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AN. 1326.

La même année 1326. & le vingt cinquième du même mois de Juin l'archevêque de Toléde D.Juan d'Arragon tint un concile à Alcala de Henares où affiftérent trois évêques : Pierre de Ségovie, Jean to.x1 p.1771. d'Olma & Fernand de Cuenca, avec les députés de

XXIV. Concile d'Alcala.

trois autres évêques Palencia, Siguença & Cordouë. On n'y fit que deux canons. Le premier contre les évêques fuffragans de Toléde, qui aïant été sacrés par un autre que par l'archevêque & fans fa permiffion, ne s'étoient pas presentés à lui dans l'année pour lui promettre obéïffance: Ce qui pouvoit venir du peu d'affection que les Caftillans avoient pour ce prélat. Le fecond canon renouvelle le treiziéme du concile de Peñafiel tenu en 1302. par l'archevêque Gonfalve Sup. liv. xc. pour réprimer les ufurpations & les pillages des biens d'églife. A quoi on ajoûte, que celui qui pour ce fujet aura été excomunié dans un diocéfe, le fera dans tous les autres, si l'évêque lezé le defire.

n. 14.

XXV.

Lettres de

Sanuto.

San. ep. 7.
Rain. 1324.

23.39.40.

Le Venitien Sanuto continuoit de fe doner de grands mouvemens pour la croifade. Dés l'année 1324. il en écrivit en ces termes à l'empereur Andronic Paléologue: J'ai été affés long-temps à la cour de Rome & enfin à celle du roi de France pour traiter des affaires de la terre fainte; & j'ai apris de quelques religieux qui venoient d'auprés de vous, principalement de l'évêque de Cafà, la bone difpofition où vous êtes pour l'union des églises. J'en ai eu bien de la joïe, fachant que cette union eft le vrai moïen d'accomplir le paffage à la terre fainte,& le plus grand bien qui fe puiffe faire en ce monde. C'eft pourquoi j'en ai fouvent parlé à plufieurs cardinaux, au roi Robert, à plusieurs seigneurs de France, à Pierre de Via

neveu du pape, & principalement à Guillaume comte AN. 1326. de Hainaut gendre de Charles de Valois, à Gautier de Châtillon conêtable de France, & à Robert comte de Boulogne, qui ont grande part au gouvernement du roïaume. J'ai parlé auffi à plufieurs prélats de ce qui regarde l'honeur & la fûreté de votre empire & les ai trouvés tres bien difpofés. C'est pourquoi je m'offre pour travailler à cette union des églifes conjointement avec l'églife Romaine,avec Charles deValois & les autres perfones que vous jugerés convenables. J'ai expliqué plufieurs autres chofes fur ce fujet au feigneur frere Jerôme évêque de Cafa, qui poura les expofer de bouche à votre majesté.

Sanuto écrivit cette lettre à Venise & en chargea l'é- epist. 8. vêque, lui donant en même temps un mémoire inf tructif, où il difoit : Vous dirés à l'empereur de CP. que j'ai fait un ouvrage touchant la conquête de la terre fainte, où je montre qu'il faut aller directement par mer dans les états du fultan d'Egypte, ce qui est contre l'opinion de quelques-uns ; qui veulent qu'on commence par la conquête de l'empire de CP. Je m'y fuis opofé & j'ai dit à plusieurs cardinaux & même au conseil du roi Robert, que l'on pouroit détruire l'empire Grec, mais non pas le conferver: à caufe des nations qui l'environnent, principalement des Tartares. Et fupofé que nous euffions une grande partie du païs, nous n'aurions pas pour cela les cœurs du peuple afin de le ramener à l'obéïffance de l'église Romaine : comme nous voïons manifestement en Chipre, en Candie, dans la Morée, le duché d'Athenes, l'ifle de Negrepont & les autres païs qui font fous la domination des Francs. Les peuples n'y font point foumis à

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AN. 1326. l'églife Romaine; & fi quelquefois ils témoignent l'être, ce n'eft que de bouche & non de cœur. La voïc de la réunion feroit d'avoir l'empereur avec fon patriarche & ceux de fa maifon : ce qui ramèneroit à l'obéïffance de l'église Romaine tous ses sujets & même les Ruffes, les Serviens, les Georgiens & ceux qui font fous la domination des Francs, des Tartares & du fultan d'Egypte. Mais pour cet effet il faudroit avoir le confentement du feigneur Charles, en lui donant & à ses héritiers quelque dédommagement des prétenfions qu'ils ont fur l'empire. Il parle de Charles comte de Valois, qui avoit époufé Catherine de Courtenai fille du dernier empereur titulaire de CP. & en avoit eu une fille alors mariée à Philipe prince de Tarente frere du roi Robert auquel elle avoit porté les 'droits de fa défunte mere.

XXVI.

réunion avec

les Grecs.

21.26.

