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XL.

Conjuration: contre le

contre le

pa

pe. Magie. Ibid. n. st.

77. 52.

2. 53.

Depuis long-temps il y avoit des conjurations pape, comme on voit par une commiffion qu'il dona én 1317 à Gaillard évêque de Riés & à Pierre Defprez depuis cardinal,pour informer contre Pierre d'Artige chantre de Poitiers & chapelain du pape,qui avoit travaillé à mettre de la divifion entre lui & les cardinaux. Le pape l'aïant fait mettre en prifon avoit apris plufieurs particularités de fa mauvaise vie, qu'il avoit ignorées jufqu'alors. Enfuite on voulut empoifoner le pape, en forte qu'il se pourvût de préservatifs;& écrivit ainfi à Charles comte de la Marche frere du roi de France: Pour vous ôter tout fujet de doute fur ce point, nous vous faifons savoir, que quelques traitres ont confpiré contre nous & contre quelquesuns de nos freres les cardinaux; & ont preparé des bruvages & des images pour nous faire périr, dont ils ont fouvent cherché les occafions: mais Dieu nous a préfervés. La lettre eft du vingt- feptiéme de Juillet.

Dés le vingt- feptiéme de Février le pape avoit doné commiflion d'informer contre ces empoifoneurs. Elle eft adreffée à Barthelemi évêque de Frejus fucceffeur du pape en ce fiége & à Pierre Teffier docteur en decret, depuis cardinal. Le pape y dit en substance: Nous avons apris que Jean de Limoges, Jaques dit Brabançon, Jean d' Amant medecin & quelques autres, s'apliquent par une damnable curiofité à la necromancie & d'autres arts magiques, dont ils ont des livres : qu'ils fe font fouvent fervis de miroirs & d'images confactés à leur maniere: fe mettant dans des cercles ils ont fouvent invoqué les malins efprits,, pour faire perir les hommes par la violence de l'en

chantement, ou leur envoïer des maladies, qui abrégent leurs jours. Quelquefois ils ont enfermé des démons dans des miroirs, des cercles ou des anneaux, pour les interroger, non-feulement fur le paffé, mais fur l'avenir, & faire des prédictions. Ils prétendent avoir fait plufieurs expériences en ces matieres ; & ne craignent pas d'affurer qu'ils peuvent, non-feulement par certains bruvages ou certaines viandes, mais par de fimples paroles, abréger ou alonger la vie, ou l'ôter entierement & guerir toutes fortes de maladies.

Le pape dona une pareille commiffion le vingtdeuxième d'Avril 1317. à l'évêque de Riés,au même, Pierre Teflier,à Pierre Defprés & à deux autres, pour informer de la conjuration formée contre lui & contre les cardinaux; & dans cette commiflion il dit: Ils ont preparé des bruvages pour nous empoisoner,nous & quelques cardinaux; & n'aïant pas eû la comodité de nous les faire prendre, ils ont fait faire des images de cire fous nos noms,pour attaquer notre vie en piquant ces images avec des enchantemens magiques & des invocations des démons: mais Dieu nous a préfervés & a fait tomber entre nos mains trois de ces images.

par

On voit la défcription de femblables maléfices dans une lettre écrite trois ans aprés à l'inquifiteur de Carcaffone Guillaume de Godin cardinal évêque Rain. 1320. de Sabine, où il dit: Le pape vous ordone d'informer n. 31. & de procéder contre ceux qui facrifient aux démons, les adorent ou leur font homage,leur en donant pour marque un papier écrit, ou quelqu'autre chose: qui font avec eux des pactes exprés, qui font une image ou quelque autre chose pour lier le démon, ou pour

AN. 1318.

XLI.

Condamnation de Hu

guss G. évê

que de Cahors.

Baluz. vir. 2. p. 60.10.1.

P. 737.

Lacroix epif.
Calor.p 180.

faire quelque maléfice en l'invoquant : qui abusant du facrement de batême batifent des images de cire ou d'autre matiere avec invocation des démons : qui abufent de l'euchariftie ou de l'hoftie confacrée, ou des autres facremens en exerçant leurs maléfices. Vous procéderés contre eux avec les prélats, comme vous faites en matiere d'héréfie: car le pape vous en done le pouvoir. La lettre eft datée d'Avignon le vingtdeuxième d'Août 1320.

L'ignorance de la physique faifoit prendre alors pour furnaturel plufieurs effets de la nature; & comme il eft certain par la foi, que Dieu a fouvent permis aux démons de tromper les hommes par des prodiges & de leur nuire par des moïens extraordinaires : on fupofoit fans l'éxaminer qu'il y avoit un art magique; & des régles fûres pour découvrir certains fecrets ou faire certains maux par le moïen des démons. Comme si Dieu n'eût pas toûjours été le maître de les permettre ou les empêcher, ou s'il eut ratifié les pactes faits avec les efprits malins. En examinant de prés la prétendue magie, on n'a trouvé que des empoifonemens accompagnés de fuperftitions & d'impof

tures.

