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les deux nouveaux évêchés aux abbés des mêmes égli- AN. 1317. fes, favoir Geofroi Ponerelle de Maillezais & Pierre de la Voirie abbé de Luçon, qui furent facrés à Avignon par le Cardinal Berenger de Fredole évêque d'Oftie, le dimanche avant la fainte Catherine, c'està-dire le vingtiéme Novembre de la même année. De notre temps l'évêché de Maillezais a été transferé à la Rochelle en 1648.

XXXI. Abus dans l'Univerfité

Rain. 1317.n.

15. 1318. n.

Cependant le pape averti de quelques abus qui s'introduifoient dans l'univerfité de Paris, où il avoit é tudié lui-même, lui écrivit en ces termes; Nous avons de Paris. apris avec étonement que quelques-uns d'entre vous aïant la dignité de docteurs, commencent à expli- 26. quer des livres & n'achevent pas, foit par négligence, foit par légereté d'efprit. D'autres s'atachent aux opinions des philofophes & ne refpectent pas affés les dogmes de la foi, ou du moins laiffent la doctrine utile & édifiante pour s'embaraffer de fubtilités inutiles. Quelques-uns font reçus au doctorat fans сараcité & fans examen fuffifant. D'autres manquent à frequenter les difputes folemnelles ufitées depuis longtemps dans l'école de Paris. Quelques-uns régentant actuellement,au lieu de s'apliquer à leurs leçons, s'occupent des fonctions d'avocat & de la pourfuite des procés. Il les exhorte à fe corriger, autrement qu'il y mettra ordre. La lettre eft du huitiéme de Mai 1317.

par
d'autres lettres on voit le foin qu'il prenoit des
univerfités d'Orleans, de Touloufe & d'Oxford.

XXXII.

Clementines

La même année il publia le recueil des conftitutions de Clement V. & l'envoïa aux universités parti- publiées. culierement à celles de Paris & de Boulogne, avec Baluz. to. 1. une bulle qui porte en fubftance: Le pape Clement V. P. 137.

AN. 1317.

ment.

notre prédeceffeur a publié plufieurs coustitutions, Prafat. Cle- non-feulement au concile de Viene, mais devant & aprés, tant pour décider des queftions que pour réformer des abus. Il les avoit fait recueillir en un volume, diftribué fous les titres convenables & avoit résolu de les doner au public : mais la multitude des grandes affaires & fa mort qui furvint l'empêcherent d'exécuter fon deffein. Nous-mêmes depuis que nous lui avons fuccedé, nous n'avons pû jusqu'ici vous envoïer ces constitutions, dont vous vous fervirés deformais dans les tribunaux & dans les écoles. L'adresse à l'Univerfité de Boulogne eft du vingt-cinquiéme d'Octobre. Ce recueil s'apelle les Clementines. Il eft Bal. to. 1. p. divifé en cinq livres comme le Sexte, & s'apelloit au commencement le feptiéme des décretales.

682.

XXXIII.

Villeneuve.

mais

La même année 1317. les erreurs d'Arnaud de VilErreurs leneuve furent condamnées à Tarragone par l'inquid'Arnaud de fiteur de l'ordre des freres Prêcheurs, & par le prevôt Emeric. Di- de la même église vicaire géneral pendant la vacance rect. p. 265. du fiége. Arnaud de Villeneuve étoit un clerc du diocéfe de Valence en Espagne fameux medecin, qui voulut auffi fe mêler de théologie: en forte qu'étant à Paris il eût des difputes avec les docteurs, & J. Villani craignant d'être poursuivi comme hérétique, il s'enfuit en Sicile prés du roi Frideric: qui l'aïant envoïé en ambaffade vers le pape Clement V. il perit fur mer avant que d'y arriver. Le pape dont Arnaud étoit medecin, eût regret à un livre de fon art qu'il lui avoit fouvent promis, & écrivit à tous les évêques & les recteurs des univerfités de-faire chercher ce livre & le lui envoïer. La lettre eft du quinziéme de Mars 1312.

1x. C. 3.

Vading.

1312.1.7.

Les erreurs condamnées par l'inquifitçur de Tar

ragone

AN. 1317.

art. 3.

4.

5.

ragone font comprises en quinze articles, dont voici les plus fenfibles. Le démon a cû l'industrie de détourner tout le peuple Chrétien de la verité de J.C. & l'a tellement fucé & vuidé, qu'il ne lui a laiffé que la peau, c'est-à-dire l'apparence du culte exterieur; & la foi du peuple eft telle que celle des démons, en forte qu'il eft mené tout entier en enfer. Tous les religieux font fans charité & falfifient la doctrine de J. C. Les théologiens ont mal fait d'emprunter quelque chose ́ de la philosophie, dont l'étude doit être entierement condamnée. Les oeuvres de miféricorde font plus agréables à Dieu que le facrifice de l'autel,dans lequel ni le prêtre ni celui qui le fait offrir n'offre rien du fien. La fin du monde arrivera l'an 1335. En même-temps on condamna les livres d'Arnaud de Villeneuve qui Emeric. p. contenoient ces erreurs, & qui étoient au nombre de 316. treize, neuf en Catalan & quatre en Latin.

