ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

aux évêques d'en augmenter le nombre. On fera une AN. 1317. eftimation des facultés de toutes les églises, pour régler les frais de vifite & les autres impofitions.

C. II.

C. 12.

C. 13.

[ocr errors]

Pendant la grande meffe, on n'en dira point de baffes dans la même églife,pour éviter le mouvement & le bruit de ceux qui vont les entendre. Les archiprêtres & les autres juges au-deffous de l'évêque ne pouront faire le procés aux curés & aux autres clercs de leur dépendance. Les ufuriers ne feront point abfous qu'ils ne donent par acte autentique les fûretés nécessaires de fatisfaire aux parties léfées. On déclare excomuniés les juges féculiers, qui aprés avoir pris des clercs portant des armes ou coupables de quelque autre maniere, les retienent & refufent de les rendre à l'évêque en étant requis: ou qui les renvoïent avec fcandale,au fon des trompettes & leurs armes penduës au cou; & l'absolution de ces juges eft refervée au pape. La même année le pape avoit accordé au roi Philipe le Long que fes officiers puffent arrêter les clercs notoirement coupables,ou publiquement diffamés d'ho- *.13• micide, mutilation ou autres crimes énormes, quand il y avoit fujet de craindre qu'ils ne s'évadaffent : à condition de garder en ces captures toute la modestie poffible, & de rendre les coupables au juge d'églisé : le tout afin que les crimes ne demeuraffent pas impunis. Ce que le pape accorde à l'exemple de la permiffion donée par Nicolas IV. à Philipe le Hardi. La lettre du pape Jean eft du treiziéme d'Août 1317. & nous voïons ici l'origine de la diftinction du délit commun & du cas privilégié. Enfuite des statuts de ce concile de Ravenne est une taxe des falaires que doi- c.24.p.1676. vent prendre les notaires ou les greffiers d'officialité,

[blocks in formation]

Rain. 1317.

Sup. liv.

LXXXVII.2.21.

AN. 1318. pour toutes les expéditions qui font de leur miniftere; & cette taxe de dépens fait voir en détail les procédu res qui étoient alors en usage, dont une grande partie a été depuis retranchée.

[blocks in formation]

vaur & Mi

chés.

L'année suivante 1318, Robert de Courtenay archevêque de Reims tint un concile à Senlis où aflifterent avec lui quatre des évêques fes fuffragans, favoir Jean de Beauvais, Gui de Tournai, Pierre de Senlis & Enguerran de Teroüanne : les fept abfens y envoïerent leurs députés, & de ces fept étoit Pierre de Latilli évêque de Chaalons, qui par conféquent étoit pleinement juftifié. Ce concile voulant réprimer les invafions des biens eccléfiaftiques, ordone de ceffer l'office divin dans tous les lieux du domaine ou de la jurifdiction de l'auteur de l'invafion: car c'étoit ordinairement des feigneurs. On le ceffera auffi dans les lieux où fe trouvera l'ufurpateur, feigneur ou non, & dans le lieu où l'on retiendra les chofes enlevées. On ajoûte l'excomunication & les dénonciations, comme fi les auteurs de telles violences euffent été fenfibles aux peines spirituelles. La lettre synodale est du vingt-septiéme de Mars 1317. c'est-à-dire 1318. avant Pâques, qui fut le vingt-troifiéme d'Avril.

:

XXXVIII. Cependant le pape Jean XXII. continuoit d'ériger Tulle, La- en France des évêchés. Il retrancha du diocéfe de Lirepoix évê- moges la ville de Tulle où étoit une anciene abbaïe fondée au plus tard dés le huitiéme fiécle en l'honeur Bal. to. I. de S. Martin. Elle fut ruinée par les Normans & deMabill. An- meura entierement déferte, les biens étant poffenal. lib. x11. dés par des feigneurs laïques, dont le dernier fut Ademar vicomte du bas Limoufin. Celui-ci réfolut de rétablir le monaftere & le dona à S. Odon abbé de

P. 136.

n. 86.

lib.xllll, 7

25.

Clugny du confentement du roi Raoül: ainfi la dif- AN. 1318. cipline réguliere y fut remife fous la regle de S. Be

Mab. Annal.

lib.xv. n. 13.

LXIX. n. 96.

Catel. Lang,

P. 322.

noît vers l'an 930. Le dernier abbé de Tulle fut Ar- Gall.Chr.to: naud de S. Aftier, que le pape en fit le premier évêque 3. p. 1102. en 1318. Lavaur en Lauragais au haut Languedoc étoit un ancien monastere fondé au feptiéme fiécle par S. Alain ou Elan évêque honoré le vingt-cinquième de Novembre. En 1098. Ifarn évêque de Toulouse dona cette église nomniée de S.Elan & fituée dans fon diocéfe à Frotard abbé de S. Pons de Tomiers pour la rétablir, parce qu'elle étoit détruite par négligence. On y établit un prieuré dépendant de S. Pons, qui subsista jusqu'à l'an 1318, auquel Jean XXII. l'érigea en évêché le vingt-deuxième de Février, & lui dona Gall.Ch.to.3. pour premier évêque Roger d'Armagnac. Le même jour il érigea en évêché l'églife paroifliale de la ville

P. 1140.

P.738.

de Mirepoix dediée à S. Maurice, & foumit cet évê- Baluz, to. L♦ ché à la métropole de Toulouse,du diocéfe de laquelle p. 679.

il étoit. Il en fit premier évêque Raimond Atton abbé. de S. Sernin de Toulouse.

