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lui donc d'une maniere qui le « perfuade, & vous nous fauve- «< rez tous deux.

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C'eft en vain que je lui écri- « rois, répondit François Ouei; il « faut pour le retenir, une auto- « rité qu'il refpecte, comme celle « de Dieu même; & il n'y a que « fes Peres fpirituels qui puiffent « régler fes démarches: je vais « leur en parler.

Il vint effectivement nous propofer au P. Suarez & à moi la peine de l'Officier, & nous crûmes devoir avertir le Prince François, que dans l'exercice de fon zéle au-dehors, il devoit fuivre aveuglément les confeils & la direction du Prince Jean fon frere aîné, dont la prudence nous étoit parfaitement connuë: mais avant que nos Lettres puffent arriver au Fourda. & même avant que l'Offi

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cier partît de Peking, un évenement changea la face des chofes, & contribua beaucoup à la perfécution préfente, le voici : Lorfque les fix Princes partirent de Peking pour leur exil dans les différentes Provinces, il y eut des défenses expreffes de permettre à leurs Domestiques de les y accompagner: quelques-uns cependant les fuivirent de loin, afin de ne manquer à rien de ce qu'ils regardoient comme leur devoir. Un d'entr'eux encore infidéle nommé Tong-leou eut le courage de fe loger à Tfi-nan-fou Capitale de la Province de Chantong, qui étoit le lieu de la Prison de fon Maître : il étoit veuf, & il époufa une veuve. Il arriva qu'il y eut du tumulte à ses nôces, & que la fête en fut troublée.

Les Mandarins en eurent

bientôt connoiffance ; & craignant que l'Empereur qui a partout des efpions, n'apprêt par quelque autre voye, que le Prince Prifonnier avoit été fuivi de fes Domeftiques, ils les firent tous arréter. On interrogea le nouveau marié, qui répondit qu'il étoit efclave du Prince.

Les autres affurerent qu'ils étoient domeftiques à gages & non fur le pied d'esclave, furquoi ils furent mis en liberté. L'un d'eux appellé Pierre Yang, fils d'un Lettré qui avoit été Précepteur chez ce fecond Prince,me vint voir à fon retour, & me raconta cet évenement. L'Efclave n'en fut pas quitte à fi bon compte: les Mandarins le renvoyerent enchaîné à Peking, & le livrerent au Tribunal des crimes: ils en donnerent en même-tems

avis à l'Empereur; & telle fut la fource de tout le mal.

Sa Majesté ayant ordonné qu'on fît des Informations, le Tribunal des Crimes répondit que ces Princes coupables avoient été remis fans aucun Domestique au Tribunal des Troupes, pour être conduits au termes de leur exil: ceux-cirejetterent la faute fur l'ancien Général du Fourdane qui étoit en place, quand on y envoya le Prince Sourniama & fa famille. Il apportoit pour raison qu'on avoit déterminé que toute cette famille n'auroit que cent trente Domeftiques; & que le Général nommé Ou-lypou n'avoit point répondu par écrit au Tribunal des Troupes touchant ce nombre de Domeftiques. Cet ancien Général étoit pour lors à Peking, où il

exerçoit une autre charge on le cita pour répondre à l'accufation, & comme il ne pouvoit pas fe rappeller le fouvenir de ce qui s'étoit paffé dans ce temslà, il lui fallut interroger fes Officiers fubalternes: il dépêcha Courrier fur Courrier à la Fortereffe, comme s'il fe fût agi d'une affaire de la derniere importance. Ces Courriers qui alloient & venoient fans ceffe, mirent l'allarme parmi les Officiers, & leur firent prendre la réfolution d'accufer ces Princes fur leur Religion, qu'ils regardoient comme l'unique caufe de tous ces mouvemens, puifque toutes les autres affaires étoient finies. Ils compoferent un Mémorial à ce fujet qu'ils préfenterent au Général, qui commandoit actuellement dans la Fortereffe.

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