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AN. 1308. pris pour roi,fuivant l'anciene coutume du roïaume;& qu'à l'avenir les papes legitimes aïant le droit de confirmer & de couroner les rois de Hongrie issus de la race roïale; que nous aurons élûs unanimement. Sur quoi le légat, du confentement de tous les prélats & les feigneurs & à leur priere, déclara veritable roi de Hongrie Charles iffu de la race de fes rois par Marie reine de Sicile & fille du roi Etiene: le confirmant & l'acceptant au nom de l'église Romaine. Aprés quoi tous les affiftans, tant ceux qui avoient adheré à Charles, que ceux qui lui avoient été opofés, le reçurent & le reconurent pour roi, lui préterent ferment, l'éleverent en haut de leurs mains,& chanterent leTe Deum. C'est ce que porte l'acte autentique qui en fut dressé en datté du vingt sixiéme de Novembre 1308. Le lendemain qui étoit le mercredi avant

XXXI.

Henri de André, les électeurs de l'empire s'affemblet laint

roi des ro.

mains.

P. 267.

à FrancLuxembourg fort au nombre de fix, favoir les trois archevêques Henri de Cologne, Pierre de Maïence & Baudouin Baluz. to. 2. de Treves: Rodolfe duc de Baviere, Rodolfe duc de Saxe & Valdemar marquis de Brandebourg, tant en fon nom que pour le marquis Otton fon oncle. D'abord l'archevêque de Treves lût au nom de tous une protestation portant, que tous excomuniés, interdits ou autres qui n'avoient point droit d'aflifter à l'élection, euffent à s'en retirer; & que s'il fe trouvoit que quelqu'un de cette qualité y eût affifté, fa présence ne porteroit aucun préjudice. Enfuite aïant deliberé, ils élurent tout d'une voix Henri comte de Luxem

bourg comme prince catholique, zelé pour la foi & pour la défenfe de l'églife & de fes miniftres & orné de toutes les autres vertus convenables. Puis le duc de

Bavière, qui étoit auffi comte Palatin du Rein, dit au AN. 1308. nom de tous : J'élis Henri comte de Luxenbourg pour roi des Romains futur empereur, protecteur de l'églife Romaine & univerfelle, & défenfeur des veuves & des orfelins. On fit chanter le Te Deum,le comte de Luxembourg qui étoit prefent confentit à l'élection: puis du lieu où elle s'étoit faite, & qui étoit le lieu accoutumé en pareil cas, on le mena à l'église des freres Prêcheurs de Francfort, où l'élection fut publiée folemnellement devant le clergé & le peuple.

Trithem.

C'eft ce que porte le decret d'élection : mais on fait d'ailleurs que le principal promoteur de cette affaire Chr. Hirf. fut l'archevêque de Maïence ami du comte & de fon an 1308. frere l'archevêque de Treves. Un auteur du temps

C. 101.

ajoûte, que le roi Philipe le Bel vouloit faire élire fon J. Vill. vi. frere Charles de Valois pour remettre l'empire entre les mains des François, comme il étoit du temps de Charlemagne ; que le roi vouloit engager le pape à l'aider dans cette entreprife, mais que le pape averti de fon deffein preffa fecrettement les électeurs de le prévenir comme ils firent par la crainte de tomber fous la domination des François. Henry VII. du nom, entre les empereurs, fut couroné à Aix-la-Chapelle par les mains de l'archevêque de Cologne le jour de Î'Epiphanie fixiéme Janvier 1309.

XXXII. S. Bertrand

ges.

Baluz. to. I.

Le pape Clement demeura à Toulouse jusqu'à cette fête, enfuite il paffa à Comminges, dont il avoit été de Comminévêque, & y fit la tranflation du corps de S. Bertrand fon prédeceffeur dont il portoit le nom. Ce S. évêque vivoit deux cens ans auparavant, & étoit de la noble Catel. Lang. famille des comtes de l'Ifle Jourdain, Il fut chanoine & archidiacre de Toulouse, puis évêque de Com

p. 69.

p. 906.

Gall.Chr.t.2.

P. 648.
Vales. Not.

Gall. p. 157. 158.

AN, 1308. minges vers l'an 1076. fans quitter la chanoinie ni l'archidiaconé.Il rétablit la ville épiscopale fur la montagne où d'abord elle avoit été bâtic du temps des Romains & du grand Pompée ; mais elle fut ruinée fous le roi Gontran en 585. L'évêque Bertrand la réta– blit cinq cens ans aprés fur les ruines de l'anciene, mais beaucoup moindre; & elle porte encore fon nom,S. Bertrand de Comminges. Il y fit bâtir un monaftere où il mit des chanoines reguliers fous la regle de S. Augustin ; & aprés avoir faintement gouverné cette églife pendant environ cinquante ans, il mou-. rut vers l'an 1126. le feiziéme d'Octobre. ·

Rain. 9031

N. 2.

XXXIII.

