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couvert avec la pointe de l'aiguile, & laiffe ces endroits creufés.. Mais pour revenir & parler du Vernis, avec lequel je couvrois le cuivre, j'ai obfervé que lorsqu'il reftoit bien uni au cuivre, il n'a-voit pas ce brillant femblable à celui de l'ambre noir, & à celui de l'émail tel qu'on le voit dans quelques ouvrages. des. Artifans. étrangers; c'eft pourquoi, je couvris de nouveau une planche de cuivre avec un autre Vernis, & je le fis cuire de la même manière: que j'avois fait le premier pour graver. Je fis une obfervation, favoir; que la première couche doit être peu cuite, parce que devant enfuite cuire la feconde, la première fe brûleroit, & courroit rifque de s'écailler & fe détacher du cuivre.

Lorfque la planche doit être vernie des deux côtés, étant fou tenue par le triangle fufdit,, l'une

& l'autre furface fe cuit égale

ment: de cette manière on aura un excellent Vernis, & fembable en tout à celui qui avoit excité tant de curiofité pour le trouver.

Cette forte de Vernis fut à une épreuve imprévue; car une lame de cuivre qui en étoit couverte, étant tombée d'une fenêtre haute d'environ cent palmes, elle rencontra quelques pavés où elle fe boffua en divers endroits fans que le Vernis fût écaillé; & même l'ayant frappée fur un enclume avec un marteau, je la redreffai, & le Vernis ne fut en aucune façon endommagé des coups du marteau; cela me perfuada que j'avois trouvé la manière de compofer le Vernis que je cherchois, & qu'on avoit tant admiré. Refte à favoir de quel Vernis je me fuis fervi,

Cette compofition étoit du Vernis appellé communément Vernis d'ambre, auquel j'ajoutai un peu de gomme copal, la fai

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fant diffoudre à feu lent dans le Vernis, après l'avoir réduite en poudre; & afin qu'il obéît mieux au pinceau, j'y mis un peu d'hurle de lin cuite pas trop épaiffe, & je l'expofai au feu pour le cuire & l'endurcir.

J'effayai à faire la même opération avec le Vernis fufdit, dans lequel au lieu de gomme copal, j'incorporai la gomme d'olive, qui étant de même nature, que l'huile, s'y incorpore facilement, & j'eus la même réuffite. J'effayai de le faire avec la gomme-lacque,. mais elle ne voulut jamais fe mêler avec l'huile ; j'y ajoutai un peu d'afphalte, & cela n'apporta aucun empêchement à l'opération, laquelle j'ai remarqué confifter principalement dans le vermis d'ambre, & que les gommes qu'on y ajoutoit, ne contribuoient qu'au luifant & à la dureté.

Je dois avertir ici que lorf

que l'on donne la première couche, le métail doit avoir été bien nettoyé avec la pierre-ponce, & le Vernis doit être un peu huileux: on en frottera légèrement l'ouvrage, & on le fera bien fécher au Soleil ou au feu lent, on donnera enfuite la feconde couche; & l'ayant fait chauffer, on le pourra noircir avec la fumée non de chandelle de fuif, parce qu'elle eft onctueufe, mais à celle d'un flambeau de réfine, comme font les flambeaux de poix; la chaleur duquel aidera à étendre: le Vernis, & à le rendre d'une égale épaiffeur fur toute la furface du métail.

CHAPITRE XIV

Vernis qui approche plus que tous les autres de celui de la Chine.

A

Près avoir fait plufieurs différentes compofitions, & voyant que je n'avois point trouvé toutes les qualités de celui de la Chine, je fis choix d'une autre méthode, & je demeurai perfuadé que ce Vernis étant un compofé de deux feules matières dont j'ai parlé ci-deffus, & que j'ai expérimenté, je l'aurois trouvé, fi j'euffe rencontré deux autres chofes équivalentes à celleslà par leurs propriétés: ces deux matières font le bitume nommé Ci, & l'huile avec laquelle on le mêle, tous deux ayant une qualité propre à fécher, quoiqu'avec un peu de temps. Pour avoir donc un bitume femblable en fubftan

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