Rain. n.19. 21. Baluz.v.to.. J. Vill. 18. 6.265. Cependant Louis de Baviere-alloit fon chemin & AN. 1324. foutenoit fon droit par les armes, donant du fecours aux Gibelins d'Italie, qui remporterent plufieurs a- Jo. Vill. 18. vantages fur les troupes de l'églife: de quoi le pape tou- . 259. 251. ché & voïant les délais qu'il avoit donés à Louis expirés, rendit enfin contre lui fa fentence définitive, où aprés avoir répété les chefs d'accufation propofés contre lui, & raporté la procédure faite jusqu'alors, il prononce ainfi : Nous le déclarons contumax, tant pour n'avoir pas comparu, que pour n'avoir pas ac- p. 141. 701. quiefcé à nos monitions & à nos ordres ; & en confé- Rain. n. 22. quence nous le dénonçons privé de tout le droit qui lui pouvoit apartenir en vertu de fon élection. Nous réfervant de le punir enfuite de plus grandes peines felon l'éxigence des cas, s'il ne se soumet à l'église dans le premier d'Octobre. Et cependant nous lui dé- Rain. n. 25. fendons étroitement de prendre déformais le titre de roi des Romains ou d'élu, de s'ingérer au gouvernement du roïaume ou de l'empire: le tout fous peine d'excomunication & de privation des fiefs & des priviléges qu'il tient de l'églife ou de l'empire. Cette bulle est du quinziéme de Juillet. Elle fut envoïée aux princes Chrétiens, entre autres à Charles roi de France & à Edouard roi d'Angleterre, & publiée en France par Guillaume de Melun archevêque de Sens : en Angleterre par les archevêques de Cantorberi & d'Yorc : en Allemagne par celui de Magdebourg; en Italic par celui de Capoüe. XIII. de Loüis L'empereur Louis loin de s'y foumettre, assembla au mois d'Octobre une grande diete à Saxenhaufen, où Reproches il fit la propofition fuivante: Nous difons que Jean contre le qui fe dit pape XXIIe.du nom, eft ennemi de la paix, pape. Tome XIX. Zz AN. 1324 to. 1. p. 478. Baluz. vit. & ne tend qu'à exciter la divifion, non-seulement en Italic, mais encore en Allemagne, follicitant les prélats & les princes par fes nonces & fes lettres, pour les révolter contre l'empire & contre nous. On raporte qu'il dit publiquement,que quand les rois & les princes féculiers font divifés, c'eft alors que le pape eft vrai pape & craint de tout le monde, & qu'il fait ce qui lui plaît. D'où vient que voïant multiplier en Allemagne les guerres & l'effufion du fang innocent à l'occafion des diverfes élections, il n'a jamais envoïé une lettre ni un nonce pour obvier à ces maux : quoiqu'il eut dans le païs plufieurs collecteurs pour éxiger de l'argent, aufquels il pouvoit doner cette commiflion, fans qu'il lui en coutât rien. que De plus il a condamné comme Patarins & hérétiques dans toute la Lombardie & en diverfes autres parties d'Italie, plufieurs bons catholiques: en forte felon lui le nombre des hérétiques y eft le plus grand, parce qu'il déclare tels tous ceux qui font fidéles à l'empire, fans en rendre d'autre raison. Il ne P. 480. confidére pas que S. Silveftre étoit caché dans une caverne lorfque Conftantin lui dona liberalement tout ce que l'églife poffède aujourd'hui de liberté & d'honeur. Il en eft fi méconoiffant qu'il s'efforce de détruire en toute maniére l'empire & ceux qui lui font fidéles: comme il paroît par la procédure qu'il vient de faire contre nous, fondé fur de prétendues notoriétés, qui font au contraire des faufferés maniféftes: où il nous condamne absent sans citation précédente. Il confére les évêchés & les abbaïes par efprit de partialité à des sujets entiérement indignes, fans avoir égard à l'âge ni aux mœurs: pourvû qu'ils foient pourvû qu'ils foient en- AN. 1324. nemis de l'empire, quoique naturellement ils en foient vaffaux. On voit encore par la procédure faite contre nous qu'il tend à ruiner l'empire & les droits des électeurs, & voici comment, Celui qui eft élu par la plus grande partie des électeurs, cft cenfé élu en concorde ; & toutefois quoique nous aïons été élu par les deux parts des électeurs, il foutient que nous avons été élu en difcorde. C'est une coutume aprouvée dans l'empire, que celui qui a été élu au lieu destiné, c'est à-dire à Francfort par deux électeurs au moins préfens au jour marqué, doit être tenu pour élu en concorde: qu'on doit lui obéir & le couroner à Aix-laChapelle quand il voudra; & toutefois ce méchant contefte notre élection, où toutes ces régles ont été obfervées. Il