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cela il vouloit une ponctuelle obéiffance aux Médecins, & que l'on ne refusât aucun des foulagemens qu'ils ordonnent, & difoit qu'en cette foumiffion confiftoit l'honneur que Dieu commande qu'on leur Eccli. 38. 1. rende à cause de la néceffité.

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A une ame qui fe plaignoit à lui des aridités en l'oraison avec trop de fenfibilité fur elle-même : 1.5. Epift. » Nous fommes, lui dit-il, toujours affectionnés à » la douceur, fuavité & délicieufe confolation, mais » toutefois l'âpreté de la féchereffe eft plus fruc» tueufe; & quoique S. Pierre aimât la montagne » du Thabor, & voulût fuir la montagne du Calvai celle-ci toutefois ne laiffe d'être plus utile » que celle-là, & le fang qui eft répandu en l'une, eft plus defirable que la clarté qui eft répanduë en

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A quoi il ajoute : mieux vaut manger le pain fans fucre, que le fucre fans pain.

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CHAPITRE VI.

Du changement de Confeffeur.

A vertu, comme la verité, fe trouve toujours dans le milieu de deux extrêmités blâmables, qui font de changer à tous propos de Confeffeur, & de n'ofer jamais en changer, & de laiffer la confeffion plûtôt que de fe confeffer à un autre qu'à fon Confeffeur ordinaire. La premiere a quelque chofe de volage, l'autre de pufillanime ; & fi vous me demandez laquelle de ces deux extrêmités eft la plus blâmable, je vous dirai que c'eft la feconde, parce qu'elle me femble tenir de la crainte humaine, de l'attache à la créature, & de l'efprit d'esclavage

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tout à fait contraire à celui de Dieu, qui ne réfide 2. Cor. 3. 17 que là où eft la fainte liberté. S. Paul nous dit qu'é- 1. Cor. 6. 20% tant rachetés par le grand & ineftimable prix du 7. 23. fang de Jefus-Chrift, nous ne devons pas nous rendre efclaves des hommes.

Le S. Concile de Trente ordonnant que trois ou Seff. 25. 6. 10 quatre fois l'an on donne aux Religieufes des Confesseurs extraordinaires, pour leur ôter le joug & la gêne qui pourroit naître de la continuité d'un Confeffeur ordinaire, le Bienheureux a voulu que fes Filles de la Vifitation en euffent tous les ans à la femaine des Quatre-Tems; & a recommandé foigneufement aux Superieurs d'en faire avoir plus fouvent aux Sœurs qui en demanderoient, & qui en auroient befoin, fans bizarrerie toutefois, & partialité d'efprit; car comme il faut pourvoir aux juftes néceffités, il ne faut pas favorifer des befoins imaginaires.

La bienheureuse Thérefe a été auffi fort foigneufe de pourvoir fes Sœurs de cette fainte & jufte liberté, qui rend le joug du Sauveur vraiment fuave & leger, comme il l'eft en effet ; & les Carmelites fes filles fe maintiennent en cette poffeffion avec une liberté fort loüable.

Voici ce que notre Bienheureux en écrivit un jour à une Superieure: » On ne doit point être variable à vouloir changer, fans une grande raison, L. 3. Epift.5 30 » de Confeffeurs, mais on ne doit pas auffi être tout-à-fait invariable, y pouvant furvenir des » caufes légitimes de changement; & les Evêques »ne fe doivent pas lier fi bien les mains, qu'ils ne puiffent les changer quand il fera expédient, & » fur-tout quand les Sœurs d'un commun confen"tement le requerront, comme auffi le Pere fpiri

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»tuel.

L. 4. Ep. 1o.

Pfal. 6. 3.

CHAPITRE VII.

Des chûtes.

I fe relevat doucement, en paix & tranquillité, L vouloit, quand on faifoit des chûtes, qu'on de peur qu'en fe relevant avec trouble & chagrin, l'on ne retombât plus lourdement.