7.

10.

15.

Suite du

Vading.

La divifion croiffoit toûjours entre les freres Mi- XXXIV. neurs. Alexandre d'Alexandrie leur feizième géneral fchifme des mourut à Rome le cinquième d'Octobre 1314. aprés freres Miavoir gouverné l'ordre un an; & fa place demeura neurs. vacante presque autant que le S. fiége. Les prétendus 1314.. 7.8. Spirituels profiterent de cette longue vacance pour fe féparer du corps de l'ordre. En Provence ils fè liguerent au nombre de fix-vingts; & avec le fecours de leurs amis féculiers, ils chafferent à main armée des convents de Narbone & de Beziers les freres de la commune observance & leurs fuperieurs: puis ils fe donerent un custode & des gardiens & prirent des habits plus courts & plus étroits que les autres. Plufieurs defirant la réforme vinrent de diverfes provinces fe joindre à eux, nonobstant la défense des fuperieurs, Tome XIX.

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AN. 1317.

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que les Provençaux fortifiés par ces recrues méprifoient de plus en plus ; & ils étoient foutenus par les bourgeois de Narbone & de Beziers, en confideration de Jean Pierre d'Olive enterré à Narbone & regardé comme un faint, jufqu'à lui attribuer plufieurs miracles. Car les freres Spirituels prétendoient être fes difciples.

Le chapitre géneral des freres Mineurs se tint à Vad. 1316. Naples le dernier jour de Mai 1316. fous la protection du roi Robert & de la reine Sanche d'Arragon, qui en firent les frais magnifiquement & y affifterent en perfone. On y élut pour dix-feptiéme géneral de l'ordre frere Michel de Cefene, ainfi nommé du lieu de de fa naiffance ville épifcopale dans la Romagne. Il étoit abfent, & étant averti par lettres de fon élection, il vint à Affife où elle fut confirmée. On y revit les conftitutions de l'ordre & on les mitigea en quelques points, fans toutefois s'écarter beaucoup de celles du Id.1260.n.11. chapitre de Narbone tenu par S.Bonaventure en 1260. D'Affife Michel de Cefene alla à Boulogne & écrivit une lettre à tous les freres contenant plufieurs avis pour la regularité de l'observance.

Id. 1317. n.

9. 10.

Enfuite il excita le pape Jean à écrire à Frideric roi de Sicile, ce qu'il fit en ces termes : Nous favons certainement que quelques freres Mineurs de la province de Tofcane, portant des habits méprisables & de petites capuces, & témoignant au dehors une grande fimplicite, font fortis de leurs convents fans la permiffion de leurs fuperieurs & ont paffé en Sicile, contre la constitution de Boniface VIII. qui défend aux religieux des ordres Mandiants de prendre de nouveaux convents fans la permiffion du S. fiége. Ces

Extrav.

Verb. fign.

C. I.

fugitifs se sont établis de nouveau en divers endroits AN. 1317. de Sicile, où ils ont élû un autre superieur; & on dit qu'ils fement diverfes erreurs pour féduire les fimples. C'eft pourquoi nous vous enjoignons & vous mandons d'aider & favorifer les fuperieurs de cet ordre, pour ramener ces freres égarés quand vous en ferés requis : les faisant prendre s'il est besoin & les remettre aux fuperieurs afin de les corriger suivant la difcipline de l'Ordre.La lettre eft du quinziéme de Mars. Enfuite le pape fit une grande conftitution où conformement à celles de Nicolas IV. & de Clement V. il renvoie au jugement des fuperieurs de déterminer Joan. de en chaque païs la forme des habits & la qualité des étofes convenables à la pauvreté ordonée par la regle de S. François. Il laiffe aufli à la discretion des fuperieurs de garder du bled, du vin, ou dautres provifions de bouche, & d'avoir pour cet effet des greniers & des celliers : ce que les Spirituels prétendoient être contraire à la pauvreté évangelique. Mais il leur déclare qu'entre les vertus des religieux l'obéiffance eft la principale, au-dessus de la pauvreté & de la pureté du corps. Cette conftitution commence par : Quorumdam exigit, & fut premierement publiée le treiziéme d'Avril 1317. mais fa publication fut réiteré les années fuivantes, d'où vient qu'elle fe trouve dattée diversement en diférens exemplaires.

Michel de Cefene étant à Avignon avec les princi- . 11. 12. paux peres de l'ordre, pria le pape d'emploïer fon autorité pour ramener les freres révoltés de la province de Narbone ; & le pape en dona la commiflion à Bertrand de la Tour miniftre d'Aquitaine depuis cardinal, avec ordre d'effaïer à les ramener par la douceur :

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