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AN. 1307.

en cet état les oblige plus que les autres à donner bon exemple. Il caffe tout ce que Diether avoit fait contre` l'abbé Alexandre depuis fon apel; & ordone aux abbés d'Epternac & de Luxembourg, tous deux du diocefe de Treves, & au prevôt de l'églife de Liege, de citer l'archevêque Diether à comparoître dans trois Trith. ibid. mois en cour de Rome. La lettre eft datée de Poitiers le quatrième de Juin 1307. La citation fut faite, mais avant que le terme en fut échû Diether tomba malade & mourut le vingt-troifiéme de Novembre de la même année.

XII.

de Poitiers.

c. Nang. p.
624.
J. Villani.

VILI.C. 91.

Vers la Pentecôte qui cette année 1307. fut le quaConference torziéme de Mai le roi Philipe partit pour aller à Poitiers conferer avec le pape Clement. Avec lui s'y rendirent fes quatre fils Louis, Philipe, Charles & Robert, fes deux freres Charles de Valois & Loüis d'ERain. n. 8. vreux & plufieurs autres feigneurs. Robert comte de Flandres s'y rendit aufli. Le pape y confirma la paix que le roi avoit faite avec ce prince; & donna commiffion à l'archevêque de Reims, l'évêque de Senlis & l'abbé de S. Denis, d'excomunier le comte Robert & les autres feigneurs Flamans s'ils contrevenoient à ce traité. La bulle eft du fecond de Juin.

Bal. 1. p. 65.
Rain. 8. 9.

13.

Un des principaux objets de la conference de Poitiers étoit auffi d'affermir & confommer le traité de paix entre la France & l'Angleterre : ce qui fut fait nonobftant la mort du roi Edouard I. qui arriva le Nic. Trivet. vendredi feptiéme de Juillet 1307. Il avoit vêcu foixante huit ans & en avoit regné trente-quatre. Son fils Edouard II. lui fucceda.

P. 728.

XIII. Pourfuites

Dés le temps que le pape Clement étoit à Lion pour contre la me- fon couronement le roi Philipe lui déclara quel étoit

moire de Bo

n. 49.

l'article secret qu'il lui avoit fait jurer pour parvenir au AN. 1307. pontificat: lui difant que c'étoit de condamner la memoire de Boniface VIII. & faire brûler fes os. Le roi niface VIII. réïtera cette demande à la conference de Poitiers & Sup. liv.xc. preffa fortement le pape d'y fatisfaire. Le pape & les J. Vill. vnt. cardinaux furent fort troublés de cette propofition, c. 92. parce que le roi vouloit à toute force faire la preuve des crimes de Boniface; & le pape lui étoit engagé par ferment, dont il se repentoit fort, mais il n'ofoit s'opofer à la volonté du roi. D'ailleurs il lui paroiffoit, que s'il s'y accordoit il faifoit tort à l'église & la déprimoit, puifqu'il ne fe trouvoit aucun fondement à l'accufation d'herefie, qui étoit le prétexte de faire le procés à Boniface aprés fa mort: au contraire le Sexte des décretales qu'il avoit publié le faifoit paroître fort catholique. La demande du roi choquoit auffi les cardinaux : non-seulement ceux qui avoient pris contre lui le parti de Boniface,mais ceux qui avoient été favorables au roi, quoique Boniface les eût fait cardinaux : car ils voïoient que s'il étoit declaré n'avoir point été pape, ils devoient être depofés de leur digni.

De ce nombre étoit le cardinal de Prato, que le pape pour fe tirer de cet embaras confulta en particulier, comme celui qui favoit tout le fecret de ce qu'il avoit promis au roi. Cet habile cardinal lui dit : Vous n'avez ici qu'un expedient, c'eft de diffimuler avec le roi, & lui dire, que ce qu'il vous demande touchant le pape Boniface est une affaire difficile à faire passer dans l'églife: qu'une partie des cardinaux n'y confent pas; & qu'il faut de neceflité, même pour mieux parvenir à Fintention du roi & rendre plus odieuse la memoire de Boniface, que les preuves des cas dont on l'accufe

AN. 1307.

Rain, n. 10.

foient faites dans un concile general, afin d'être plus autentiques, puifque c'eft en de tels conciles qu'on traite les plus grandes affaires de l'églife. Vous convoquerés ce concile à Vienne en Daufiné comme à un lieu neutre & également convenable aux François, aux Anglois, aux Allemans, aux Italiens & aux Languedociens. Le roi ne poura s'y opofer, ni dire que vous ne lui accordiés pas fa demande, & l'églife fera en liberté : car partant d'ici & allant à Vienne vous ferés hors de fa puiffance & de fon roïaume.

