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restent emprisonnées dans des pores enveloppés de toute part de molécules impénétrables.

Dans ce cas, ces Fluides, dont la nature eft d'être toujours en action & en mouvement, fe mouvront perfévéremment dans ces efpeces de prifons d'où ils ne peuvent s'échapper, avec un mouvement circulaire ou approchant du circulaire : felon la forme des Concavités où ils font retenus & captivés. APPLICATIONS DE CETTE THÉORIE PHYSIQUE.

229. APPLICATION I. Soit une Branche verte d'ofier, corps très-élaftique, & que je fuppofe formé en ligne droite ACB. (Fig 7).

I. Cette Branche prend & conferve comme d'ellemême fa direction naturelle, en ligne droite : parce que les molécules qui la compofent, arrangées felon l'exigence & la convenance de leur affinité, ont pris naturellement cette figure; & que, felon l'Axiome phyfique & politique, les Chofes fe confervent par les mêmes principes & felon les mêmes loix qui les

font naître.

II°. Mais cette Branche vient-elle à être courbée en arc ou en demi-cercle a Cb? Il eft clair qu'elle ne peut prendre cette figure: fans que dans la partie extérieure de la courbure, les molécules s'écartent & les pores s'agrandiffent; fans que dans la partie intérieure de la courbure, les molécules fe rapprochent & les pores fe rétréciffent.

Cette Branche ainfi courbée, a des pores paralleles à fa longueur, & des pores paralleles aux diametres de fon épaiffeur. Les pores paralleles à fa longueur, fe courbent en arc : les pores paralleles à fon épaiffeur, fe forment en cône ou en entonnoir.

De tout cela, réfulte & doit phyfiquement réfulter l'Elafticité de cette branche: comme nous allons le faire voir.

230. EXPLICATION. 1°. Dans la partie extérieure. de la courbure; les molécules auparavant contiguës ont néceffairement acquis un petit écartement, ont néceffairement perdu un peu de leur contiguité naturelle.

L'Attraction réciproque des ces molécules, qui fubfifte toujours, & qui n'a pas fon plein effet, tend donc fans ceffe à rapprocher les molécules un peu écartées; & à leur rendre le même contact immédiat qu'elles avoient naturellement : ce qui ne peut avoir lieu, fans que cette Branche tende, par l'effort général de toutes fes parties intégrantes, à reprendre fa figure primitive. (Fig. 7).

II. Dans la partie intérieure de la courbure; les molécules contiguës, qui s'étoient naturellement arrangées dans leur formation felon leur plus grande convenance, felon leur plus haut degré d'analogie & d'affinité mutuelle, fe dérangent un peu par la compreffion; prennent des points de contact fouvent moins analogues & moins fimpatifans; compriment d'ailleurs des Fluides qui, refferrés dans des efpaces plus étroits, heurtent avec plus de force contre les obftacles par lefquels ils font captivés: ce qui ne peut avoir lieu, fans que toutes les parties de cette branche, tendent à fe remettre dans leur état naturel.

III. Les Fluides environnans, qui enfilent les pores de cette branche d'ofier dans fa longueur, tendent à fe mouvoir, comme tous les corps, en ligne droite : ils tendent donc, par leur impulfion, à donner à cette branche, une direction en ligne droite.

pores

IV. Les Fluides environnans, qui enfilent les de cette branche parallelement aux diametres de fon épaiffeur, trouvant des pores plus ouverts par un côté que par l'autre, fe précipitent plus abondamment par les plus grandes ouvertures; & tendent, par leur impulfion, à s'ouvrir d'une furface à l'au

tre, des pores d'égale grandeur: ce qui ne peut s'ef fectuer, fans que la branche foit follicitée à reprendre la figure & la direction qu'elle a perdue.

Vo. Il eft clair que de tout cela, doit mécaniquement réfulter l'élafticité de cette Branche; ou l'effort qu'elle fait pour reprendre fa figure primitive, quand une force extérieure lui fait prendre une figure différente.

Il fera facile d'appliquer le même mécanisme phyfique, à tous les Corps élaftiques que forme la Nature. Ainfi l'explication détaillée que nous venons de fixer à cette Branche d'ofier, devient une théorie générale en ce genre.

VI°. Si cette Branche d'ofier, au lieu d'être droite, étoit naturellement courbée en arc : on ne pourroit la redreffer, fans occafionner à toutés fes parties un dérangement femblable à celui qu'occafionne la courbure à une branche naturellement droite. Ainfi cette Branche naturellement courbée, en devenant droite, tendroit à reprendre fa courbure.

