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AN. 1311.

Båt Mifcell. 1. p. 119. Idem Vit. 2.

P. 1151.

Rain. 1310. 2. 10.11.&c.

de Toul, commis l'un & l'autre par le pape pour cet éffet.

Enfuite le roi Henri paffa les Alpes & entra en Italie. Il étoit à Suze à la faint Michel & à Aft vers la faint Martin accompagné d'une grande armée, & promettoit de rétablir la paix dans tout le païs, & de réiinir les partis des Guelfes & des Gibellins. Le pape avoit écrit en fa faveur aux Génois, aux Florentins, aux Milanois, & aux autres peuples d'Italie, & avoit chargé le cardinal Arnaud de Pelegüe légat, de l'aider dans fon entreprife: mais l'événement fut contraire aux intentions de Henri, fa prefence augmenta les troubles, raffura, & encouragea les Gibellins, & dona.de la jalousie aux Guelfes: enfin il fut obligé à livrer des Mifcell. p. combats & affiéger des places. Il reçut toutefois la courone de fer à Milan de la main de l'archevêque dans l'église de S. Ambroife le jour de l'Epiphanie fixiéme Janvier 1311. & les differentes révoltes qui furvinrent le retinrent en Lombardie le refte de l'année.

121. vit. p.

1160.

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-1

Le pape avoit promis d'aller à Rome lui doner de fa main la courone imperiale: mais enfuite il en dona la commiffion à cinq cardinaux, trois évêques & deux diacres, favoir Arnaud de Feuguieres évêque de Sabine, Leonard évêque d'Albane, Nicolas évêque d'Oftie, François Napoleon des Urfins du titre de fainte Luce & Luc de Fiefque du titre de fainte Marie in via lata. La bulle de leur comiffion comence ainfi : J. C. le roi des rois a doné une telle puiffance à fon églife, que le roïaume lui apartient qu'elle peut élever les plus grands princes, & que les empereurs & les rois doivent lui obéir & la fervir. Le pape dit enfuite comme il a confirmé l'élection du roi Henri

& promis de le couroner. Mais, ajoûte-t'il, ce prince AN. 1311.

étant entré en Italie nous a envoïé des ambaffadeurs qui nous ont prié d'avancer le terme du couronement & le fixer à la Pentecôte alors prochaine, pour être fait par quelques cardinaux, puifque nous ne pouvons le faire en perfone à caufe du concile général que nous devons tenir au premier d'Octobre & de plufieurs autres affaires preffantes, qui nous retienent au-deçà des monts. Ensuite le roi eft convenu de proroger le terme de fon couronement jufqu'à l'Affomption de la fainte Vierge, pour recevoir l'onction & la courone imperiale dans l'églife de S. Pierre à la maniere accoutumée. C'eft pourquoi nous vous ordonons de vous trouver à Rome ce jour-là, auquel vous évêque d'Oftie celebrerés la meffe & donerés au roi l'onction facrée & les quatre autres lui doneront la courone imperiale, le fceptre, la pomme, l'épée & le refte. Le pape leur prescrit enfuite tout le détail de cette céremonie, fuivant le formulaire gardé dans les archives de l'églife Romaine. La bulle eft datée de Graufelle le dix-neuviéme de Juin 1311. & la Pentecôte avoit été cette année le trentiéme de Mai.

Cependant les commiffaires du pape affemblés à Paris pour l'affaire des Templiers, terminerent l'information à laquelle ils travailloient depuis plus d'un an & demi, & ils en rendirent compte au pape par une lettre où ils difoient: Sachés S. pere, que nous avons procedé avec toute la fidelité, le foin & la diligence poffible à l'information dont votre fainteté nous avoit chargés. Nous y avons examiné deux cens trente-un témoins, qui nous ont été adminiftrés de diverfes provinces & qui n'avoient point encore été

n. 8.

n. 9.

XLIX.

Affaire des Templiers. Sup. n. 36.

39,

Templ. p. Dupni 170. 172.

AN. 1311.

L.

Ravenne.

&c. to. XI.

Conc. p.1533.

oüis. Nous vous en envoïons l'expedition en groffe; & pour plus grande fûreté nous en avons deposé une autre dans la tréforerie de N. Dame de Paris. Ecrit à l'abbaïe roïale prés de Pontoise l'an 1311. fixiéme de votre pontificat le cinquième jour de Juin. C'étoit le famedi d'aprés la Pentecôte & le roi Philipe le Bel tenoit alors fon parlement à Pontoife, où étoient l'archevêque de Narbone & l'évêque de Baïeux l'un & l'autre du nombre des commiffaires, & comme ils ne pouvoient quitter le parlement, les autres les allerent trouver & fe rendirent à l'abbaïe de Maubuiffon pour conferer avec le roi & avec eux & mettre fin à leur procedure..

