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AN. 1312.

I.

Aven. to. I.

P.

P. 1193.

cell. to. 1. P. 128.

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LIVRE XCII.

Enri de Luxembourg roi des Romains aïant Henri de paffé l'hiver à Genes, vint par mer à Pife, puis Luxembourg couroné em- à Rome où il arriva le dimanche avant l'Afcenfion, percur. c'est-à-dire le dernier jour d'Avril 1312. Il prétendoit Baluz.vit. P. fe faire couroner empereur à S. Pierre par les cardiP.46.47.&c. naux aufquels le pape en avoit donné commission & p. 612.10. 2. qu'il amenoit avec lui: mais il trouva dans Rome Idem. Mif- Jean prince d'Achaïe frere de Robert Roi de Naples, qui avec des troupes & foutenu par la faction des Urfins, s'opofoit à fon couronement. Henri ne laissa pas d'entrer dans la ville aïant pour lui les Colones & fe logea au palais de Latran : mais voulant s'ouvrir le chemin pour paffer à S. Pierre il fut obligé de combatre les troupes de Naples dans Rome même le vingt-fixiéme de Mai. Le combat fut fanglant, les Allemans y furent batus, plufieurs feigneurs tués, entre autres l'évêque de Liége Thibaud de Bar, qui étant percé de coups fut pris ; & mourut trois jours aprés de fes bleffures.

J. Villani 1x. c. 39. 42.

Hocfen.c.32.

Baluz. to. 2.

1200. 1203.

Sup. liv.xci. n. 46.

Le roi Henri voïant donc qu'il ne pouvoit se faire couroner à S. Pierre réfolut de le faire à S. Jean de Latran : mais les cardinaux y réfiftoient, s'attachant

à la

coutume & aux termes de leur commiffion, qui portoit expreffément que ce feroit à S.Pierre. Les opinions étoient partagées fur ce point, & le peuple voïant que la ville de Rome se détruifoit par la guerre, qui continuoit au dedans, prioit les cardinaux d'en avoir pitié. Ils en vinrent même à la fédition & atta

ข. 37.

querent le roi Henri dans fon logis où les cardinaux AN. 1312. étoient avec lui. Ils craignirent la fureur du peuple & n'aïant point de réponse du pape auquel le légat avoit envoïé un courier, ils réfolurent de contenter le roi & le couroner à S. Jean de Latran. Des cinq cardinaux nommés dans la commission du pape, il en étoit mort Rain. 1312. deux, Leonard évêque d'Albane & François des Urfins: les trois reftans étoient Arnaud évêque de Sabine légat, Nicolas évêque d'Oftie & Luc de Fiesque nonces. Les trois donc couronerent l'empereur Henri VII. le jour de S. Pierre jeudi vingt-neuviéme de Juin Conftit.p.94. 1312. & lui firent renouveller & confirmer le ferment ". 40. qu'il avoit fait à Laufane le onzième d'Octobre Sup. liv.xc. 1310. n. 49. avant que d'entrer en Italie.

Goldaft.

Enfuite les cardinaux reçurent une lettre du pape où il les chargeoit de procurer la paix entre l'empe- Clem. un. de reur & le roi Robert, ou du moins leur ordoner une jurejur. tréve, & difoit entre autres chofes que ces deux princes étant engagés à l'églife par ferment de fidélité, devoient être les plus difpofés à la défendre, & qu'il pouvoit les obliger à faire la tréve. Sur quoi l'empe reur confulta les plus habiles jurifconfultes de Rome, Bal. 2. p. qui répondirent: Nous ne trouvons ni dans le droit 1206. canonique ni dans le droit civil, que le pape puiffe ordoner une tréve entre l'empereur & fon vaffal: par

ce que

fi le pape avoit une fois ce pouvoir, il l'auroit toûjours, même en cas que le vaffal fût coupable de léfe majefté: ainfi l'empereur ne pouroit jamais en faire justice, ce qui eft contre le droit naturel & le droit divin. De plus, l'empereur & le roi Robert ne font pas également foumis à l'églife quant au temporel: l'empereur n'eft que fon protecteur & ne tient

p.1207.

rien d'elle, le roi est son sujet & son vaffal & tient AN. 1312. d'elle fon roïaume. Enfin fi l'empereur se soumettois

II.

traite d'A.

au pape comme vaffal de l'églife, il violeroit le ferment qu'il a fait de ne point diminuer les droits de l'empire. Suivant cet avis l'empereur refusa la tréve & fit une proteftation publique pardevant plufieurs tabellions apellés exprés, qu'il n'étoit engagé à perfone par ferment de fidelité, & que ni lui ni les empereurs fes prédeceffeurs n'en avoient jamais fait de femblable. Mais le pape trouva fort mauvais ce procedé.

Athanafe patriarche de CP. quitta ce fiêge une feSeconde re- conde fois la huitième année aprés fon rapel, c'estthanafe. à-dire en 1310. ce qu'il fit à cette occafion. QuelquesNic.Gregor. uns de ceux qui gardoient du reffentiment contre lui Sup. Liv. xc. ennurés de le voir fi long-temps en place, déroberenr

lib. vit. c. 9.

