fion dans une (1) leffive où il n'y ait point de favon; enfuite on le fait bouillir, jufques à ce qu'on voye la liqueur un peu diminuée, & de couleur foncée tirant fur le pourpre on teint le bois de deux ou trois couches de cette infufion; & lorfqu'il est sec, il faut lui en donner une de vinaigre, dans lequel il ait infufé de la rouille de fer, & un peu de vitriol; il faut au moins deux couches de ce mélange; & lorfque le bois fera fec, il faut le teindre de nouveau avec la décoction de campége, & l'on aura un très-beau noir qui doit être couvert enfuite avec le Vernis d'afphalte, dont on peut donner plufieurs couches. Ce Vernis fe peut auffi étendre avec la main & il deviendra uni & brillant: on doit l'employer froid & le laiffer

(1) On fait bouillir des cendres dans de l'eau, on la filtre, & on fe fert de cette leffive.

fécher dans un lieu plutôt frais que chaud.

Il faut faire cas de cette compofition, & s'en bien, ressouvenir parce qu'elle fervira pour compofer le Vernis, qui, felon que je le penfe, approche le plus de toutes les qualités de celui de la Chine, moyennant quoi il fera inutile. de porter envie à la Chine, puifque nous pourrons faire en Europe & en Italie des chofes équiValantes & auffi précieuses que les leurs, comme nous verrons dans la fuite.

Avant de finir ce chapitre, je rapporterai un autre Vernis huileux qui m'a été communiqué par un ami, mais que je n'ai point expérimenté: il faut préparer les matières fuivantes; favoir, fandaracque, mastic, benjoin, gom. me-lacque, gomme Arabique, litarge d'or, térébenthine & poix de chacune demie once, grecque & un quart d'once, c'est-à-dire,

trois quarts d'once on prépare enfuite à part, deux onces d'eaude-vie déphlegmée, huit onces d'huile d'afpic, deux onces de Vernis d'ambre, une once & demie d'afphalte, & trois onces d'huile de lin; ces ingrédiens préparés, il faut cuire l'huile avec la litarge, dans un pot qui contienne une pinte, & mettre dans un autre petit pot, la térébenthine avec la gomme-lacque & la gomme Arabique pulvérifées enfuite mettez cuire dans l'huile le Vernis d'ambre, là fandaracque, le maftic & le benjoin bien pulvérifés, & auffitôt après la poix grecque & l'afphalte, & enfin la térébenthine avec les gom mes liquéfiées: mêlez bien le tout à feu lent, puis y jettez peu-à-peu l'huile ** d'afpic, & l'eau - de vie en dernier lieu; filtrez par 16 linge, exprimant bien entre deux

* Aqua di rafa. ** Aqua di rafa

planches, tout ce qui pourra fortir, & confervez ce Vernis dans un vafe de verre.

On en fait un autre qui demande moins de façons, prenant une once & demie de Vernis d'ambre, le diffolvant, & lorfqu'il eft liquéfié, y mettant demi-once de fandaraque, & demi-once de maftic bien pulvérisés, on incorpore bien le tout à feu lent, puis on y jette goutte à goutte deux onces & demie d'eau-de-vie, remuant & mêlant bien toujours: lorfque ce Vernis eft tiéde, on le filtre par le linge, & on le conferve pour l'ufage.

On en peut faire un autre, mettant dans l'huile cuite avec la litarge, le Vernis d'ambre, & l'incorporant avec la gommelacque & la gomme Arabique, premièrement diffoute dans la térébenthine.

On en fait encore un autre, mettant au Soleil l'huile de lin,

& lorfqu'elle eft clarifiée corporant à feu lent de 1 racque en poudre; mais en moins de temps, dif: fandaracque pulvériséc. prit de vin; & ayant n fur un feu doux, on y r de lin: & l'efprit de v évaporé, ce Vernis fera un peu de cuiffon; fur y met un peu d'huile pétréole pour le faire on aura un excellent le fait encore avec la f & l'efprit de vin cuit au Soleil, ou à feu le On fait le Vernis c' larme de fapin, (1) qui te de térébenthine qui bre, & y eft cuite elle eft blanche, & fe l'efprit de vin, ou dan trole ou d'afpic; & a

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