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AN. 1324. prince n'a point profité du fecond délai qu'il lui avoit accordé,ni comparu devant lui en perfone ou par procureur; & toutefois pour effaïer encore ce que pouroit fur fon efprit l'indulgence de l'églife, nous voulons bien, ajoûte le pape, furfeoir quant à présent la publication de l'excomunication prononcée contre lui, à condition que dans trois mois il quittera le titre de roi des Romains, s'abstiendra de la protection des Visconti & des autres ennemis de l'églife, & fe mettra en devoir de réparer tous les torts qu'il lui a faits. Mais cette monition n'eût pas plus d'effet que la pre

ment.

IX.

cont. p.1711.

p. 1680.

miere.

Guillaume fils du vicomte de Melun, étoit archeProceffion vêque de Sens dés l'année 1316. aprés la mort de Phidu S. facre- lipe de Marigny. Il tint cette année à Paris un concile Conc. Nang provincial avec fes fuffragans, le famedi d'aprés la S. p. 670.to.xi. Mathias 1323. c'est-à-dire le troifiéme de Mars 1324avant Pâques. On y publia un ftatut de quatre articles répeté prefque mot pour mot du concile de la même province tenu par le même prélat en 1320. le jeudi aprés la Pentecôte. Le premier article & le plus impor tant ordone que chaque évêque dans fon diocéfe exhorte fon peuple à obferver l'abftinence de viande & le jeûne le mécredi aprés l'octave de la Pentecôte veille de la fête du S. Lacrement; & tous ceux qui l'obfer veront gagneront quarante jours d'indulgence. Le concile ajoûte : Quant à la proceffion folémnelle que le clergé & le peuple fait le même jeudi en portant le S. facrement, puifqu'elle femble introduite en quel que maniere par inspiration divine: nous n'en ordo nons rien quant à préfent, la laissant à la dévotion du clergé & du peuple..

On voit ici l'origine de la proceffion folem- AN. 1324. nelle du S. facrement, dont il n'eft pas dit un mot dit un mot Sup. liv. dans la bulle de l'inftitution de la fête. Elle s'eft intro- Lxxxv.n.27. duite par la dévotion des peuples en quelques églises particulières, d'où elle s'eft étendue à toutes les autres. Il n'en a pas été de même du jeûne de la veille, & il ne s'eft confervé qu'en quelques communautés religieufes.

T

X. Lettre du

Pruffe.

aux

Rain. 1323

7. 20.

Dés l'année précédente le pape avoit écrit aux chevaliers Theutoniques de Livonie & de Pruffe une let pape tre où il difort: Gedemin roi des Lituaniens nous a chevaliers d'e mandé par fes lettres & fes envoiés qu'il defire embrasser la religion Chrétiene, nous priant de lui en voïer des perfones capables pour l'inftruire & lui do ner le baptême. Nous avons reçu fa prière avec grande joie, efpérant que fa converfion pourra attirer celle d'une infinité de païens de ces quartiers là; & nous avons réfolu d'y envoïer Barthelemy évêque d'Alet & Bernard abbé de S. Chafre au diocéfe du Pui docteur en droit canon & bien inftruit des faintes écritures. Enfuite l'avoué, les confuls & les communautés de la ville de Riga, nous ont mandé par leurs lettres & leurs députés, que le même roi vous avoit priés par lettres, vous & quelques prélats & religieux, des feigneurs & des communautés du païs, de lui envoier des commiffaires avec lefquels il pût traiter une bonne paix.

Sur quoi tous les nobles de Livonie & d'Estonie saffemblérent avec quelques-uns d'entre vous le jour de S. Laurent de l'année derniere, e'eft-à-dire le dixié nie d'Août 1322. En cette conférence on résolut d'en? voier au roi des députés avec plein pouvoir de faire tout ce qui feroit avantageux à la Chrétienté. Ces dé

AN. 1324.

mic. p. Toy81

Rain. 1324.
n. 48. :
n. 53.

putés firent avec le roi Gedemin un traité de paix, dont on nous a envoïé la traduction d'Alleman en Latin ; & nous l'avons confirmé. C'eft pourquoi nous vous prions & vous enjoignons de l'obferver fidéllement. Telle eft en fubftance la lettre du pape aux chevaliers Teutoniques en datte du dernier Août 13231 20MON JUI) ank