En même temps Rainald archevêque de Ravenne Concile de tint un concile pour la même affaire des Templiers Rub. lib. 6. & pour se préparer au concile général fuivant l'ordre P. 522.524. du pape. A ceconcile affifterent huit évêques de la province & trois inquifiteurs, deux freres Prêcheurs & un frere Mineur ; & le dix-feptiéme de Juin, comme ils étoient affemblés à Ravenne au palais archiepifcopal on leur préfenta fept Templiers: aufquels aprés leur avoir fait prêter ferment, on lut les chefs d'accufation envoïés par le pape & les dépofitions des témoins. Ils répondirent à tout chacun feparément fans paroître ébranlés ni intimidés, & nierent conftament tous les crimes dont on les chargedit. L'archevêque les aïant renvoïés demanda au concile s'il fe croïoit fuffilament autorifé pour les juger; il répondit qu'oüi. S'il faloit mettre les Templiers à la question, on jugea que non: mais les deux inquifiteurs Dominicains étoient d'avis de les y mettre. Si l'on devoit renvoïer le jugement au pape: de quoi le concile ne fut pas

d'avis, à cause qu'on étoit proche du concile général : AN. 1311. Enfin fi les accufés devoient être abfous ou fe purger: on conclut pour la purgation. Mais le lendemain on jugea qu'il faloit abfoudre les innocens & punir les coupables ; & qu'on devoit tenir pour innocens ceux qui avoient confeffé par la crainte des tourmens. Il y en eût toutefois cinq qui firent la purgation canonique.

P. 1569.

En ce même concile on publia une conftitution Rub. p. 837. contenant trente-deux articles, pour renouveller les to. xi. conc. anciens canons mal obfervés. Le plus confiderable art. 26. regarde les violences exercées contre les évêques, qui étoient emprifonés, batus, tués ou chaffés de leurs églifes & dépouillés de leurs biens. Contre les auteurs & les complices de ces crimes on accumule toutes les cenfures & les peines fpirituelles ; & on pourvoit à la fubfiftance des évêques chaffés & dépouillés: mais de tels maux ne pouvoient être reprimés que par la force & la puiffance féculiere, & l'Italie n'avoit point alors de prince capable de l'emploïer. Car bien que le roi des Romains Henri de Luxembourg fut en Lombardie avec une armée, il n'y étoit occupé qu'à fe faire reconoître pour fouverain. Cette conftitution du con- P. 1601. cile de Ravenne fut publiée le lundi vingtiéme de Juin 1311. dans l'églife métropolitaine, & ce fut aparement le jour de la conclufion du concile.

L'ouverture du concile général se devoit faire le premier d'Octobre de la même année. Le pape avoit mandé à tous les évêques d'y aporter des mémoires de tout ce qu'il convenoit d'y régler pour le bien de l'églife. Il nous refte deux de ces inftructions, l'une de Guillaume Durandi évêque de Mende, l'autre d'un

LI.

Avis pour le concile général.

Sup. liv.

xxxix. 46.

Rain. 1311.

ข. 55.

AN. 1311. évêque dont on ne fait pas le nom. L'avis de ce der nier porte en substance: Sur le premier article qui regarde les Templiers, il feroit important que le pape abolît fans differer cet ordre fi decrié, qui rend le nom de Chrétien odieux aux infidéles: fans s'arrêter aux remontrances frivoles que l'on fait pour leur défense: car il peut y avoir du peril au retardement. Sur le second article, qui étoit le fecours de la terre fainte, il dit qu'il y a peu d'efperance d'y réüffir à cause de la divifion qui regnoit entre les princes Chrétiens, & la fuite du temps le fit affés voir.

n. 56.

n. 57.

n. 58.

Il s'étend davantage fur le troifiéme article qui étoit la réformation des mœurs: & fe plaint de plufieurs abus dont voici les plus confiderables. En la plufpart des lieux de France on tient les dimanches & les principales fêtes des marchés, des foires, des plaids & des affifes: en forte que ces jours destinés à honorer Dieu font profanés par la diffipation des affaires temporelles, la débauche dans les cabarêts, les querelles, les blasfémes & d'autre crimes. Dans le même roïaume les archidiacres, les archiprêtres & les doïens ruraux commettent fouvent leur jurifdiction à des gens méprifables & ignorans ; & foit qu'ils l'exercent par euxmêmes ou par ces fubdelegués, ils abusent tellement du pouvoir des clefs qu'ils excomunient pour des caufes legeres & fouvent fans caufe; en forte qu'on trouve comunément dans une feule paroiffe trois ou quatre cens excomuniés; & j'y en ai vû jufques à fept cens. Delà vient le mépris entier des cenfures, & les discours injurieux & fcandaleux contre l'églife & fes

miniftres.

La fource de ce mal est le peu de choix dans les or

dinations.

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