น. 26.

le marchepied de fon trône patriarcal & y peignirent l'image de N. S. & des deux côtés l'empereur Andronic avec un frein à la bouche & le patriarche Athanafe le tirant comme un cheval : puis ils remirent le marchepied à sa place. Quelques-uns l'aïant vû en furent furpris & en accuferent le patriarche auprés de l'empereur comme d'une impieté. L'empereur envoïa querir les dénonciateurs, & ne doutant point qu'ils ne fuffent eux-mêmes les auteurs de cette malice, les mit dans une prifon tres-rude & perpetuelle: mais le patriarche indigné de ce qu'il ne les avoit pas punis plus rigoureufement, renonça auffi-tôt à fon fiége. Ce ne fut toutefois la feule caufe de cette in Greg. p. feconde ceflion d'Athanafe: on trouva que Theophane, un de fes plus fidéles miniftres prenoit des prefens pour la promotion aux ordres, & on préten

Boivin, not.

7630

pas

dit, quoique fauffement qu'Athanafe ne l'ignoroit AN. 1312. pas ; on lui faifoit encore d'autres reproches.

III.

de CP.

Deux ans aprés fa retraite, c'est-à-dire en 1312. Niphon métropolitain de Cyzique, fut transferé au fié- Niphon pat. ge patriarcal de CP. par la volonté de l'empereur & la Greg.v11..9. complaifance des évêques. C'étoit un homme entierement ignorant de la théologie & des lettres humaines, jusqu'à ne favoir pas écrire. A peine avoit - il goûté quelque commencement d'étude qu'il crut que l'efprit naturel, fuffifoit ; & s'apliqua entierement à acquerir des richcffes & des honeurs. Auffi étoit-il treshabile pour la conduite de toutes les affaires temporelles, l'agriculture, les bâtimens, l'amas des provifions, l'augmentation des revenus. Il donoit auffi dans la magnificence des habits & des chevaux & la délicateffe de la table. Il gouvernoit les biens de deux monafteres de filles, non par maniere d'aquit, mais ferieusement & comme s'il n'eût pû s'en difpenfer, afin de profiter fur leurs revenus & d'être souvent dans ces maifons & y vivre délicieusement.

Il feignoit d'être ami de tous les hommes de merite, qui par leurs talens naturels ou parce qu'ils excelloient en quelque art, étoient agréables au public ou aux empereurs en particulier; mais il en étoit envieux, les haiffoit tous & les décrioit fecrétement auprés de l'empereur. Le feul bon confeil qu'il lui dona fut de ramener les Arfenites à la communion de l'église Gréque, ce que l'empereur lui-même fouhaitoit depuis long-temps. Les Arfenites étoient ceux qui a voient fait fchifme quarante-huit ans auparavant à l'occafion du patriarche Arfene depofé en 1264. L'empereur Andronic les fit donc affembler, & fortans de

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Sup. liv.

LXXXV. 7.3 1.

AN. 1312.

พ. 24.

leurs cachétes ils parurent couverts de haillons, mais dans le cœur ils étoient pleins de vanité, & faifoient des demandes exorbitantes pour faire croire au peuple qu'ils ne s'étoient pas feparés fans fujet. Premierement que le corps d'Arfene fut transferé honorablement de S. André à fainte Sophie : fecondement, liv.LXXXVIII que le clergé expiât fa faute en s'abstenant pendant quarante jours du service divin: enfin que tout le peuple fit auffi penitence par les jeûnes & les genuflexions qui lui feroient prefcrites. L'empereur leur accorda tout pour le bien de la paix; & le patriarche monté fur l'ambon & revêtu de fes ornemens dona une absolution générale, comme au nom d'Arfene: mais ceux du parti qui n'obtinrent pas des évêchés, des abaïes ou d'autres récompenfes à leur gré, retournerent bientôt à leur fchifme. Niphon ne tint le fiége de CP. trois ans. que

IV.

de cardi

naux.

P. 666.

Sup. liv.

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La même année 1312. le vingt-troifiéme de DecemPromotion bre, famedi des quatre temps de l'avent, le pape Clement fit à Avignon une troifiéme promotion de carBaluz. vit. dinaux au nombre de neuf: savoir Guillaume de Manto.l. p.50.59. dagot archevêque d'Aix., qu'il fit évêque de Palestrine. Il étoit d'une anciene nobleffe de Lodéve & fut premierement archidiacre de Nimes & prevôt de l'églife de Toulouse, Boniface VIII. le fit archevêque d'Embrun vers l'an 1295. & l'emploïa à la compofition du Sexte des décretales. En 1311. il fut transferé au fiége d'Aix, & eut pour fucceffeur à Embrun Jean Dupui de l'ordre des freres Prêcheurs. Le second cardinal fut Jaques d'Eufe évêque d'Avignon, qui fut depuis le pape Jean XXII. Le troifiéme Berenger de Bal. p. 668. Fredol évêque de Beziers, qu'il ne faut pas confondre

LXXXIX.n.61.

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