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Vernis, jufqu'à ce qu'il foit faitement uni, enfuite ils y donnent une nouvelle couche de Vérnis, la poliffent de nouveau, lorfqu'elle eft bien feche; & en dernier lieu en donnent une de Vernis plus liquide, en ufant avec la même délicateffe que les Peintres, lorfqu'ils marient leurs couleurs enfemble; ils fe fervent pour cela d'un pinceau large comme la main, compofé de plufieurs petits joints enfemble, & de la figure d'une vergette: ce pinceau doit être de cheveux d'un enfant de huit à dix ans.

Voilà la relation touchant le Vernis du Japon, qu'on voit être femblable à celui de la Chine; pour derniere remarque, il faut fçavoir que dans le Japon, fi l'on n'incife point l'écorce de l'arbre qui produit le Vernis & qu'on le néglige, il est si corrofif, qu'en peu de tems il ronge la moëlle de l'arbre, & le deffeche

jufqu'à le faire mourir, & le rendre inutile à toute autre chole qu'à brûler.

CHAPITRE IX.

Obfervations fur les Vernis
précédens.

No

Ous pouvons faire quelques obfervations fur les relations précedentes, pour nous faire une espece de chemin à découvrir, s'il eft poffible, la maniere de compofer en Europe, un Vernis tel, qu'il ait les mêmes propriétés, puifqu'il eft abfolument impoffible de trouver en aucune partie de l'Europe des arbres de la même espèce que ceux qui le produifent, & que le tranf port en eft fort difficile, puifque, comme on me l'a mandé, les Chi nois en font fort jaloux, à cauf du profit qu'ils retirent en ven

dant leurs ouvrages aux Etrangers, ce qui fait que lorsqu'on leur demande à acheter du Vernis, ils le falfifient & le mélangent avec quelqu'autre liqueur qui le corrompt & le rend inutile pour le travail où l'on veut quelque perfecttion. Je dirai cependant que l'on m'a mandé qu'ils. n'ont plus la même jaloufie, & que les Marchands Anglois en tranfportent une grande quanti pour faire de pareils ouvrages, qui étant difperfés dans l'Europe, paffent pour être de la Chine. Il y a une perfonne de confidération, & qui a beaucoup de goût pour les Arts libéraux, qui m'exhorte à fonger de faire tranfporHe ter en Europe quelques-uns de ces arbres qui produisent le Vernis Chinois, fe perfuadant que comme beaucoup de fimples & d'arbres. fruitiers ayant été tranfportés des Indes Orientales & de l'Améri

el

est

CA

que, avoient fort bien réuffi, de même on auroit pû trouver en Europe quelque climat pareil à celui de la Chine, où ces arbres auroient pû fe conferver, & produire le même Vernis: mais l'entreprise étant très-difficile, & n'ayant encore été tentée par perfonne, je la crois chimérique & impraticable, & je pense qu'il eft plus à propos de chercher quelque compofition de Vernis qui ait les mêmes qualités & les mêmes propriétés que celui de la Chine.

Avant cette recherche, il faut faire quelques réflexions fur les propriétés dont nous avons parlé, & les expliquer plus particulièrement. Le Vernis Chinois, premièrement, eft compofé d'un bitume, foit gomme, foit réfine, ou d'une huile tirée d'une graine. Secondement, ce bitume eft purifié & préparé par la chaleur du feu ou du Soleil. Troisièmement,

il

il eft amoli & liquéfié avec l'huile fufdite, jufqu'à ce qu'il obéiffe au pinceau. Quatrièmement, cette compofition eft de nature à fe fécher d'elle-même, quoiqu'il faille un peu de temps. Cinquièmement, quand elle eft sèche, elle eft dure, inaltérable, & impénétrable à l'humidité ou à quelque diffolvant que ce foit. fixiémement, elle refte fortement attachée fur le bois, le métal, ou la pierre; de façon qu'on ne put plus l'en ôter, fi ce n'eft par le fer ou le feu. En dernier lieu elle est d'un brillant merveilleux.

Il faut conclure de l'examen de ces propriétés, qu'on ne peut point faire quelque chofe qui reffemble à ce Vernis, fi l'on n'employe des ingrédiens pareils, c'eft-à-dire, des chofes oléagineufes, comme celles avec lefquelles plufieurs ont tâchés de l'imiter dans toutes les parties du monde, fans avoir jamais cepenD

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