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Ce fut donc le corps de ce Saint que le pape Clement transfera dans une chaffe precieuse le jour du pape S. Marcel feiziéme de Janvier 1309. Il fut assisté en cette cérémonie par quatre cardinaux, deux archevêques, de Rouen & d'Auch, fix évêques de Toulou fe, d'Albi, de Maguelone, d'Aire, de Tarbe & de Comminges & par cinq abbés,

Au comencement du printemps le pape vint à Bulle contre Avignon où il étoit dés la fin de Mars: il logea dans les Venitiens. la maifon des freres Prêcheurs, que l'on avoit foigneuBal. to. 1. p. fement preparée pour lui, & y demeura jufqu'au concile de Vienne, c'eft-à-dire deux ans : les cardinaux l'y avoient fuivi & toute la cour de Rome, & c'est depuis ce voïage que l'on doit compter le féjour des papes à Avignon, que. Clement avoit résolu & declaré dés l'année précedente à Poitiers. Ce fut là p.69. qu'il publia une bulle terrible contre les Veni

P. 31.

tiens, dont voici le sujet. Aprés la mort d'Azon d'Efte Rain.an.1308 marquis de Ferrare, François fon frere & Frifque fon bâtard, fe difputerent la feigneurie de la ville ce qui

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y excita du tumulte entre le peuple & les fit chaffer AN. 1308. l'un & l'autre. Le pape crut l'occafion favorable pour recouvrer Ferrare que l'églife Romaine prétendoit être de fon domaine; & écrivit à la comunauté de la ville, les felicitant d'être delivrés de ceux qui les oprimoient depuis long-temps, & les exhortant à se jetter entre les bras de l'églife leur mere. La lettre eft datée de Poitiers le vingt-feptiéme d'Avril 1308.

Les Venitiens trouvant Ferrare à leur bienfeance fongeoient à s'en emparer: c'eft pourquoi le pape y envoïa deux nonces Arnaud de S. Aftere abbé de 1. 15 Tulle & Onufre de Trebis doïen de l'église de Meaux. Ils s'aquiterent fi bien de leur comiffion, que les Ferrarois fe reconurent fujets de l'église Romaine & donerent les clefs de la ville aux nonces, qui établirent des gardes aux portes & aux ponts, firent préter ferment au pape par le podestà & le confeil de la ville & mirent garnifon aux fortereffes du païs. Or fachant les préparatifs de guerre que faifoient les Venitiens, ils écrivirent au doge Pierre Gradenigo & au sénat pour les en détourner; & l'abbé de Tulle alla lui-même à Venife pour cet effet. Mais il y fut mal reçu, la populace s'émut contre lui, on le chargea d'injures, on lui jetta des pierres & on le menaça de mort. Les Venitiens entrerent dans le Ferrarois & enfin prirent la ville fous la conduite de Jean de Superance & en donerent le gouvernement à Vital Michieli. Alors les deux nonces prononcerent excomunication contre le doge & le fénat & mirent l'état de Venise en interdit.

Le pape avoit effaïé jufqu'alors de détourner les ". 16. Venitiens de leur entreprise par des exhortations &

AN. 1309.

ap. Brov.

1309. n. 3.

des lettres pleines de douceur : mais quand il eût apris
qu'ils s'étoient rendus maîtres de Ferrare & en avoient
chaffé ceux qui y gouvernoient au nom de l'églife: il
publia fa bulle par laquelle aprés avoir raconté tout ce
qui s'étoit paffé, il reproche aux Venitiens leur ingra-
titude envers l'églife Romaine & raporte les exem-
ples de Lucifer, de Dathan & Abiron & d'Abfalom.
Puis il les admonefte & leur ordone de quitter dans
un mois la ville de Ferrare & ses dépendances & en
laiffer la poffeffion libre à fes nonces : à faute de quoi
le doge & la république de Venife & nommément
Jean de Superance & Vital Michieli encoureront l'ex-
comunication, dont ils ne pouront être abfous que
par le pape, finon à l'article de la mort ; & en même
temps Venife & toutes les terres de fon obéiffance fe-
ront en interdit. En ce même cas de défobéïffance le
pape défend tout comerce avec les Venitiens, en forte
que perfone ne leur porte ou leur vende ris, blé, ni
vin, ni viande, ni étofes ou autres marchandises, ni
ne les reçoive ou achete d'eux, fous les mêmes peines
d'excomunication & d'interdit.De plus le pape prive le
doge & la république de Venife de tous les privileges à
eux accordés par le S. fiége, & de tous les fiefs &
biens qu'ils tienent de l'églife Romaine ou des autres
églifes. Il abfout tous leurs fujets du ferment de fide-
lité; & déclare tous les Venitiens infames, incapa-
bles de doner ou recevoir par teftament,
ou de
roître en juftice en demandant ou en défendant: d'é-
xercer aucune jurifdiction ni autre fonction publique
fous peine de nullité : leurs enfans jufqu'à la quatrié-
me generation ne feront admis à aucune dignité ec-
clesiastique ou seculiere, à aucun benefice ou office

compa

eccle

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