626. AN. R. en ce qui regarde la tempérance,. Av. J. C. 126, Il arriva que cette année-là l'hiver fut très-rude & très-mal-fain en. Sardaigne. Le Genéral envoya demander aux villes des habits pour les foldats. Les villes députérent en même tems au Sénat, pour le prier de les décharger de cette impofition trop onéreufe, & qui paffoit leurs forces. Le Sénat reçut favorablement leur requête, & ordonna au Conful de chercher ailleurs de quoi habiller fes troupes.. Cet ordre le jetta dans un embarras confidérable, parce qu'il ne trouvoit aucun moyen de fournir à cette dépenfe, & de foulager les foldats qu'il voyoit avec peine fouffrir beaucoup de la rigueur du froid. Caïus, qui étoit fort eftimé & fort aimé dans toute l'Ifle, alla de ville en ville, & fit fi bien par fon éloquence, qu'il leur perfuada à toutes d'envoyer d'elles-mêmes des habits, & de fecourir les Romains dans un besoin fi preffant. Il paroît par cet exemple de quelle importance il eft de bien traiter les, peuples, & de s'en faire aimer. tation La nouvelle en étant portée à Ro- AN. R me, ce grand fervice parut un effai 626. Av. J.C. & un prélude de ce que Caïus fauroit 126. faire pour gagner l'affection du Peu- Sa granple, & troubla fort le Sénat. Sa ja- de répuloufie, ou plutôt fa mauvaise volonté allarme alla fi loin, que des Ambaffadeurs, le Sénat. arrivés en même tems à Rome de la part du Roi Micipfa, ayant déclaré au Sénat que le Roi leur maître, par confidération pour Caïus, envoyoit en Sardaigneau Général Romain une grande provifion de blé, on leur en fut fort mauvais gré, & ils furent: chaffés. M. PLAUTIUS HUPSÆUS. AN. R. 627. Av. J. C. Def Fulvius. Fulvius Conful de cette année, étoit 125. l'un des trois Commiffaires pour l'é- feins xécution de la Loi Agraire, homme turbu . turbulent & inquiet, qui, pour con- lens de foler les Alliés de la perte des terres Appian. qu'on leur enlevoit, appuyoit de tou- Civil. te l'autorité du Confulat, le projet bell. mis en avant par Tibérius, comme je l'ai dit ci-deffus, de donner aux Peuples d'Italie le droit de bourgeoifie Romaine. Heureufement pour la tranquillité publique, les habitans de D 4 Mar 627. Av. J.C. 125. AN. F. Marfeille vinrent à Rome demander du fecours contre les Gaulois leurs voifins, qui les fatiguoient. Le foin de cette guerre, dont Fulvius se chargea volontiers dans l'efpérance du triomphe, délivra la ville pour un tems de ce facieux. étoufée Conju- Dans ces circonftances, une conration juration, qui fe tramoit depuis longà Fré- tems éclata tout-à-coup, par la révolte gelles. de Frégelles, ville du Latium. Mais Freins- elle fut étoufée dans fa naiffance par hem. les foins du Préteur L. Opimius, qui AN. R. 628. Av. J C. affiégea la ville, & la prit. Si cette C. CASSIUS LONGINUS. 124. Il y avoit déja deux ans que L. Au- à Roine. on on lui continua encore cette année AN. K. le commandement dans cette même Av. J.C. province, & on lui envoya de nou- 124 velles troupes à la place de celles qui jufques-là avoient utilement servi fous lui. Le principal deffein du Sénat en continuant le commandement à Aurélius dans la Sardaigne, avoit été d'y retenir auffi Caïus, en qualité de Proquefteur, & de l'empêcher, fous ce prétexte, de paroître à Rome, où fa présence étoit redoutée. Mais Caïus ne donna pas dans ce piége, & s'étant embarqué il fe rendit à Rome, où il parut tout d'un coup dans le tems qu'on le croyoit encore en Sardaigne. Ses ennemis ne manquérent pas de lui en faire un crime, & faifirent cette occafion pour le rendre odieux comme un jeune homme hardi & entreprenant, qui se mettoit au deffus des Loix. Le peu ple même d'abord condamna un retour fi précipité, & trouva fort étrange qu'un Quefteur fût revenu avant fon Général. ftifie Obligé de comparoître devant les ll fe juCenfeurs pour leur rendre compte de pleinefa conduite, il fe défendit avec beau-ment coup de force & de modeftie. Il leur devant les Cenre-feurs. D S 628. Av. J.C. 124. AN. R. repréfenta,, qu'il avoit fervi dans les ,, troupes douze ans, quoique les. Loix n'en exigeaffent que dix.. ,, Qu'il étoit demeuré deux ans en,, tiers auprès de fon Général en fai,, fant les fonctions de la. Questure, », quoique la Loi permît au Questeur de fe retirer après un an de fervice.. ,, Que pendant tout ce tems-là il ,, n'avoit pas reçu des Alliés une obole ,, en préfent, & qu'il n'avoit pas fouffert qu'ils fiffent aucune dépense » pour lui. Que fi l'on pouvoit lui reprocher que jamais femme de débauche fût entrée chez lui, il confentoit d'être regardé comme le dernier & le plus méprifable des mortels. Il ajouta qu'il étoit le feul de cette armée qui avoit emporté fa bourfe pleine d'argent, & qui. la rapportoit vuide; au lieu que ,, tous les autres avoient bû le vin ,, qu'ils avoient emporté dans des ,, cruches, & qu'ils rapportoient cesmê وو a Ita verfatus fum inftimatote. Itaque, Quiriprovincia, ut nemo poffit tes, cùm Roma profectus verè dicere affem aut eo fum, zonas, quas plenas plus in munéribus me argento extuli, eas ex accepiffe; aut meâ quem- provincia inanes retuli. quam fumptum feciffe... Alii vipi amphoras quas Si ulla meretrix domum plenas tulerunt, eas at... meam introivit.... om- gento plenas domum renium natorum poftremif portaverunt. Apud Aul mum nequiffimumq;exi. Gell. XV, 12. |