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pour le conduire hors du roïaume; mais il leur fut défendu d'y rentrer fous peine de la vie. L'execution de cet ordre fe fit pendant les mois d'Août & de Septembre : quelque peu de Juifs se firent baptifer & demeurerent, plufieurs d'entre les autres moururent en chemin de fatigue ou de chagrin.

AN. 1306.

VII.

Bal.1.p.6.

Pendant que le pape étoit à Lion il délibera entre- Projet de fe-
autres chofes avec le roi Philipe & les cardinaux fur cours pour la
le fecours de la terre fainte;& par leur confeil il manda terre fainte.
le maître de l'Hôpital & celui du Temple qui étoient c. Nang. p.
en Levant pour venir le trouver en France.Dans la let- 624.
tre qu'il écrivit pour ce fujet au maître de l'Hôpital, il
difoit: Nous fommes puiffamment excités à executer

au plûtôt ce dessein par le roi d'Arménie & le roi de Rain. 13064
Chipre qui nous preffent de leur envoïer du fecours. n.12.
C'est pourquoi nous avons réfolu d'en déliberer avec
vous & avec le maître du Temple: vû principalement
que vous pourés mieux que les autres nous confeiller
fur ce que
l'on doit faire, par la conoiffance que vous
a donnée la proximité des lieux,une longue experien-
ce & beaucoup de reflexions: outre que c'elt vous
principalement que touche l'affaire aprés l'églife Ro-
maine. Nous vous ordonons donc de vous préparer
à venir le plus fecretement que vous pourés & avec
le moins de fuite: puifque vous trouverés deça la
mer affés de confreres de votre ordre. Mais aïés foin
de laiffer dans le païs un bon lieutenant & des cheva-
liers capables de le bien défendre; en forte que votre
abfence, qui ne fera pas longue, n'y porte aucun pré-.
judice. Amenés toutefois avec vous quelques perfo-
nages que leur experience, leur fageffe & leur fidelité
tende capables de nous donner avec vous de bons

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AN. 1306..

confeils. La lettre eft dattée de Bordeaux le fixiéme de Juin 1306.

Le maître duTemple obéit auffi-tôt à l'ordre du pape & ferendit en France: mais le maître de l'Hôpital étant Bal. 1. p.65. parti de Chipre, s'arrêta en chemin pour attaquer I'Ile de Rhodes occupée par les Turcs fous la dépendance de l'empereur de CP. Les Hofpitaliers prirent d'abord quelques petites ifles & quelques châteaux; & continuerent cette entreprife pendant quatre ans tantôt affiégeant, tantôt affiégés, mais enfin le fuccés en fut heureux. Cependant le maître de l'Hôpital envoïa faire ses excuses au pape du retardement de fon voïage.

VIII.

pape.
Bal.2. p. 77.

Pour traiter du fecours de la terre fainte & de quelMaladie du ques autres affaires importantes le pape Clement envoïa au roi Philipe deux cardinaux, Berenger de Fredole & Etiene de Sufi & l'en avertit auparavant par une lettre où il difoit: Nous vous prions qu'à leur arrivée qui fera dans trois femaines ou environ, vous aïés prés de vous tout votre confeil fecret, pour déliberer sur ce qu'ils vous propoferont: car nos affaires ne nous permettent pas de nous paffer long-temps d'eux. Vous faurés auffi que depuis que nous vous avons écrit la derniere fois, nous avons été attaqué d'une maladie qui nous a prefque amenés jufques aux portes de la mort: mais graces à Dieu nous fommes revenus en pleine fanté. Les cardinaux font chargés de répondre à ce que vous nous avez mandé touchant notre entrevûë. La lettre eft dattée de Peffac prés de Bordeaux le cinquiéme de Novembre 1306. Les deux cardinaux dirent au roi, que le pape defiroit que leur entrevûë fe fit à Touloufe où à Poitiers à la mi Avril

p. 88.

1307. ou au commencement de Mai; & le roi leur ré- AN. 1307.. pondit, que pour plufieurs raifons il ne pouvoit alors fe rendre à Toulouse; & qu'attendu la grande fuite qu'ils devoient amener l'un & l'autre, la ville de Tours lui paroiffoit bien plus convenable que celle de Poitiers, tant pour fournir abondament les logemens & la subsistance à une fi grande affemblée, que pour rétablir la fanté du pape; que toutefois il acceptoit Poitiers pour le temps marqué fi le pape l'aimoit mieux. C'est ce que porte la lettre du roi.

Le pape lui répondit, qu'il choififfoit Poitiers,mais que les medecins lui aiant confeillé de fe purger au commencement de Mai, il étoit d'avis d'avancer l'entrevûë jufqu'au commencement d'Avril: toutefois le roi n'alla à Poitiers que vers la Pentecôte,& le pape & lui y demeurerent long-temps. Le pape y avoit mené fa cour, qui y fut un an dans l'inaction à cause de sa maladie.