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Quand, difoit-il, il nous arrive de tomber par » les foudaines faillies de l'amour propre, ou de nos paffions, profternons-nous devant Dieu auffi-tôt » que nous pourrons ; difons en efprit de confiance » & d'humilité : Seigneur, mifericorde, car je fuis infirme. Relevons-nous en paix & tranquillité, & renoüons le filet de notre amour, puis continuons »notre ouvrage. Il ne faut pas ni rompre les cordes, » ni quitter le luth quand on s'apperçoit du défaccord. Il faut prêter l'oreille, pour voir d'où vient » le dérangement, & doucement tendre la corde ou la relâcher, felon que l'art le requiert.

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que

Il eft vrai, difoit-il à ceux qui lui repliquoient, nous devons nous juger avec févérité, que nous devons avoir pour nous un cœur de Juge; mais comme le Juge fe met en danger de commettre des injuftices, lorfqu'il précipite fes Sentences, ou qu'il les rend étant troublé de paffions, ce qu'il ne fait pas quand la raifon eft la maîtreffe de ses actions & de fa conduite; auffi pour nous juger nous-mêmes avec équité, il faut que cela fe faffe avec un efprit paifible & doux, & non avec indignation & trouble.

CHAPITRE VIII.

Des excufes.

UOIQUE les excufes de fes fautes foient moins fupportables que les accufations que l'on en fait, fi néanmoins celles-ci font pouffées trop loin, elles ne laiffent pas d'avoir leurs incon

veniens.

Il est vrai que le jufte, comine dit le Texte facré, Prov. 18. 17. eft le premier à s'accufer, & que connoiffant fes défauts, il les confeffe naïvement, afin d'en être gueri par de falutaires corrections. Il eft vrai auffi que c'eft une forte de mal que de s'excufer, toute excufe étant pour l'ordinaire pire la faute, à caufe qu'elle témoigne que l'on penfe avoir failli avec raison, ce qui eft contre la juftice.

Si nos premiers parens ne fe fuffent point excufés, l'un fur la femme, l'autre fur le ferpent, & s'ils euffent confeffé naïvement leur péché, en témoignant leur repentir, ils euffent écrasé le fcorpion fur la plaie, & Dieu qui les y invitoit par une femonce fi douce & fi aimable, en difant, Adam où es-tu, leur eût pardonné en fa mifericorde.

C'est ce qui faifoit dire à David: mettez, Sei- Pfal. 140. 38 gneur, une garde à ma bouche, & une porte à mes levres qui les ferme exactement. Ne fouffrez point que mon cœur fe laiffe aller à des paroles de malice pour chercher des excufes à mes péchés. C'est ainfi que ce faint Roi appelloit les paroles que l'on invente pout excufer fes péchés.

Il faut pourtant être jufte & véritable en l'un &

en l'autre, & tenir la balance droite. Voici le confeil

que donnoit le Bienheureux fur ce fujet. » Soyez 1. 4. epift. 16.

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jufte,difoit-il, n'excusez ni.n'accusez auffi qu'avec » mure confidération votre pauvre ame, de peur que » fi vous l'excufiez fans fondement, vous ne la ren» diez infolente; & fi vous l'accufiez legérement » vous ne lui abbatiez le courage, & la rendiez pufillanime.Marchez fimplement, & vous marcherez confidemment.

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Un jour je lui entendis dire cette belle Sentence. Celui qui s'excufe injuftement & artificieufement, s'accufe ouvertement & véritablement : & celui qui s'accufe fimplement & humblement mérite qu'on l'excufe doucement, & qu'on lui donne charitablement.

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Il y a une Confeffion qui apporte de la confusion, & une autre qui donne de la gloire. La Confeflion, dit S. Ambroife, eft le vrai remede du péché en celui qui eft repentant.

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Quelques avis touchant les tentations.

Felt devant have cour, ou dans notre cœur,

AUTE de fçavoir bien difcerner fi la tentation

notre

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Mais à quoi connoître, me dîtes-vous, cette différence ?

La pierre de touche la voici. Voyez fi la tentation vous plaît, ou fi elle vous déplaît, & apprenez que fi les péchés ne peuvent nuire quand ils déplaifent, à plus forte raifon les tentations. Voici une fentence de notre Bienheureux fur ce L. 4. Ep. 46. fujet, Remarquez ceci, dit-il, pendant que la » tentation vous deplaira, il n'y a rien à craindre; » car pourquoi vous déplaît-elle, finon parce que » vous ne la voulez pas.

رو

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