Sanuto reçut ensuite une lettre de l'empereur AnProjet de dronic par un nomé Conftantin Fufcomale; & lui écrivit encore de Venise en 1326.l'exhortant fortement epift. 9. à l'union. La même année le pape envoïa un nonce à Rain. 1326. Andronic, & le chargea d'une lettre à Robert roi de Naples, où il difoit: Le roi de France Charles nous a fait favoir qu'Andronic, qui fe dit empereur des Romains, lui a écrit que fon intention eft d'avoir la paix avec tout le monde & particuliérement avec les Chrétiens. Or le roi voulant favoir plus certainement fi c'est en effet l'intention d'Andronic,a réfolu de lui envoïer fous notre bon plaifir Benoît de Cunes de l'ordre des freres Prêcheurs, docteur en théologie. Mais confidérant l'intérêt que vous avés en cette affaire, vous & votie frere Philipe le prince de Tarente : nous voulons que ce docteur avant que d'aller vers Andronic aille

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Sup. liv.

LXXXIX. n.26.

Gregoras lib.

VIII. c. I.n.3.

c.14.

lib. 1. c. 41.

vous trouver l'un & l'autre pour favoir vos intentions AN. 1326. & nous en écrire. La lettre eft du vingtiéme d'Août 1326. mais ces projets d'union n'eurent point de fuite. Michel Paléologue fils aîné d'Andronic avoit été affocié à l'empire dés l'année 1293. mais il mourut en 1320. laissant un fils nommé Andronic comme fon aïeul,qui le fit couroner empereur le fecond jour de Fevrier 1325. par le patriarche Ifaïe. Le patriarche Gerafi- Cantacuz. me étoit mort dés le dix-neuviéme d'Avril 1321. n'aïant tenu le fiége qu'environ un an, & aprés quafi trois ans de vacance l'empereur lui dona pour fucceffeur un moi- Greg. v111.c. ne du mont Athos âgé de plus de soixante & dix ans,qui 6.n.7.c. 12. n'avoit rien de la dignité d'un évêque & favoit à peine affembler fes lettres. L'empereur le choifit pour fa grande fimplicité, quoiqu'il eût été accufé de plufieurs fautes dont il y avoit nombre de témoins; ce qui l'a voit exclus depuis long-temps d'être promu aux ordres. Il fe nommoit Ifaïe & monta fur le fiége de CP. le trentiéme de Novembre 1323.

Sup.liv.xcis.

1.47.

XXVII. Défordres en Chipre.

Rain. 1326.

n. 28.

P. 216.

Cependant le pape informé des défordres qui régnoient dans l'ifle de Chipre, en écrivit à Raimond patriarche Latin de Jerufalem. Pierre de Plaine CafTagne évêque de Rodés & patriarche titulaire de Jeru- Sup. liv. falem étant mort le fixiéme de Février 1318. Pierre xc11. n. 7. chanoine de Nicofie en Chipre fut élu pour lui fuc- Gall.Chr.no: céder, & le pape confirma l'élection le dix-neuviéme Rain. 13221 de Juin 1322.Mais ce fecond Pierre étant mort deux ans n.46. aprés, le pape conféra le titre de patriarche de Jerufalem à Raimond de l'ordre des freres Prêcheurs en 1324. lui donant pour fubfifter l'administration de l'églife de Nicofie, ville capitale du roïaume. Ce fut donc à ce Raimond qu'il écrivit une lettre où il disoit :

Ccc iij

Id. 1326. ne

44.

AN. 1326.

XXVIII.

les Tartares.

Sup. liv.xci.

n. 16.

Vading.

Nous avons apris que dans le roïaume de Chipre il fe trouve des Neftoriens & des Jacobites aïant des églises separées où ils enfeignent publiquement leurs erreurs ; & de plus, que quelques Grecs qui font le plus grand nombre des habitans du roïaume, nient le purgatoire & l'enfer : foutenant qu'aucun des faints n'eft en paradis jufqu'aprés le jugement univerfel, mais que cependant ils font en repos dans un certain lieu fans fouffrir; & ils veulent foutenir le même des méchans. D'autres Grecs ne communient point fi le facrement de l'autel ne leur eft aporté de CP. & quelques-uns en donent aux bêtes pour les guérir. Nous vous chargeons de vous apliquer à la correction de tous ces abus. La lettre eft du premier d'Octobre 1326. & le pape écrivit en même-temps à Hugues roi de Chipre de doner au patriarche fa protection pour ce fujet. Au refte ce qu'il dit de l'euchariftie aportée de CP. regarde le viatique des malades, que les Grecs gardent toute l'année.

La religion faifoit toujours du progrés dans l'emSuite de la pire des Tartares, comme il paroît dans une lettre miffion chés d'André de Peroufe frere Mineur, que le pape Clement V. avoit envoïé en 1307. dans ce païs avec fix autres, aprés les avoir fait facrer évêques,pour foutenir les travaux de frere Jean de Montcorvin. La lettre de frere André s'adreffoit au gardien de fon convent de Perouse, & il y parloit ainfi : Aprés beaucoup de fatigues & de périls, j'arrivai enfin à Cambalu, qui eft la ville capitale du grand Can, avec frere Peregrin mon confrère dans l'épifcopat & le compagnon inféparable de mon voïage. C'étoit comme je croi l'an 1308. Nous y facrâmes l'archevêque, favoir Jean de

1326. n. 2.

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