ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

AN. 1326. c. 38.39.

c. 41.

C. 42.

Baillet. 29.

Juill. n. 7.

C. 44.

53. 54.55.

XXX.

Ruffec.

to. xl. conc.

P. 1773.

On restraint les frais exceffifs des vifites des archidiacres. Ils ne méneront au plus que cinq chevaux & cinq valets à pied, fans chiens ni oiseaux pour la chaf fe, & choifiront de prendre leur droit de procuration en espéces ou en argent. On ne tirera point les ancienes reliques de leurs chaffes pour les montrer ou les mettre en vente; & on n'en recevra point de nouvelles fans l'aprobation de l'église Romaine. Les quêteurs n'en porteront point & ne prêcheront que le contenu de leurs bulles. Dans toute la province d'Auch on célébrera la fête de fainte Marthe le vingt-neuviéme de Juillet, C'est la premiere fois que je trouve cette fête fixée à ce jour où elle eft encore. On l'avoit auparavant célébrée le dix-neuviéme de Janvier où l'on joignoit les deux fœurs Marthe & Marie de Bethanie. On gardera fous la clef le faint chrefme & l'euchariftie de peur qu'on en abuse pour des maléfices. Défenfe d'impofer à la taille les clercs, les religieux & les lépreux enfermés : ni de faifir les perfones ou les biens des eccléfiaftiques pour les dettes d'autrui. La taille fe levoit alors au profit des feigneurs. On défend auffi de faifir ou s'aproprier les dépots faits dans les églifes.

Six femaines aprés ce concile favoir le mécredi Concile de aprés la S. Hilaire 1326. c'est-à-dire le vingtiéme de Janvier 1327. avant Pâques, Arnaud de Chanteloup archevêque de Bordeaux, neveu du cardinal du même nom, tint auffi un concile provincial à Ruffec au diocéfe de Poitiers, où il publia deux canons, dont le premier porte en fubftance: Nous avons ordoné par d'autres conftitutions que les juges ou les autres féculiers qui auront pris des clercs, les délivreront ou

.Bal. to. 1.
P.635•

les rendront en étant admonétés, finon que l'on cefl'on cef- AN. 1327. fera l'office divin: mais nous éprouvons tous les jours que plufieurs de ces féculiers font fi inhumains qu'on ne peut même leur faire de réquifition fans s'expofer à une infinité d'infultes. C'eft pourquoi nous ordonons que les eccléfiaftiques qui gouvernent les bénéfices & les autres églifes, & qui fauront que dans le lieu de leur réfidence on retient quelque perfone eccléfiaftique, faffent auffi-tôt ceffer l'office fans réquifition ni monition précédente, tant que durera la détention: fous peine d'être eux-mêmes excomuniés par le feul fait. Le fecond canon permet aux clercs, même aux prêtres, de postuler dans les tribunaux féculiers pour les églifes & les perfones eccléfiaftiques: nonobftant les conftitutions contraires, pourvû que ce foit gratuitement.

Dés l'année précedente 1326. le roi de Naples Robert avoit envoïé à Florence Charles duc de Calabre fon fils aîné, avec un grand nombre de nobleffe & des troupes confidérables foutenir le parti des pour Guelfes & du pape. Les Gibellins & les petits tyrans de Tofcane & de Lombardie en furent allarmés, & au mois de Janvier 1327. ils envoïerent leurs ambaffadeurs en Allemagne pour exciter l'empereur Loüis de Baviere à venir à leur fecours. Il vint à Trente & au mois de Février y tint une diette où fe trouyerent tous les chefs des Gibellins, entre autres Gui Tarlat évêque d'Arezzo. En cette diette Loüis promit avec ferment de passer en Italie, & ne point retourner en fon -païs qu'il n'eut été à Rome.

Là même il publia que le pape Jean XXII. étoit héretique & indigne d'être pape, lui objectant seize ar

XXXI. Loüis de

Baviere en

Italie.

J. Villani

lib.x. 6.1.

C. 174

AN. 1327.

Corio.p.469.

J.Vill. c. 20.

Rain. n. 4.

ticles d'erreurs : ce qu'il fit par le confeil de plufieurs évêques & autres prélats, de plufieurs freres Mineurs, Prêcheurs & Auguftins, avec lesquels étoient le maî tre des chevaliers Teutoniques & tous les schifmatiques. Le principal article des erreurs qu'on reprochoit au pape étoit d'être ennemi de la pauvreté de J.C. en foutenant qu'il avoit eû quelque chofe en propre. L'empereur au mépris des excomunications faifoit continuellement célebrer devant lui l'office divin & excomunier le pape, qu'il nomoit par dérifion le prêtre Jean. Louis partit de Trente le treiziéme de Mars 1327. & aïant traversé les montagnes, il vint à Come & delà à Milan, où il fit fon entrée le treiziéme de Mai.