Ce confeil plut fort au pape, il réfolut de l'executer & rendit réponse au roi en conformité. Le roi en fut tres-mécontent,mais il ne pût refuser ouvertement ce parti; & le pape lui fit tant de promeffes & lui accorda tant d'autres graces, qu'il se désista pour lors de fa poursuite & remit l'affaire de Boniface au concile. Le pape Clement en fit expedier une bulle adreffée au roi,où il dit en fubftance: Vous nous avez fait propofer que plufieurs perfones confiderables vous ont autrefois denoncé le pape Boniface VIII.comme coupable herefie, dont quelques-uns d'entr'eux vouloient l'accufer directement & vous requeroient comme défenfeur de l'église de procurer la convocation d'un concile general: d'autant plus que l'entrée de Boniface au pontificat avoit été illegitime, le progrés condamnable & fa conduite fi criminelle & fi fcandaleufe qu'elle mettoit l'églife en peril. Sur quoi pouffé du zele de la justice & de la réformation de l'églife, vous avés reçu la dénonciation & entrepris la pourfuite de cette affaire, foit pour juftifier Boniface, s'il étoit innocent, comme vous le defiriés : foit, en cas qu'il fût coupable pour en délivrer l'église & lui don

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ner un pasteur legitime. Vous avés donc poursuivi AN. 1307. cette affaire, tant du vivant de Boniface que pardevånt Benoist XI. & pardevant nous, lorfque nous étions ensemble à Lion pour traiter de l'affaire de la terre fainte & de plufieurs autres importantes. Et vous nous preffiés inftament de rendre justice fur cet article, attendu le préjudice que le retardement pouvoit caufer à vous & aux vôtres.

Mais nous avons confideré avec nos freres les cardinaux que la pourfuite trop vive de cette affaire pouroit alterer l'union & l'amitié établie depuis longtemps entre l'église Romaine & vous, vos ancêtres & votre roïaume: qu'elle pouroit troubler la paix, nuire à l'entreprise de la terre fainte, & produire un scandale general & plufieurs autres maux. C'est pourquoi à la priere de nos freres, nous vous avons exhorté paternellement à vous désister de la rigueur des accufations en forme; & laiffer entierement à nous & à l'églife l'examen & la décision de cette affaire. Aprés nos prieres fouvent réïterées vous y avés enfin confenti; & voulant de notre part vous en témoigner notre reconoiffance & vous mettre en fûreté pour l'avenir: nous révoquons & annullons toutes les fentences d'excomunication, d'interdit ou autres peines prononcées contre vous & votre roïaume, contre les dénonciateurs & accufateurs fufdits : les prélats, barons & autres habitans du roïaume, vos confederés, fauteurs ou adherents, de quelque qualité ou dignité qu'ils foient, depuis le commencement du differend entre Boniface & vous, c'eft-à-dire depuis la Touffaints 1300.Et fi l'on pouvoit à l'avenir vous charger de quelque reproche, à l'occafion des accufations, injures ou

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AN. 1307.

XIV.

Hiftoire

d'Haïton Ar

menien.

Sup. liv.

xc. 7. 47•

Hait. praf.

autres excés commis contre Boniface, même de fa capture & du pillage du trefor de l'églife; nous aboliffons ce reproche, vous en déchargeons & vous en quittons entierement. Le pape abfout aufli Guillaume de Nogaret & Renaud de Supino qui avoient pris Boniface, pourvû qu'ils fe foumettent à la penitence qui leur fera impofée par trois cardinaux qu'il nomme. La bulle eft dattée de Poitiers le premier de Juin

1307.

Comme le pape avoit fort à cœur la croifade pour la terre fainte, il en fut auffi traité à la conference de Poitiers. Haïton ce prince Armenien,qui deux ans auparavant s'étoit fait religieux de l'ordre de Premontré, y étoit venu & donna des inftructions pour cette entreprise, savoir une hiftoire Orientale que Nicolas Salcon interprete du pape écrivit à Poitiers même. Il l'écrivit par ordre du pape d'abord en François comme Haiton la lui dictoit de memoire, puis il la traduifit en latin au mois d'Août 1307. Cette hiftoire commence par la defcription des roïaumes d'Orient, premierement du Catai, qu'il dit être le plus grand qu'on puiffe trouver au monde : puis du roïaume de Tarfe, dont les habitans nommés Jogoures font idolâtres. Sup. liv. Nous avons vû ce que Rubruquis en dit dans fa reLxxxv. n.19. lation, Haïton vient enfuite au Turquestan, aux CoSup. liv. rasmins: qui semblent être ceux qui prirent Jerufalem en 1244. Il s'étend beaucoup fur les Tartares, & met la fuite de leurs empereurs depuis Jinguifcan. Enfin il donne fes confeils fur la croifade & foutient que le temps favorable eft venu pour délivrer la terre fainte de la fervitude des infideles.

C. 2.

LXXXII.2.1 9.

C. 16.

C. 55.

Premierement, dit-il, Dieu nous a donné un pape

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