foutient que l'empire eft encore vacant, & que le gouvernement lui en apartient pendant la vacance, ce qui est tres-faux. Il accufe de nullité la collation que nous avons faite à notre fils aîné du marquifat de Brandebourg vacant & dévolu à l'empire & plusieurs autres actes que nous avons faits, & veut que nous les révoquions dans un certain temps. Ce qui eft entiérement injufte & contraire aux droits de l'empire. Il nous traite de fauteur d'hérétiques fi nous favorifons nos vassaux que nous avons juré de protéger, & qu'il s'efforce de fubjuguer en diverfes parties d'Italie, même par la voïe des armes fi éloignée des devoirs du facerdoce; parce qu'ils fe défendent contre ceux qui les veulent devorer cruellement & qu'il nomme enfans de l'églife. Or ceux qu'il traite d'hérétiques n'en ont point été juridiquement convaincus & ont au contraire déclaré publi P. 483. P. 485. AN. 1324. P. 488. quement devant des notaires qu'ils croient les articles de foi & tout ce que l'église enseigne. Loüis s'étend ensuite fur les divisions & les guerres entre les villes de Lombardie,dont il rejette lafautefur le pape;&foutient que felon les loix on doit conferver la religion&réprimer les hérétiques fans troubler l'état ou nuire au gouRain. 1324. vernement temporel. Il réléve fa victoire fur Frideric d'Autriche comme une preuve de la juftice de fa caufe, pour laquelle Dieu s'eft déclaré, il infifte fur les défauts de l'élection de ce prince, & fe plaint que le pape a fomenté leur divifion, loin de fe mettre en devoir de les accorder. 1. 14. P. 490. 1.494. P.494 P.496. La derniere partie de la propofition de l'empereur regarde la religion; & on voit bien que c'eft l'ouvrage des Fraticelles ou freres Mineurs révoltés contre le pape, qui s'étoient mis fous la protection de l'empereur. Voici comme ils le font parler du pape : Il ne s'eft pas contenté d'attenter fur l'empire temporel & fur les droits de notre courone : il a encore attaqué J. C. avec les apôtres & la doctrine évangélique de la pauvreté parfaite, qu'il s'efforce de renverfer, non-feulement par sa vie scandaleuse & éloignée du mépris du monde, mais encore par fa doctrine hérétique & empoisonée. Il a fait deux conftitutions détestables, où il blasféme contre la vie de J.C. & combat ouvertement les décisions des faints papes fes prédéceffeurs: fe déclarant hérétique manifefte, retranché du corps de l'église & par conféquent déchu de toute préla ture. Ces deux conftitutions font Ad conditorem & Cum inter nonnullos, que l'auteur combat fort au long avec une aigreur & une infolence qui, fait voir combien 365 ces prétendus freres Spirituels étoient éloignés de AN. 1324l'humilité & de la charité Chrétiéne. Il va jufqu'à dire que ne pas préférer la parfaite pauvreté telle qu'il l'entend à la poffeffion des biens en commun ou en particulier, c'est ramener le judaïsme & prendre à la lettre les prophéties qui femblent promettre un Meffie distributeur des richeffes temporelles. Il avance que le pape Jean XXII. avoit dit devant plufieurs grands perfonages de l'Ordre: Depuis quarante ans ou environ j'ai regardé votre régle comme fantastique & impoffible à garder; & fi Dieu me donoit autorité je l'abolirois & vous en donerois une autre, fuivant laquelle vous pouriés avoir des biens en commun, comme les autres religieux. L'auteur foutient qu'aprés un tel difcours, il n'avoit pû être fait pape. Aprés cette longue propofition l'empereur Loüis protésta dans la même affemblée, qu'il ne la faifoit par aucun motif de haine contre le pape,mais par zéle de la religion & pour la défense de l'église en qualité de fon protecteur; & pour la confervation des droits de l'empire & de fes vaffaux, & jura de la pourfuivre dans le concile général dont il demandoit instament la convocation; & auquel il apeloit de tout ce que le pape pouroit faire cependant contre lui & contre l'empire. Ces actes furent lus publiquement le vingt-deuxième d'Octobre dans la chapelle des chevaliers Teutoniques à Saxenhaufen en présence de Bertold comte de Heneberg & de plufieurs autres témoins. Ce que les Fraticelles avoient inferé dans la propofition de l'empereur contre les deux conftitutions Ad conditorem & Cum inter nonnullos, dona occafion à une troifiéme qui commence, Quia quorumdam, & que le P. 4991 p. 30g. R. n. 30. XIV. Quia Bulle Leia quorumdam. uls. Jo. Extravag |