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AN. 1306. part Rolland prevôt de la même église. L'affaire aïant été portée par apel devant le pape & les deux élûs étant allés la poursuivre : le prevôt réfigna fon droit entre les mains du pape, qui caffa l'élection de frere Bernard & confera l'évêché deClermont à Arbert Aicelin de Montaigu archidiacre de Chartres, neveu de Gilles archevêque de Narbone d'une anciene famille d'Auvergne,& pria le roi de lui donner main-levée de la regale, par få lettre du onzième d'Août 1306.

·P. 87.

Le roi emploïoit auffi l'autorité du pape pour avoir les évêques qu'il defiroit, comme on voit par une lettre de remerciment fur trois promotions qu'il avoit faites de Pierre deBelleperche à l'évêché d'Auxerre,de Guillaume Barnet à Baïeux & de Nicolas de Lufarche à Avranches. Pierre de Belleperche étoit savant en droit civil & canonique, garde du fel du roi & doïen de l'églife de Paris. Il fucceda à Pierre de Mornai aufli fameux jurifconfulte & du confeil du roi, qui fut Hift. ep.4u- évêque d'Orleans, puis d'Auxerre & mourut à Paris le jour de la Trinité vingt-neuviéme de Mai 1306. Pierre de Belleperche lui fucceda quelque mois aprés & tint le fiége d'Auxerre environ un an, pendant lequel il refida peu étant toûjours prés la perfone du roi, & mourut au mois d'Octobre 1307.

to. 1. p. 5. 8. 584.

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L'église de Baïeux avoit vaqué long-temps, aprés la mort de Pierre de Benais envelope comme nous avons vû dans la difgrace de Pierre de la Broffe: le pape s'en referva la difpofition & en pourvût Guillaume Barnet nommé par d'autres Bonnet treforier de l'églife d'Angers, pour lequel il demanda au roi la main-levée de la regale par fa lettre du vingt-feptiéme d'Août 1305. Cet évêque fonda à Paris le college

de Baïeux l'an 1308. pour douze bourfiers non de fon AN. 1306. diocese, mais du Mans & d'Angers fix de chacun : parce qu'il étoit natif du Maine, avoit étudié à Angers & y avoit poffedé des benefices.

I I.

Bulles en

France.
Rain. 1306.

72. I.

Diff. p. 288.
Sup. liv.

XC. 7. 18.

Extrav.

Le premier jour de Fevrier 1306. le pape Clement dona deux bulles, qui montrent la bonne intelli- faveur de la gence entre lui & le roi Philipe. L'une par laquelle il déclare qu'il ne prétend point que la constitution Unam fanctam publiée par Boniface VIII. porte aucun préjudice au roi ni au roïaume de France, ni qu'elle les rende plus fujets à l'églife Romaine qu'ils l'étoient auparavant : mais que toutes chofes foient cenfées être au même état, tant à l'égard de l'églife que du roi, du roïaume & des habitans. Cette bulle de Cle- comm.de priment V. a été depuis inferée dans le corps du droit. vil. c. MeL'autre révoque la conftitution Clericis laicos & les déclarations faites en consequence,à cause des scandales & des inconveniens qu'elles avoient produits & pouvoient produire encore ; & ordone que l'on s'en tiendra à ce que les papes précedents ont ordoné dans le concile de Latran & les autres conciles generaux contre ceux qui font des exactions fur les églifes & fur le clergé. Ces deux bulles furent donées à Lion, où le pape paffa l'hiver.

ruit.

Sup. liv. Lxxxix.~.43 •

III.

Voïage du

ment.

1670.

Incontinent aprés il vint à Clugni accompagné de neuf cardinaux : il fut reçû par l'abbé Bertrand & y pape Cleféjourna cinq jours pendant lesquels il causa de grands domages au monaftere: comme pendant fon fé- Chr. Clun. p. jour de Lion il avoit extorqué des fommes immen- Baluz. to. 1. fes des évêques & des abbés de France, qui avoient P.3.p. 580. des affaires à poursuivre en cour de Rome. Il fit aufli des dépenfes exceflives à Nevers & à Bourges. Car au

p. 620.

Rain. n. 9.

Bal. p.616.

AN. 1306. fortir de Lion aulieu de prendre le chemin d'Italie, Cont. Nang. il reprit celui de Bordeaux. Il partit de Lion vers le commencement de Fevrier & paffa à Mafcon. Etanc à Decife le dix-huitiéme de Mars il donna le gouvernement du duchéde Spolette à fon frere Arnaud Garfia vicomte de Lomagne. Le pape étoit à Neversle vingtfixiéme du même mois, lorfqu'il écrivit à Antoine de Bec évêque de Durham en Angleterre, qu'il avoit Rain. n. 14. fait l'année précedente patriarche titulaire de Jerufalem, à caufe de fa richeffe & de fa liberalité. Car Antoine vint à Lion au couronement du pape avec plufieurs autres prélats Anglois entre lefquels étoientGuilGoduin.p.52. laume de Grenfeld élû archevêque d'Yorc & Raoul de Baldoc élû évêque de Londres, qui furent l'un & l'autre facrés à Lion, l'archevêque par le pape, l'évêque par un cardinal. L'occafion que prit le pape pour écri re à l'évêque de Durham fut de louer fon zele de s'être croifé pour aller à la terre fainte.