231. APPLICATION II. Si, au lieu d'une Branche d'ofier, on courbe en arc une Baguette de fer non trempé; il n'y aura point d'élafticité : parce que le Fer étant ductile, fes molécules ne prennent point le petit écartement qui feroit néceffaire pour donner lieu à leur Attraction réciproque de déployer & de faire fentir fa force. (Fig. 7).

A mefure que deux Molécules fe féparent & s'écartent dans la courbure fupérieure: ces deux molécules ductiles laifient une portion d'elles-mêmes dans l'intervalle qui fépare leurs extrémités; & il n'y a point de défaut de contiguité.

De même, à mefure que deux Molécules fe rapprochent par la compreffion dans la courbure inférieure des portions de ces molécules ductiles, s'é

cartent & prennent la même affinité avec les autres molécules qu'elles vont toucher.

D'ailleurs, la ductilité du Métal, fait que cette matiere, de quelque maniere qu'on la tourne ou qu'on l'infléchiffe, prend toujours à peu près le même arrangement de parties & la même difpofition de pores, que Jui a donné fa cryftallifation naturelle ou artificielle.

On voit donc qu'il faut néceffairement dans les Corps, certain degré de rigidité & un défaut de ductilité, pour que l'élasticité s'y déploie avec un degré de force fenfible. La Trempe, comme nous l'expliquerons bientôt, fait perdre au Fer fa ductilité, donne une adhérence & une rigidité à fes parties, qui deviennent caffantes; & par-là, le fer devient élastique & très-élastique.

On peut encore obferver ici que, quoique l'action des Fluides influe dans l'élafticité; l'Elafticité a cependant pour principale cause, l'Attraction ou l'Affinité des parties entre elles, qui s'oppose à leur écartement & à leur déplacement.

lui

232. APPLICATION III. Un Fleuret, composé d'un fer qu'on a battu fur l'enclume pour le purger de fes particules hétérogenes, & qu'on a plongé enfuite tout rouge de feu dans un mêlange d'eau froide & d'autres fubftances pour lui donner la Trempe, a une très-grande élafticité: parce que la trempe a fait perdre fa ductilité; a augmenté l'attraction & l'adhérence de fes parties; lefquelles ne peuvent plus s'écarter, fans fe divifer totalement, ou fans tendre fortement à fe remettre dans le même état que leur a donné la Trempe.

Le froid du Liquide où l'on plonge le Fer purifié, dans l'état d'incandefcence, refferre & condense Les parties; diminue l'ouverture de fes pores; empêche l'échappement de certains Fluides tourbillon

nans dans fes concavités; donne à toutes les molé→ cules, une adhérence & une rigidité qui les fait tendre à fe rejoindre & à fe remettre dans leur premier état, quand elles fouffrent le moindre écartement, le moindre dérangement. Dailleurs, dans cet état de trempe, le même mécanisme des Fluides a lieu pour une Baguette d'acier trempé, comme pour la Branche d'ofier dont nous avons parlé plus haut. (230).

I. De-là l'action des Refforts qui meuvent les Montres & les Pendules. La Trempe leur fait prendre une pofition & une adhérence de parties, qu'on dérange & qu'on violente en les pliant fpiralement fur euxmêmes. (Fig. 7 & 64).

Leurs molécules, dans cette inflexion, s'écartant chacune de fa pofition naturelle d'une infiniment petite quantité, confervent encore affez de contiguité ou de proximité, pour que leur force attractive tende efficacement à faire franchir à toutes ces parties, l'infiniment petit intervalle qui les fépare. Dé-là, la force avec laquelle le reffort fe détend.

II°. Si un Reffort vient à fe caffer; il n'y a plus d'attraction, & par-là même plus d'adhérence, entre les parties féparées: parce qu'en les rejoignant, on ne leur donne pas fuffifamment la contiguité de parties, que requiert la Loi d'attraction spéciale. (90).

III°. Quand un Reffort refte pendant un très-long tems exceffivement tendu fans relâche, il perd fon action en tout ou en partie : parce que les Fluides qui le pénetrent fans ceffe, s'ouvrent à la fin dans fon fein, des paffages libres; & que la matiere dont il eft compofé, reprend à la longue, dans cet état violent & toujours foutenu, affez de ductilité pour combler les petits intervalles que la tenfion a formés entre fes molécules.

233. APPLICATION IV. Un Fleuret & un Reffort

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