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HISTORIQUES, CRITIQUES,
DE PHYSIQUE,
DE LITTÉRATURE ET DE POÉSIE.
Par M. le Marquis D'ORBESSAN, Préfident
à Mortier du Parlement de Toulouse.

TOME SECOND,

CONTENANT

LES MÉMOIRES DE LITTÉRATURE,
D'HISTOIRE, ET CEUX DE PHYSIQUE.

Aux dépens de BIROSSE, ancien Libraire
à Toulouse;

fe trouve à Paris,

Chez MERLIN, Libraire, rue de la Harpe,
à S. Jofeph.

M. DCC. LXVIII.

Avee Approbation & Privilege du Roi

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MELANGES

HISTORIQUES, CRITIQUES; DE PHYSIQUE, DE LITTÉRATURE ET DE POÉSIE:

DISCOURS

Prononcé dans la premiere A Jemblée publique de l'Académie Royale des Sciences & Infcriptions de Toulouse en 1746.

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OUS voici parvenus enfin à ce jour tant defiré, à ce moment heureux où il nous eft permis d'intéreffer notre patrie la joie vive & fincere

que nous éprouvons; accoutumés depuis long tems à vous faire hommage de nos travaux, que nous fommes flattés de vous le rendre au

Tome II.

A

jourd'hui fous un titre plus digne de vous! Celui d'Académie Royale qui vient de nous être accordé, femble redonner à cette ville fon premier luftre & fon ancienne célébrité; en effet, la gloire de ce nouvel établissement réjaillit fur vous. C'eft fous vos aufpices que s'eft formée cette fociété dont vous avez encouragé le zele & les progrès; nous les devons à cette judicieufe critique, qui donnant de l'activité à nos efforts, a hâté nos travaux; vos éloges nous ayant perfuadés qu'ils étoient dignes des fuffrages du public, nous les lui avons communiqués. Sa Majesté a bien voulu les honorer d'une attention favorable: ce Prince dont l'autorité étend, perfectionne les Sciences & les BellesLettres, occupé des foins importans de fecoufir fes alliés, de venger leurs querelles en pu niffant leurs ennemis & rendant la paix à fes fujets au milieu du tumulte des armes, jette fur nous des regards de bonté; notre application, notre amour pour les fciences, l'ont déterminé à feconder un zele fi noble, que dix-fept ans d'obftacles n'avoient pu rallentir. Il fonde cette Académie, il veut qu'elle demeure fous fa protection particuliere. Quel fujet plus intéressant entre les différens objets dont je pourrois yous entretenir, que celui de juftifier les faveurs de notre maître en vous faifant l'hiftoire de

cette Société depuis fon établiffement jufqu'à ce jour ! Heureux fi dans un difcours que la durée de cette féance me forcera de renfermer dans des bornes étroites, je puis faire voir que la obtenue étoit méritée, & prouver que grace Toulouse, déjà célebre par fes jeux Floraux, pouvoit à juste titre fe promettre de voir fleurir dans fon fein les Sciences, puifque de tous les tems elle avoit compté parmi fes habitans des hommes qui s'en occupoient avec fuccès !

C'eft vers la fin du quinzieme fiecle, quelque, tems après la prise de Conftantinople, que l'on peut fixer l'époque de la renaiffance des Lettres, en Italie; effrayées du bruit des armes, des troubles, & des ravages qui bouleverfoient le bas empire, les Muses vinrent chercher un asyle dans ces mêmes lieux, d'où la fureur des Goths & des Vandales les avoient bannies dix fiecles auparavant. Auffi pafferent-elles une feconde fois de la Grece dans cette contrée; la guerre par une heureuse révolution, lui rendit les biens précieux dont elle l'avoit privée; les Médicis, les comtes de la Mirandole, Léon X. cet illuftre chef de l'Eglife, leur tendirent une main secourable; ils les encouragerent par leur puiffante protection; l'éclat qu'ils donnerent à leur patrie, rendit leurs noms immortels.

François premier, prince auffi célebre par

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