M.Veftmon.

P. 452.

322.242.

IV.

Eglife d'Angleterre. M. Veftm.

Vers le même temps le roi Edouard accufa l'archevêque de Cantorberi Robert de Vinchelfée auprés du pape Clement comme aïant troublé la paix de fon P.454. N. Trivet. roïaume & favorifé les rebelles pendant qu'Edouard to. 8. Spicil. étoit en Flandre l'an 1297. C'eft pourquoi le pape le P. 724. cita & le roi lui donna congé d'aller fe prefenter. Sup. liv. xxxxix.n.45. L'archevêque paffa donc la mer & vint à Bordeaux,où Angl. Sac.to. le pape le fufpendit de fes fonctions, jufqu'à ce qu'il fe fût purgé legitimement de ce dont il étoit accusé. Pendant la femaine de Pâque qui cette année fut le troifiéme d'Avril le roi Edouard fit publier une bulle par laquelle le pape lui donnoit l'abfolution du ferment qu'il avoit fait à fes fujets touchant la confirmation de leurs libertés & le défrichement des forêts,

1. p.16.

Vefim. p.

433.

avec excomunication contre ceux qui voudroient AN. 1306 obferver ce ferment. Le pape accorda auffi au roi d'Angleterre les décimes pendant deux ans pour le fervice de la terre fainte, qui toutefois furent emploiées à d'autres ufages. Mais d'ailleurs le pape voïant que quelques évêques d'Angleterre lui demandoient la jouiffance pendant un an des églifes qui vaqueroient les premieres dans leurs diocefes, crut fe pouvoir attribuer à lui-même ce que fes inferieurs lui demandoient. Ainfi il s'apropria tous les revenus de la premiere année de tous les benefices qui vaqueroient en Angleterre de-là à deux ans, évêchés, abbaïes, Thomaff.difprieurés, prebendes, cures & jusques aux moindres be- cipl.to.3.p. nefices, & voilà le commencement des annates.

793.

V.

Plaintes

contre le pape.

Cont. Nang.

P.620.

Le pape Clement continuant fa route de Lion à Bordeaux, tiroit de grandes fommes d'argent des églifes feculieres & des monafteres, tant par lui-même que par ceux de fa fuite. Quand il vint à Bourges il fit païer à l'archevêque frere Gilles de Rome trois cens livres tournois pour avoir manqué deux fois à vifiter le S.fiege tous les deux ans ; & ce prélat fut réduit à une telle pauvreté, qu'il étoit contraint d'aflister à l'office comme un fimple chanoine, afin de fubfifter des diftributions journalieres. Le pape vint enfuite à Limoges où il étoit le famedi vingt-troifiéme d'Avril jour de S. George, accompagné de huit cardinaux & il logea chés les freres Prêcheurs. Delà il passa à Perigueux, & enfin à Bordeaux où il demeura avec fa cour le reste de l'année. Vers la fête de Pâques qui P. 4. 580.

étoit en France le commencement de l'année vinrent à Paris trois cardinaux favoir Gentil de Montefiore de l'ordre des freres Mineurs penitencier du pape,

Baluz. 10. 1. P. 64.654.

p.

F.5.578.584.

p. 58.

AN. 1306. Nicolas de Freauville qui avoit été confeffeur du roi, & Thomas de Jorz Anglois ; & plufieurs autres envoïés du pape, qui furent fort à charge à l'églife Gallicane par l'argent qu'ils demandoient outre leur dépenfe. Ce qui fut caufe qu'au mois de Juillet les prélats de France s'affemblerent en plufieurs lieux pour déliberer de ce qu'ils pouvoient faire touchant ces charges que le pape & les fiens impofoient à leurs églifes; & ils fuivirent l'avis du roi & de fon confeil. Le roi envoïa au pape Milon de Noïers marêchal de Baluz. t. 2. France avec deux autres chevaliers pour lui faire des plaintes fur ce fujet, & le pape envoia au roi Guillaume Abbé de Moiffac & Arnaud d'Aux chanoine de Coutances, avec une lettre où il dit, que pour fa perfone fà confcience ne lui reproche rien: mais qu'il ne veut pas excufer fes envoïés jufques à ce qu'il foit mieux informé du fait. Il s'étone que les prélats qui la plûpart étoient fes amis avant qu'il fût pape, ne lui aient pas porté directement leurs plaintes.Enfin il promet de corriger les fautes de fes gens, quand elles feront venues à fa conoiffance. La lettre eft dattée de Bordeaux le vingt-feptiéme de Juillet. Il falloit que Zd. 1. p. 584. les plaintes fuffent bien confiderables pour obliger le roi à envoïer une telle ambaffade à un pape qui fi fort fon ami.

VI. Juifs chaffés de France.

étoit

Cependant le roi Philipe voulant chaffer les Juifs de fon roïaume les fit tous arrêter en un même jour Id.p.5.65.98. qui fut la fête de fainte Madeleine vingt-deuxiéme c. Nang. p. de Juillet 1306. & l'ordre fut donné fi fecretement qu'ils ne s'en aperçurent prefque pas. Tous leurs biens furent confifqués, autant qu'on les put découvrir : on Laiffa feulement à chacun ce qu'il lui falloit d'argent

622

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