mais

La lettre de Gedemin roi ou plutôt duc de Lituanie adreffée au pape Jean, contenoit de grandes plaintes contre les chevaliers Teutoniques. Il difoit que MinStanif. Sa douf ou Mindac fon prédéceffeur; qui vivoit en 1255. s'étoit converti à la foi Chrétiene avec tous les sujets : mais que les infultes & les violences atroces des chevaliers les avoient fait retourner à l'idolatrie, Les chevaliers étoient d'ailleurs chargés de plufieurs reproches, car on difoit : Ils éloignent les miflionaires soit religieux, foit féculiers, qui vienent travailler à la converfion des infidéles, & leur refufent la fûreté pour paffer fur leurs terres, Loin de favorifer les nouveaux Chrétiens pour artirer d'autres païens à la foi, ils les réduifent à une fervitude infuportable. Ils opriment même les eccléfiaftiques & les maltraitent jufqu'à les tuer : dépouillent les églifes, les abatent ou les brû lent; & aprés avoir ainfi traité les eccléfiastiques, ils les contraignent par prifon ou par menaces de leur remettre les injures. Ils ont fait des cabales pour affoiblir dans le païs l'autorité du S. fiége, & empêchent d'aller en cour de Rome. Ils ufurpent les droits de l'archevêque de Riga & de fon églife; ils volent les bour geois ferment le port, & empêchent la liberté du commerce. Enfin quand quelqu'un de leurs confréres eft bleffé par les ennemis dans un combat, ils aché

vent de le tuer. A ces maux le pape opofa pour tout AN. 1324. reméde une exhortation aux chevaliers de s'en corriger avec menaces des cenfures eccléfiaftiques. La lettre eft du dixiéme de Février 1324.

XI.

Légats au

Dub. chr.

Frideric archevêque de Riga en Livonie, tiré de l'ordre des freres Mineurs, étoit le promoteur de ces am- duc de Libaffadeurs au pape, dont les deux légats l'évêque Bar- tuanic. thelemi & l'abbé Bernard arrivérent à Riga l'an 1324. le lendemain de la S. Mathieu, c'est-à dire le vingt- Pruff. par. deuxième de Septembre. Ils firent la paix entre les rois 111.c.349. des Lituaniens & des Ruffes avec leurs fujets d'une part, & avec les Chrétiens de l'autre ; & ordonérent de la part du pape de l'observer fidélement fous peine d'excomunication, dont on ne pouroit être abfous que par le pape.Enfuite les légats envoïerent des nonces à Gedemin roi des Lituaniens: pour voir s'il étoit vrai qu'il voulût renoncer à l'idolatrie avec fon peuple & recevoir le baptême.

Mais ce prince fans avoir égard à la paix qui venoit d'être concluë, fit entrer une puiffante armée dans la province de Masovie le vingt-uniéme de Novembre qui pilla & ravagea la ville de Polto ou Pultave apartenant à l'évêque de Plefco, & cent trente villages, trente paroiffes & plufieurs chapelles. Ses troupes profanérent les facremens, les ornemens & les vafes facrés: tuérent ou emmenérent en captivité des prêtres, des religieux & d'autres Chrétiens au nombre de plus de quatre mille. En même temps Gedemin envoïa une autre armée en Livonie, qui ravagea le territoire de Rofiten, pillant & brûlant par tout. Cependant il avoit auprés de lui les nonces des légats du pape qui revinrent à Riga le vingt-cinquiéme de No

c. 350.

c. 351.

c.352.

AN, 1324.

XII.

Sentence du Louis de B.

pape contre

Rain. 1324. n. 17.

vembre & avec eux un noble Lituanien, qui étoit comme le second aprés le roi, & qui en présence des légats, de plufieurs prélats & d'un grand nombre de Chrétiens, dit à haute voix de la part du roi: Il n'y a jamais eû de lettres écrites par fon ordre ni de fa conoiffance touchant fon baptême ou celui de ses sujets; il n'en a point fait préfenter au pape : ni fait publier rien de femblable dans les villes maritimes ou ailleurs. Il a juré par la puiffance des dieux qu'il ne veut point prendre d'autre religion que celle dans laquelle font morts fes ancêtres. Les nonces affurérent publiquement que c'étoit la verité. Ce que les légats aïant oüi, ils retournérent vers le pape. Par cet exemple on peut juger de la folidité des efpérances que divers millionaires donoient au pape touchant la converfion de quelques princes Tartares ou autres trop éloignés pour en favoir la verité.

L'empereur Louis de Baviere & fes partisans publioient en Allemagne que les procédures du pape Contre ce prince tendoient à priver les électeurs de l'empire de leur droit, puifque le pape prétendoit que leur élection ne devoit produire aucun effet, qu'il ne l'eut examinée & aprouvée. Pour répondre à ce reproche le pape Jean écrivit à Jean roi de Bohême & aux trois archevêques de Treves, de Maïence & de Cologne une lettre, où il dit que ce font des calomnies. Ce n'a jamais été notre intention, ajoûte-t-il de déroger à vos droits, & il ne conviendroit pas à la main paternelle, qui vous a élevés, de vouloir vous nuire. C'est que que le pape fupofoit que Grégoire V. fon prédéceffeur avoit doné aux fept princes électeurs le droit conc. p.757. de choisir l'empereur, La lettre eft du 26me. Mai 1324. Cependant

v. to. ix.

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