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mander qu'il m'apelle au plûtôt. Il ajoûta enfuite que AN. 1309. pour la décharge de fa confcience, il vouloit leur exposer trois chofes touchant fon Ordre.

Premierement, dit-il, je ne conois point d'ordre religieux, dont les églifes foient mieux fournies d'ornemens & de tout le refte de ce qui apartient au fervice divin & où les prêtres s'en aquitent mieux excepté les cathédrales. Secondement, je n'en conois point où on faffe plus d'aumônes: car en toutes nos maisons on la fait trois fois la femaine à tous venans. Enfin persone n'a plus expofé fa vie ni plus répandu de fang pour la défense de la foi contre fes ennemis. Les comiffaires répliquerent que tout cela ne fervoit de rien pour le falut des ames, quand la foi qui en eft le fondement y manquoit ; & le grand maître affura qu'il croïoit tout ce qui apartient à la foi catholique. Enfin il pria les comiffaires qu'il pût entendre la mesfe & le refte de l'office divin & avoir fa chapelle & ses chapelains, ce qui lui fut accordé.

Cologne.

P. 1532.

L'année fuivante 1310. on tint plufieurs conciles XXXIX. provinciaux. Henri archevêque de Cologne affembla Concile de le fien par ordre particulier du pape Clement & le ro. x1. conc. tint pendant trois jours, favoir le lundi de la premiere P. 1517. femaine de carême qui étoit le neuviéme de Mars, le Gall. Chr.to. mardi & le mécredi fuivant. Trois évêques y aflifte- 1. p. 845. rent, savoir Gui d'Utrect, Engilbert d'Osnabruc & Godefroi de Minden: avec les deputés de Thibaud évêque de Liége & du chapitre de Munster le fiége vacant. Les féances fe tinrent à Cologne dans le palais de l'archevêque. En ce concile on publia des ftatuts en vingt-neuf articles, plus propres à faire conoître les défordres qui regnoient alors, qu'à y remedier:

AN. 1310. puifqu'on n'y emploïe que des cenfures depuis longtemps méprisées.

C. I.

C. 2.

to. xx. conc.

P. 835.
Sup. liv.

Ôn condamne & on caffe les ftatuts & les ordonances faites par les laïques contre la liberté ecclesiastique: particulierement les défenses de doner, vendre ou aliéner de quelque autre maniere au profit des ecclefiaftiques & des religieux des terres & des feigneuries. On condamne auffi ceux qui défendoient fous des peines pecuniaires de doner aux curés pour les mariages, les enterremens & les autres fonctions plus que ce qu'ils avoient taxé Le concile déclare nuls tous ces réglemens faits par les laïques & leur ordone de les révoquer fous peine d'excomunication. Or on voit bien que l'occafion de ces réglemens étoit l'avidité des ecclefiaftiques à faire valoir leurs droits & étendre leurs acquifitions.

Le mépris & la haine contre les ecclefiaftiques étoient venus à tel point, que fouvent ils étoient frapés, emprifonés ou mis à mort, & d'autres ecclefiaftiques prenoient quelquefois part à ces violences. C'est pourquoi le concile de Cologne ordone d'observer le statut fynodal fait fur ce fujet en 1266. par l'archevêque Engilbert, que j'ai raporté en fon lieu : portant les cenfures les plus rigoureufes contre ceux qui comettoient ces excés. On peut juger par la répetition qui en eft ici faite du peu de fruit qu'on en avoit vû depuis quarante ans. On renouvelle auffi le statut du to.x1.p.1108 même Engilbert contre le pillage des biens d'église, & celui de l'archevêque Sifrid en 1280. pour le régleSup. liv. ment de la vie des clercs. Les clercs concubinaires puLxxxiv.n.69. blics font punis par la fufpenfe de leurs fonctions, outre les peines portées par le concile de l'archevêque

LXXXV. n.43.

c. 4.

6.9.

C. IO.

Conrad en 1260, mais ceux qui corrompent des reli- AN., 1310. gieuses sont exconiuniés. Défense de faire faire aux clercs aucune amende honorable ou penitence publique: comme de marcher aux proceffions avant la croix & en chapes noires, tandis que les autres font en furplis. Défense de faire lire l'épître ou l'évangile, fmon par ceux qui font dans les ordres facrés & revêtus de leurs ornemens. Les foneurs feront lettrés afin qu'ils puiffent répondre au prêtre & ferviront en fur- Cang. Gloß. plis.