Son arrivée mit en mouvement toute l'Italie & Rome en particulier, où le peuple indigné de l'absence du pape & de fa cour, ôta le gouvernement aux nobles, craignant qu'ils ne miffent Rome fous la puiffance du roi Robert. Ils déclarérent donc capitaine du peuple Romain Sciarra Colonne pour gouverner la ville avec un confeil de cinquante-deux citoïens. Ils envoïerent des ambaffadeurs à Avignon,priant le pape de venir avec fa cour réfider à Rome comme il devoit: autrement qu'ils recevroient Louis de Baviere en qualité de leur roi. Mais en même temps ils envoïerent à Louis & au roi Robert, faisant entendre à chacun d'eux qu'ils tenoient la ville pour lui ; & cette conduite diffimulée tendoit à rapeller à Rome la cour du pape & les richesses qu'elle attiroit.

Le pape diffimuloit auffi de fon côté & feignoit de vouloir retourner à Rome: comme il témoigne dans une lettre du vingtiéme de Janvier, en réponse

à une premiere invitation des Romains, où il s'excufe AN. 1327. fur les affaires preffantes qui le retienent, même pour procurer la tranquillité de-l'Italie. Le roi Robert en qualité de fénateur de Rome y avoit mis pour les lieutenans Pandulfe comte d'Anguilare & Annibaldo Annibaldi, qui écrivirent au pape une lettre où ils n.5.6.7.8. difent: Le bruit court que le tyran de Baviere marche vers votre ville pour y entrer de force. Le peuple Romain le regarde comme ennemi,& nous fommes réfolus à lui résister vigoureusement pour votre sainteté & pour l'églife, jufqu'à fouffrir des tourmens. A quoi le pape répondit encore par des complimens le huitiéme de Juin; & de même à une lettre preffante qu'ils lui avoient envoïée par Mathieu des Urfins de l'ordre des freres Prêcheurs, depuis cardinal.

XXXII.

Indulgence

Cependant le pape pour confoler les Romains, ou par quelque autre motif, confirma l'indulgence qu'il de l'Angelus avoit donée neuf ans auparavant à ceux qui réciteroient tous les foirs la falutation angélique. Cette dévotion s'étoit introduite dans l'églife de Saintes d'a- Rain. 1318. vertir les fidéles au fon de la cloche pour faire cette n. 58. priere à la fainte Vierge au déclin du jour ; & le pape Jean l'aprouvant par fa bulle du treiziéme d'Octobre 1318. accorda dix jours d'indulgence à ceux qui feroient cette priere à genoux. C'eft cette grace qu'il confirma par une autre bulle du feptiéme de Mai 1327. adreffée à Ange évêque de Viterbe son vicaire à Rome. C'est le commencement de la priere que nous apellons l'Angelus.

On raporte à cette année la mort de S. Roc plus connu par la dévotion du peuple que par l'hiftoire de fa vie, écrite pour le moins cent foixante ans aprés fa

Id. 1327.n.

54.

XXXIII.

s. Roc. Vading.

1327. 22. 10.

AN. 13 27. Baillet. 16. Aouß.

XXXIV. Louis de Ba

viere couro

19.

mort. Il nâquit à Montpellier d'une famille noble vers la fin du treiziéme fiécle; & aïant perdu fon pere & fa mere à l'âge de vingt ans, il partit de chés lui pour aller à Rome en pelerinage. Il s'arrêta en plufieurs villes d'Italie qui étoient affligées de la pefte & s'emploïa à fervir les malades dans les hôpitaux. Rome étant auffi attaquée du mal, il y alla, & s'y occupa de même pendant environ trois ans. Au retour il s'arrêta à Plaifance où étoit la pefte, dont il fut frapé lui-même & réduit à fortir, non feulement de l'hôpital, mais de la ville, pour ne pas infecter les autres. Il fut affifté par un feigneur nommé Gothard, auquel il inspira le mépris du monde & l'amour de la retraite. Roc étant gueri revint à Montpellier où il mourut le feizième d'Août 1327.

Loüis de Baviere étant arrivé à Milan y prit la cou rone de Fer le jour de la Pentecôte, qui cette année né à Milan. 1327. fut le trente-uniéme de Mai. Il fut couroné dans J. Vill. x.'c. l'église de S. Ambroife par les mains de Gui Tarlat Corio.p.470. évêque d'Arezzo, aflisté des évêques de Regio & de Breffe: en l'abfence d'Aicard archevêque de Milan, qui auroit dû faire cette cérémonie ; mais étant fort attaché au pape, il s'étoit retiré pour n'y pas prendre part. Louis de Baviere demeura à Milan jusqu'au douziéme d'Août, puis il passa en Toscane.

de

Les Romains voïant que le pape ne faifoit que les amuser de påroles fans effet, lui envoïerent une derniere ambassade avec une lettre dattée du fixiéme de Juin, fix jours aprés le couronement de Louis à MiRain. n. 9. lan, où ils difoient: Nous fuplions à genoux votre fainteté de venir inceffament & fans ufer de vos remifes ordinaires, vifiter en perfone votre premier fiége

que

« ÀÌÀü°è¼Ó »