauvre fils, pour le tuer cruellement. L'autre fçachant que c'étoit fon ami, fe mit à crier, & à s'arracher les cheveux : & au lieu de demander pardon à cette bonne mere, il fe met à genoux devant elle, &la fupplie de le mettre entre les mains

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cules.

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de la Juftice, voulant expier publiquement une faute fi barbare.

Cette mere qui étoit extrêmement chrétienne, & miféricordieuse, fut fi touchée du repentir de ce jeune homme, qu'elle lui dit que pourvû qu'il en demandât pardon à Dieu, & promît de changer de vie, elle le laifferoit aller, ce qu'elle fit fur fa parole.

Ce grand exemple de clémence fut fi agréable à Dieu,qu'il permit que l'ame de ce fils apparut à cette bonne mere, l'affurant que le pardon fi charitable, qu'elle avoit fait à celui qui l'avoit tué fans le connoître, & duquel elle pouvoit fi légitimement & fi facilement pourfuivre la vengeance, avoit été fi agréable à Dieu, qu'en fa confidération il avoit été délivré du purgatoire, dans lequel, fans cela, Mat. 5.7.il eût été détenu long-tems. O que bienheureux font les mifericordieux, car ils obtiendront mifericorde & pour eux, & pour autrui.

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CHAPITRE IX,

Du purgatoire.

ON opinion étoit que de la penfée du Purgatoire nous pouvions tirer plus de confolation que d'apprehenfion, La plupart de ceux, difoit-il, qui craignent tant le Purgatoire, le font en vûë de leur intérêt & de l'amour qu'ils ont pour eux-mêmes, plus que pour l'intérêt de Dieu; & cela vient de ce que ceux qui en parlent dans les Chaires ne repréfentent ordinairement que les peines de ce lieu, & non les félicités & la paix qu'y goûtent les ames qui y font.

Il est vrai que les tourmens en font fi grands,

:

que les plus extrêmes douleurs de cette vie n'y
peuvent être comparées ; mais auffi les fatisfactions
intérieures Y
font telles qu'il n'y a point de prof-
perité, ni de contentement fur la terre qui les puif-
fent égaler.

1. Les ames y font dans une continuelle union avec Dieu.

2. Elles y font parfaitement foûmifes à fa volonté, ou pour mieux dire, leur volonté eft tellement transformée en celle de Dieu, qu'elles ne peuvent vouloir que ce que Dieu veut, enforte que fi le Paradis leur étoit ouvert, elles fe précipiteroient plûtôt en enfer, que de paroître devant Dieu avec les foüillures qu'elles voïent encore en elles.

3. Elles s'y purifient volontairement & amoureu fement, parce que tel eft le bon plaifir divin. 4. Elles veulent y être en la façon qu'il plaît à Dieu, & pour autant de tems qu'il lui plaira.

5. Elles font impeccables, & ne peuvent avoir le moindre mouvement d'impatience, ni commettre la moindre imperfection.

6. Elles aiment Dieu plus qu'elles-mêmes, & que toute chose, d'un amour accompli, pur, & defin

tereffe.

7. Elles y font confolées par les Anges.

8. Elles y font affurées de leur falut, dans une efperance qui ne peut être confondue dans fon at

tente.

9. Leur amertume très-amere eft dans une paix très-profonde.

10. Si c'est une efpéce d'enfer quant à la douleur, c'est un Paradis quant à la douceur que répand la charité dans leur cœur; charité plus forte que la mort, & plus puiffante que l'enfer, de qui les lampes font tout de feu & de flâmes.

:

11. Heureux état plus défirable que redoutable: puifque ces flâmes font flâmes d'amour & de cha

rité.

12. Redoutables néanmoins, puifqu'elles retardent la fin de toute confommation, qui confifte à voir Dieu & à l'aimer, & par cette vûë & cet amour, le louer & le glorifier dans toute l'étendue de l'éternité. Sur ceci il confeilloit fort de lire l'admirable traité du Purgatoire qu'a fait la bienheureuse Catherine de Gennes. Sur fon conseil je l'ai souvent lû & relû avec attention, mais toujours avec un nouveau goût & de nouvelles lumieres ; & j'avouë qu'en cette matiere je n'ai jamais rien lû qui m'ait tant fatisfait. J'ai même invité quelques Proteftans à le lire qui en font demeurés fort contens, entr'autres un très-fçavant qui me declara que fi on lui eût préfenté ce traité à lire avant fa converfion, il en eût été plus touché, que de toutes les difputes qu'il avoit eûës fur ce fujet.

Si cela eft ainfi, me dit-on, pourquoi donc tant recommander les ames du Purgatoire ?

C'est que malgré ces avantages l'état de ces ames eft fort douloureux, & vraiment digne de notre compaffion : & d'ailleurs c'eft que la gloire qu'elles rendront à Dieu dans le Ciel eft retardée. Ces deux motifs doivent nous engager à leur procurer une prompte délivrance par nos prieres, nos jeûnes, nos aumônes, & toute forte de bonnes œuvres; mais particulierement par l'offrande du facrifice de la fainte Meffe.

:

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Il refufe de donner une difpenfe.

PRE's avoir remontré avec toute la douceur & patience poffible, l'injustice de la demande que lui faifoit un Particulier fans le pouvoir contenter, ni faire défifter de fa pourfuite; le Bienheureux qui étoit impliable dans ces occafions, fut contraint de le refufer tout à plat, lui difant qu'il lui étoit impoffible de le fatisfaire. L'autre lui dit, ce n'est pas faute de puiffance, (car vous le pouvez,) mais faute de bonne volonté pour moi.

Un homme de bien, reprit le Bienheureux, borne fon pouvoir à ce qui eft licite, & appelle impoffible ce qui n'eft pas permis.

L'autre le menaçant de fe reffentir de ce refus, le Bienheureux répondit : Si je vous requiers de chofes injuftes, vous m'obligerez en me refufant; fi de chofes juftes, vous êtes trop équitable pour me les dénier.

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L'autre témoignant qu'il les dénieroit quand elles feroient les plus juftes du monde. Vous n'êtes pas peu foigneux de votre falut éternel, reprit le Bienheureux, que d'agir ainfi. Pour moi, je vous confeffe tout miférable que je fuis, que j'ai des prétentions pour le Ciel, & que je ne puis me réfoudre à vendre mon droit pour une portion de lentilles.

Gen. 25.33.

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