moindre opposition à faire ce qu'il exige; que vous êtes prête à le contenter en tout ce qu'il fouhaite. Par ces manie res foumises, vous le difpoferez à vous écouter, & peut-être à changer de fentiment. Et fi vous êtes affez heureufe pour obtenir ce changement par l'industrie de votre complaifance, & que dans la fuite l'experience lui prouve que vous aviez raifon de l'y enga ger. Dans la fuite auffi que ne devez-vous pas efperer de cette premiere démarche ? Vous a vouerez, que dans la dé pendance,on gagne bien plus à fe foumettre, qu'à réfifter. Venons à d'autres con fiderations pour vous exciter à la patience dans l'obéiffance que vous devez à votre mari. 20. Une femme, en fe foûmettant à fon mari, donne un louable exem ple à ses enfans & à ses domestiques. Toute femme ne doit point perdre de vûe l'obligation où elle eft de donner cet e xemple;elle ne doit point être fi fort attachée à fes volontez, que pour les contenter,elle neglige la conduite édifiante qu'elle doit obferver dans fa maifon. Comme les enfans & les domestiques ne fouffrent pas volontiers, ceux-là, le joug de leur pere; ceux-ci, le joug de leur maître, & qu'ils ne demandent pas mieux que d'avoir des prétextes, finon de se couer tout-à-fait ce joug, du moins de s'y dérober autant qu'il s'en préfente d'occafions favorables; la rien ne les y anime plus, que quand la mere, maîtreffe leur en montre le chemin. La même raifon qu'elle s'imagine avoir de fe révolter, eft fi convenable à leurs fouhaits, qu'ils s'en faififfent pour en faire ufage à leur tour. Et ainfi un pere de famille fe trouve chez lui au milieu d'autant d'en nemis, qu'il y a de gens qu'il nourrit & qu'il en tretient par fes foins, par fon attention & par l'af fiduité de fon travail. Mais fi elle fe foumet, fi elle est patiente à suivre les ordres qui demandent fa foumiffion; en même temps elle excite par cet exemple fes enfans & fes domeftiques |