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Septembre, qui arrive ordinairement à la huitième Lune des Japonnois on le ramaffe de la manière fuivante. Ils font des incifions profondes dans l'écorce de l'arbre, depuis le haut jufqu'en bas; & lorfque la liqueur Commence à en diftiller, avec un inftrument de fer ou de bois, ils la font couler dans un vafe de porcelaine, puis ils le couvrent avec un papier trempé dans l'huile : cette liqueur n'eft point noire, mais plûtôt tire fur le blanc, lorfqu'on la recueille: perfonne n'ofe la toucher, parce. qu'elle excite une démangeaifon horrible, & fait venir beaucoup de boutons avec une douleur confidérable. On ne m'a pas dit fi cet arbre eft de même espèce que ceux qui produifent le Vernis de la Chine: je le crois pourtant différent, parce qu'au Japon on le cultive pendant fept ans.

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avant que d'en tirer du Vernis, au lieu que celui de la Chine en donne tous les ans, & eft grand commeles pins & les fapins d'Europe, & ne demande aucun foin pour le cultiver.

Lorfque l'on veut employer le Vernis du Japon, il faut premièrement le difpofer & le préparer en la manière fuivante : on le filtre deux fois par le linge, prenant bien garde de ne point le toucher, & pour cela on le preffe entre deux planches; enfuite on l'étend avec un pinceau fur ce que l'on veut vernir, & on le laiffe fécher; lorfqu'il eft fec on donne une feconde couche, mais auparavant on doit le repaffer par un linge, dans lequel on aura mis un paquet de foye ou de coton. On donne enfuite la troifième couche en cette manière; on filtre deux fois le Vernis, & fur trois parties on en met une (1) d'eau ; on met ce

(1) II paroît affez extraordinaire, que

mêlange dans un vafe proche du feu, & on brouille avec une cueillier, jufqu'à ce que l'eau foit bien incorporée avec le Vernis, qui étant remué un jour entier fur le feu devient noir; lorfqu'il l'eft parfaitement, on l'incorpore avec de l'huile appellée Gingiulea. Mais on ne m'a pas expliqué quelle forte d'huile c'étoit, je ne la crois pas pourtant différente de celle dont on fe fert à la Chine.

l'on mêle de l'eau dans ce Vernis, qui eft de natureoléagineufe.

CHAPITRE VIII.

De la façon d'employer le Vernis précédent.

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E bois, ou quelqu'autre matière que ce foit, fur laquelle

on veut mettre ce Vernis, doit être poli & fort uni; & lorfque

la fuperficie en eft pleine, ils ont coutume d'étendre deffus un morceau de toile très - fine enduite de ce Vernis du côté qu'ils l'appliquent fur le bois, auquel par ce moyen elle refte attachée comme elle le feroit avec d'autre colle. Pour être affuré de cela, j'ai rompu quelques ouvrages du Japon, garnis de cette toile, mais très-mince, & d'autres de papier collé avec le même Vernis fur le bois. Lorfque la toile eft appliquée on enferme l'ouvrage dans un coffre ou une armoire, ou la pouffière ne puiffe pénétrer, & on l'y laiffe bien fécher, puis on commence à couvrir la toile de plufieurs couches, laiffant toujours bien fécher la première avant d'y mettre la feconde, afin que chacune fe puiffe bien endurcir.

Ayant achevé de mettre le Vernis, ils travaillent par-deffus les arabefques & les feuillages d'or,

& de diverfes couleurs détrempées avec le même Vernis, les laiffant dans les ouvrages groffiers comme coffres, armoires & autres femblables, tels qu'ils font au fortir du pinceau, c'est-à-dire, point unis ni polis à fait, comme on le voit dans plufieurs cabinets & armoires apportés en Europe, ce qui fe remarque fur-tout dans les endroits les moins apparens ; mais ils ont plus de foins pour les endroits qui font plus exposés à la vûe, & pour les chofes qui font d'an plus grand prix, comme les petits bureaux, les petits coffres, & les autres ouvrages de cette efpèce, donnant au Vernis un poli qui en unit toutes les parties; ce poli fe donne de la manière fuivante. Lorfque la première, la feconde & la troifième couche font bien féches, ils prennent une pierre à aiguifer, avec de la terre cuite en poudre très-fubtile, & avec cela frottent bien le

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