1305.

Entre ceux qui furent accufés d'avoir attenté à la vie du pape, le plus confidérable fut Hugues Geraud évêque de Cahors. Il avoit été chanoine de Limoges & chapelain du pape Clement V. dès l'an Enfuite il fut chantre de l'églife de Perigueux, doïen de S. Irier au diocéfe de Limoges & archidiacre d'Auge au diocéfe de Rouen. Il étoit aufli référendaire du pape qui l'avoit emploïé en plufieurs affaires:&enfin lui dona en 1312. l'évêché de Cahors vacant en cour de Rome,

&

& le recommanda au roi Philipe le Bel. Huges eut AN. 1318, grand foin de retirer les biens aliénés de fon églife, & obtint plufieurs graces du pape Clement, Clement, c'eft-àdire, des difpenfes & des priviléges contre les régles: Mais le pape Jean XXII. aïant reçu plufieurs plaintes contre lui de la part des bourgeois de Cahors, envoïa les évêques de Riés & d'Arras informer de fa conduite par commiffion du vingt-fixiéme d'Avril 1318. & enfin le condamna par fentence du dix-huitiéme de Mai, qui porte en fubstance:

Aïant examiné le procés fait à Hugues Geraud ja- cun. Extrava Com. depan. dis évêque de Cahors, nous avons trouvé qu'il est entré à l'épifcopat par brigue & par fimonie. Ce repro- Lacroix. p. che femble regarder auffi le pape Clement, à qui Hu- 18.. gues dés la premiere année de fon épifcopat, fit un préfent de dix mille florins d'or ; & il fût bien s'en dédomager par une impofition fur le clergé de fon diocése. La fentence continue: Il a témoigné fon ingratitude envers le S. fiége, refufant avec mépris de déférer aux apellations, défendant à ses officiers d'y avoir égard; & maltraitant les apellans par emprifonement ou privation de bénéfices. Il a quelquefois doné des provifions pour les bénéfices qui viendroient à vaquer, ouvrant des voïes illicites pour la vacance. Il a traité tyraniquement ceux qui lui font foumis, exigeant d'eux par violence ou par artifice des fommes exceflives fous prétexte de fubfide charitable; & quand il a trouvé de la résistance, il a suscité aux refufans des calomnies, des procés & d'autres vexations. Il a souvent refufé de doner fes provisions à ceux qui lui étoient prefentés, s'ils ne lui païoient auparavant certaine fomme notable.

Tome XIX.

Oo

AN. 1318.

Quant à fes mœurs & fa conduite perfonelle, il a continué depuis fon épiscopat des habitudes d'impureté & de commerce criminel avec des femmes. Enfin nous ne voïons en lui aucune efperance d'amendement. C'eft pourquoi & pour plufieurs autres crimes, de l'avis de tous nos freres les cardinaux, nous l'avons déposé de toute dignité pontificale & facerdotale, & condamné à une prifon perpetuelle pour y faire pénitence. La fentence n'en dit pas davantage : mais Bernard Guion auteur du temps ajoûte que le pape dépofa Hugues Geraud, en lui ôtant tous les ornemens pontificaux, favoir l'aneau, la mitre, la ap. Baluz.p. chape, le rochet & le bonet, & le laiffant en fimple habit clérical. Enfuite il fut degradé felon la forme de droit par le cardinal évêque de Tufculum, puis livré à la cour féculiere: par le jugement de laquelle il fut traîné publiquement & écorché en quelque partie de fon corps & enfin brûlé au mois de Juillet fuivant: parce, difoit-on, qu'il avoit machiné la mort du pape. Ce font les paroles de Bernard Guion. Le juge féculier qui ordona cette exécution,étoit Arnaud de Trianne neveu du pape & fon marêchal.

1540

Baluz. not. P. 737. XLII.

Bulle Gloriofam ecclefiam.

Poft Emeric.

Les freres Mineurs fchifmatiques s'étoient doné un général particulier & enfeignoient plufieurs erreurs, ce qui obligea le pape Jean XXII, à publier une conftitution adreffée à tous les évêques qui commence, Litt. Apoft. Gloriofam ecclefiam, où apres avoir raporté fommaireP.58. Bullar. ment l'hiftoire de la révolte des prétendus Spirituels, & les remedes que Nicolas IV. & Clement V, avoient Rain. 1318. effaïé d'y aporter, il ajoûte: Ils fe font transportés n. 45. dans l'ifle de Sicile, où fe feparant entierement de cod. n. 8. l'unité de l'Ordre ils ont pris pour fuperieur Henri

Jo. XXII.

Conft. 3.

r. Vading.

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