Défense aux paroiffiens de recevoir la comunion d'autre que de leur curé, j'entens la comunion pascale. Défense de faire dans aucune églife des imprecations contre perfone fans permiflion fpeciale de l'évêque. Entre ces imprecations on défend particulierement certaine lamentation qui commençoit par ces mots : Media vita. On comencera deformais l'année à Noël, suivant l'ufage de l'église Romaine. On ne refusera point aux curés les faintes huiles fous prétexte de n'avoir pas païé le droit de fynode ou cathedratique: fauf à les y contraindre par d'autres voïes. Les derniers réglemens de ce concile regardent les réguliers, tant de l'ordre de S. Benoît que de S. Auguftin; & l'archevêque Henri renouvelle à leur égard la conftitution de Conrad fon prédéceffeur au concile de l'an 1260. Il défend aux religieux d'avoir rien en propre fous prétexte de dépôt ou autrement, ni entre les mains de perfones feculieres ; & ordone la clôture aux religieufes fuivant la constitution Peruulofo de Boniface VIII.

C. 117

6. 16.

campanarii.

C. 20.

C. 21.

Cang. Gloß. Canif.to.s. 770.

to. 2. p. 496.

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C. 23.

C. 26.

C. 27. 28.

to. XI. p.792. Sup. liv. LXXXIV.N.6 §.«

c. Un. deft. regul. in 6.

XL. Autres Con

La même année 1319. on tint deux conciles à Salfbourg: le premier pour regler les païemens de la dé- ciles.

AN. 1310.

to. xi. conc.

cime que le pape avoit demandée pour deux ans : le fecond pour expliquer quelques ftatuts des conciles P. 1514.1513. précédents. L'archevêque Conrad y présidoit & fix évêques y affifterent. Vernhard de Paffau, Jean de Brixen, Henri de Gurc & Vernhard de Lavant, avec les députés des évêques de Frisingue & de Ratifbone. Ce concile modera la rigueur des decrets précédens, contre les clercs qui entroient dans les cabarets, contre les clercs jongleurs de profeffion, & touchant la folemnité des mariages: ce qui fait juger que ces decrets étoient mal obfervés.

to. XI. conc.

P.1536.
ex Serrar.
P. 850.

.

Pierre archevêque de Maïence tint auffi cette année un concile provincial pendant trois jours, favoir le lundi, le mardi & le mercredi aprés le dimanche Jubilate, qui eft le troifiéme d'aprés Pâque, & ce lundi étoit l'onziéme de Mai. En ce concile on fit un abregé des ftatuts des conciles précedens, & on y traita

par ordre du pape l'affaire des Templiers. Vingt de ces chevaliers fe prefenterent au concile fans y être apel· lés, portant l'habit & l'Ordre & prefque armés. Ils avoient à leur tête un comte nomé Hugues, & entrerent brufquement dans l'affemblée des prélats qui en. furent tous furpris. L'archevêque confiderant ces chevaliers & craignant quelque violence dit doucement au comandeur de s'affeoir, & s'il avoit quelque chofe à dire de le propofer. Il parla ainfi d'une voix haute & d'un air libre:

Nous avons apris que ce concile eft assemblé par comiflion du pape principalement pour abolir notre ordre. On nous impofe des crimes énormes & pires qu'à des païens, que nous marquerons étant en particulier: ce qui nous eft infuportable. Sur tout parce

qu'on nous condamne fans nous entendre & nous AN. 1310. convaincre régulierement. C'eft pourquoi,en prefence de cette affemblée, nous apellons au pape futur & à tout son clergé; & nous déclarons publiquement, que ceux qui ont été brûlés ailleurs pour ces crimes, ont nié conftament d'en avoir commis aucun,& l'ont foutenu dans les tourmens & jusqu'à la mort. Dieu même a prouvé leur inocence par un miracle fingulier, en ce que leurs manteaux blancs n'ont pû être brûlés, ni les croix rouges qui étoient deffus. Si ce miracle étoit vrai, on en pouvoit conclure au contraire, que le feu n'épargnant que l'habit, montroit qu'il étoit faint & que ceux qui le portoient en étoient indignes. Aprés que le comandeur eût parlé l'archevêque de Maïence craignant qu'il ne s'élevât du tumulte, reçut la proteftation des Templiers & dit qu'il agiroit auprés du pape pour les mettre en repos, & les renvoïa ainfi

chez eux. Enfuite il obtint une autre comiffion du pape en confequence de laquelle il les renvoïa absous le premier Juillet de l'année fuivante.

c. Nang. p.

631.

Par. P. SSI

Baluz. to. I 16. 71

A Paris le nouvel archevêque de Sens Philipe de Marigny tint fon concile provincial depuis le onziéme jour de Mai jufqu'au vingt-fixiéme. On y examina les caufes des Templiers en particulier, & tout bien confideré, on décida que quelques-uns feroient fim- Dubois hift. plement dechargés de leur engagement à l'Ordre: d'autres renvoïés en liberté, aprés avoir accompli la p. penitence qui leur étoit enjointe: d'autres gardés étroitement en prifon, plufieurs enfermés pour toûjours entre quatre murailles; & quelques-uns comme relaps livrés au bras feculier,aprés avoir été degradés par l'évêque s'ils étoient dans les ordres facrés : ce qui fut

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