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e & en qualité au Ci de la Chie, j'ai trouvé, après plufieurs xamens, qu'il n'y en avoit point en Europe découlant des arbres, qui y reffemblât plus que la térébenthine (1) commune, celle de: Venife ou celle de Chypre; lefquelles j'ai pourtant reconnu. être plus vifqucufes & plus graffes que le Ci de la Chine, ce qui fait qu'elles ne sèchent pas fi facilement, fi on ne les rend moins vifqueufes, & fi on ne leur ôte leur graiffe en les faifant cuire :: en ayant fait l'épreuve, je vis qu'on n'y trouvoit point encore: la qualité du Ci, & qu'elles demeuroient toujours vifqueufes & parvenoient difficilement à fécher au point, qu'étant totalement dépouillées de leur vifeofité, elles ne s'en reffentif fent plus à la chaleur.. Cela fit

(1) Trementina, oglio d' Aberzo, tere binto..

que je jugeai qu'il étoit néceffai re d'y ajouter quelque gomm moins graffe & plus difpofée s'endurcir: je choisis pour cela la gomme copal, que j'avois expérimenté fe mêler plus facile ment que toutes les autres avec ce bitume: l'ayant donc pulvéri fée très-fubtilement, je la mis peu-à-peu dans la térébenthine commune que j'avois fait chauf fer fur un feu doux, & remuant fans ceffe avec un petit bâton, j'eus un bitume femblable par fa confiftance & fa couleur au Ci de la Chine, & j'éprouvai que fai fant bien cuire cette compofition, la vifcofité de la térébenthi ne fe confumoit toujours, & que comme le Ci a befoin d'être dif fout & étendu avec l'huile quand on veut s'en fervir, cette compofition demande auffi de l'huile; ainsi je préparai l'huile de lin, afin qu'elle eût plus de facilité à fécher; quand l'un & l'autre fu

rent bien chauds, je les mêlai enfemble, & il m'en réfulta un compofé qui me parut très- femblable au Vernis Chinois; mais parce qu'en ayant couvert un morceau de bois, je trouvai qu'il falloit un long temps pour le fécher tout-à-fait, je fis la même compofition, prenant au lieu de térébenthine commune, l'huile de fapin, puis en la place de celleci j'employai celle de (1) térébenthine, laquelle eft moins graffe, ce qui rendit ma compofition

* Trementina oglio d' Abezzo.

(1) Terebintho. Nous ne connoiffons point en France ces différentes efpèces de térébenthine fous ces noms; mais voici les éclairciffemens qu'on m'a donnés fur cette matière.

La trementina ou terebinthina eft la térébenthine commune, on la porte à Rome des montagnes du Tirol & du Piémont. L'Oglio d'Abezzo ou huile de fapin, vient du Levant: elle vaut à Rome un écu Romain la livre de douze onces :il y a apparence que c'eft ce que nous appel

beaucoup plus difpofée à fécher

& à s'endurcir en bien moins de temps. Ayant pour cet effet mis quelques ouvrages couverts de cette compofition dans une étuve, dont la chaleur la pût faire fécher plus promptement & mieux, j'eus l'apparence d'uu Vernis très-femblable à celui de Ja Chine: pour le noircir je mêla lai avec un peu de bitume de Judée, & je le trouvai très-bon, y ayant encore mis d'autres couleurs, je trouvai qu'il en réfultoit toujours toutes les qualités du Vernis de la Chine.

* Mais n'étant point encore. fons térébenthine de Venife, qui reffemble tout-à-fait à l'huile de fapin, telle qu'elle eft décrite ci-deffus : le terebintho vient de Chypre, & vaut huit Jules à Rome; c'eft fans doute, ce que nous appellons térébenthine de Chypre, quoique cependant Lemery affure que celle que nous avons, ne vient point de Chypre, mais de l'Iffe de Chio.

J'ai vu entre les mains de Monfieur

content, & croyant que fi j'avois pu me difpenfer d'employer la térébenthine & l'huile de fapin, faurois trouvé dans mon Vernis plus de difpofition à fécher, j'effayai de mêler la gomme copal avec l'huile de lin bien cuite; de manière que ces deux ingrédiens équivaluffent au Ci: mais comme la gômme copal ayant en elle

ne,

Garnier, Médecin de la Reine de Polo des ouvrages d'un très-beau Vernis fort dur, quoique fouple & pliant fous le marteau: il a bien voulu m'en communiquer la compofition qui eft prefque femblable à celui-ci. On fait bouillir de la térébenthine de Venife, & e on jette autant pefant de gomme copal pulvérifée. On fait bouillir le tout un quart d'heure, remuant bien avec un bâ ton, puis on y met de l'huile cuite, avec les précautions marquées ci-deffus, ch. 11. on fait incorporer le tout enfemble fur le feu, puis on rend le Verais auffi #liquide que l'on fouhaite, y ajoutant de l'huile d'afpic ou de l'efprit de térében thine; on le noircit avec du noir d'yvoi re; il s'employe un peu chaud.

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