En Espagne le pape Jean divifa la province de Tarragone,érigeant en métropole l'évêché de Saragoce, & lui donant cinq fuffragans des onze qu'avoit Tarragone, à qui il n'en refta que fix. Il fit cette érection au Ibid. p. 138. mois d'Août de la même année 1318. Il vouloit aufli partager les évêchés en Arragon comme il avoit fait Rain. 1318. en France: mais l'archevêque de Tarragone lui réprefenta que ces évêchés n'avoient pas affés de revenu pour foutenir la dignité épifcopale quand ils feroient partagés.

n. 38.

XXXIX.

Le pape Jean érigea de nouveaux évêchés même chés Miffions en les infidéles. Franco de Peroufe de l'ordre des freres

Tartarie & en Armenie.

Rain. 1318.

n. 4.

Sup. liv. xc.

n. 40.

Bibl. orient,

p. 88.827.

AN. 1318. Prêcheurs, étoit en miflion dans la Perfe foumife aux Tartares: il s'y étoit fait grand nombre de converfions & dans les païs voifins. Le pape l'aïant apris érigea en cité & en métropole la ville de Sultanie bâtie depuis peu par le grand can Alïaptou, qui y avoit établi fa refidence. Le pape en fit premier archevêque frereFranco;&il nomma fix autres freres du même Ordre pour fes évêques fuffragans,afin de l'aider en cette miffion. La bulle eft du premier jour de Mai 1318. Or je ne vois pas de quel droit le pape prétendoit ériger des villes en cités: ni quelle étoit la néceflité de leur doner ce titre, pourvû qu'elles fuffent affés confidépour ne pas avilir l'épifcopat.

"Pococ. Supplem. p. 4.

P. 32.

rables

Le grand can des Tartares étoit alors Aboufaïd Bahadour, qui avoit fuccedé à fon pere Alïaptou mort en 1316. Bahadour can n'avoit encore que treize ans Bibl. orient. en 1318. & l'empire des Tartares lui étoit difputé par Schah Uzbec,auquel le pape écrivit cette même année le vingt-huitiéme de Mars, le félicitant de ce qu'il étoit favorable aux Chrétiens & l'invitant à embraffer la vraïe religion. Enfin il le prie de protéger les misfionaires;& de révoquer la défense qu'il avoit faite de puis trois ans de foner les cloches pour l'office divin.

Rain. n. 2.

En même temps le pape écrivit à Offini roi d'Armenie, qui lui avoit envolé des ambaffadeurs, un éIà. n S. vêque, deux chevaliers & un drogman ou interpréte, pour des affaires importantes. Comme ils étoient en notre cour, dit le pape, on nous a fait entendre que les Armeniens, quoique portant le nom de chrétiens, différent de l'églife Romaine fur quelques dogmes de la foi & quelques cérémonies. C'est pourquoi nous avons fait venir dans notre chambre vos ambaffadeurs

tement que

& leur parlant en particulier par interpréte, nous leur AN. 1318. avons expliqué notre créance & nos cérémonies. Sur quoi nous avons interrogé l'évêque, qui a declaré netc'étoit auffi fa créance & la vôtre & celle de vos fujets. Quant aux cérémonies, il a avoué qu'entre vous les fimples prêtres donent le facrement de confirmation & beniffent l'huile pour l'extrême-onction: au lieu que chés nous l'un & l'autre eft refervé aux évêques, Ajoûtant qu'ils ne le font pas par mépris, mais par ignorance & par fimplicité; & il nous a doné fa profeffion de foi par écrit.

LXXXV. n. 5·5•

Le pape Jean raporte enfuite la profeffion de foi de l'églife Romaine, qui eft la même mot pour mot que celle qui fut envoice par Clement IV. à Michel Rain. 1267. Paléologue en 1267. J'y trouve remarquable ces pa- n. 75. roles: Que les ames qui fortent de ce monde purifiées Sup. liv. de tout peché font auffi-tôt reçuës dans le ciel. Peutêtre Jean XXII. ne les auroit pas mifes s'il eût dreffé lui-même cette confeffion. La lettre eft du vingtneuviéme d'Avril, & le pape en envoïa de semblables au catholique ou patriarche des Armeniens & aux prélats de fa dépendance. Dans la lettre au roi le pape marque d'abord, que fes ambassadeurs étoient venus pour d'autres affaires, & que la réünion à l'églife Romaine ne fut qu'incidente. Ces autres affaires étoient d'exciter les princes d'Occident à paffer en Orient pour le recouvrement de la Syrie. Ce qui fait foupçoner que cette réunion ne fût pas plus férieuse Rain. 1317. que tant d'autres, Car les Armeniens n'ont rien changé à leurs pratiques, ni pour le ministre de la confirmation ni pour la bénédiction de l'huile des malades.

n.35~

« ÀÌÀü°è¼Ó »