1307.

p. 90.

to. 1. p. 6.

p. 26.585.

IX. Commendes revo

Rain. 1307. พ. 2 8.

Extrav.

Pendant qu'il étoit encore à Peffac & le vingtiéme de Fevrier il donna une bulle où il dit : L'amitié que nous avions depuis long-temps avec quel quées. ques rois, prélats & autres perfones diftinguées tant ecclefiaftiques que feculieres, nous a fait accorder à leurs follicitations importunes de donner à des eccle- comm. de fiaftiques & même à des religieux des églifes patriar- prab.c. 2. chales, archiepifcopales ou epifcopales & des monafteres pendant la vacance de ces fiéges à titre de commende, de garde ou d'administration, ou pour leur vie ou pour un temps. Nous n'avons pû fuffifament examiner fi nous devions accorder de telles & fi grandes graces, jufqu'au temps où Dieu nous a vifité par une dangereufe maladie: tant nous étions detournés Tome XIX.

P

AN. 1307.

par

la multitude & la difficulté des affaires. Mais alors en étant un peu separé, nous nous sommes appliqué à cet examen, & nous avons vû clairement que l'on néglige le foin des églifes & des monafteres donnés en commende, leurs biens & leurs droits font diflipés, & les perfones qui en dépendent foufrent un grand préjudice au fpirituel & au temporel: en forte que ce que l'on prétendoit leur être avantageux leur devient nuifible, & l'on craint qu'il en reviene de plus grands maux même à l'églife Romaine. C'est pourquoi nous révoquons & annulons toutes ces fortes de commiffions, à qui que ce foit qu'elles aïent été données, même aux cardinaux. On voïoit donc désThomaff. lors les inconveniens des commendes ; & toutefois dife, part. 4. c'eft depuis ce temps qu'elles fe font le plus multi

c. 63.

X.

decin arche

veque de Maïence.

pliées.

Le fiége de Maïence étoit vacant depuis la mort Pierre me- de l'archevêque Conrad d'Epstein arrivée le vingtfixiéme de Février 1304. Henri comte de Luxembourg voulut procurer cette importante place à Baudoüin Trish. Chr. fon frere, qui étudioit alors à Paris ; & envoïa Pierre 1304.1305. d'Achfpalt fon medecin folliciter cette affaire en cour de Rome. Pierre vint à Poitiers où le pape

Span. an.

étoit en

core malade; & lui expofa les intentions du comte fon maître, le priant inftament d'accorder à Baudouin l'archevêché de Maïence: mais le pape n'y eût point d'égard, alleguant plusieurs caufes de fon refus. Cependant la maladie du pape étant confiderablement augmentée, Pierre d'Achspalt qui étoit tresexperimenté dans fon art le traita si bien qu'il le guerit; & le pape du confentement des cardinaux lui donna à lui-même l'archevêché de Maïence & le ren

voïa avec les provisions & le pallium. Pierre étoit na- AN. 1307. tif de Treves pieux & favant ecclefiaftique, car il n'y Ms.ap. Serr. avoit alors guere de medecins que dans le clergé, & il p. 849. étoit fort exercé dans l'étude des faintes écritures. Il

fut reçu à Maïence avec honeur par le clergé & le peuple, prit poffeffion paisiblement de fon église & la gouverna treize ans.

XI.

Diether de

Treves.

Trith. chr.

Id. chr.Hit

L'archevêque de Treves étoit Diether de Nassau frere de l'empereur Adolfe. Il avoit été de l'ordre des Nassau arfreres Prêcheurs & le pape Boniface VIII. l'avoit mis chevêque de dans ce grand fiége fans élection ni poftulation du Brover.to. a. chapitre en haine d'Albert d'Autriche roi des Ro- p. 180. mains ennemi d'Adolfe. Auffi Diether fut-il toûjours Spanan.1299 opofé au roi Albert pendant fon pontificat qui dura environ huit ans, arant commencé en 1299. C'étoit un homme inquiet & guerrier, dont la mauvaise conduite attira à la ville de Treves la haine de tout le monde. Les habitans de Coblents accablés des impo- faug. an. fitions dont il les chargeoit, fe révolterent & pour les 1305. foumettre il affembla des troupes à grands frais, affiegea la ville, & la réduifit à fe rendre à difcretion: mais les dépenfes qu'il fit en cette guerre l'épuiferent tellement, qu'il engagea prefque toutes les terres de fon églife, & en aliena même plufieurs. Son clergé Ib. 1307. s'en plaignit au pape Clement accufant encore l'archevêque de fimonie & de mépris envers le S. Siége: car il avoit chaffé de fon monaftere Alexandre Abbé. de S. Matthieu près de Treves, qui apelloit au faint fiége & il avoit intrus à fa place un autre abbé.

Le pape écrivit fur ce fujet une lettre où il dit : Nous fommes plus touchés des excés commis par les prélats qui ont été religieux : puifque la vie qu'ils ont menée

Rain. 1307.

n. 26.

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