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AN. 1328.

Vading.n.18.

nal évêque de Tufculum avec toute autorité pour réprimer les rebelles du même Ordre. La fentence eft du treiziéme de Juin 1328. Bertrand de la Tour avoit été de l'Ordre des freres Mineurs.

Michel de Cefene aïant vû cette fentence du pape en apella le dix-huitiéme de Septembre, tant en fon nom, que de tous les freres fes adhérans : adreffant fon apel à l'églife catholique & au futur concile. L'acte figné de main de notaire fut publié folemnellement & affiché aux portes de l'église cathedrale de Rain. n. 64. Pife; & il l'envoïa en forme autentique au pape Jean: qui de fon côté écrivit à tous les prélats & à tous les princes pour faire exécuter sa sentence & mettre en prifon Michel & fes complices. Mais ils étoient à Pise en fûreté, fous la protection de Louis de Baviere.

LIV.

Louis de B.

à Pife.
Sup. n. 45.
J.Vlll.x.c.

104.

LV.

Philipe de

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Ce prince étant forti de Rome vint à Todi, & en partit le dernier d'Août avec l'anti-pape, vint à Viterbe où il le laiffa, & s'avança jufqu'à Corneto pour conférer avec Pierre de Sicile envoïé par le roi Frideric fon pere. Loüis en partit le dixiéme de Septembre pour aller à Pife, & dans cette marche le docteur Marfile de Padoüe mourut en un lieu nommé Montalte, Loüis arriva à Groffeto le quinziéme de Septembre & le vingt-uniéme à Pife, où il fut reçu avec grande joïe, & y tint fa cour le refte de cette année.

Philipe de Maïorque oncle du roi Jaques, qui reRequête de gnoit alors, & dont il avoit été tuteur, préfenta au Maiorque. pape une requête où il prend la qualité de tréforier de Vading. n. S. Martin de Tours, & dit en fubftance: Defirant pratiquer non-feulement les préceptes, mais encore les confeils de l'évangile; j'ai choifi la régle de S. François, à laquelle je veux m'obliger par vou, & je vous

Rain. n. 82.

:

fuplie de me permettre, à moi & à mes compagnons AN. 1328. préfens & à venir, de l'obferver purement & fimplement fans glofe & fans être dans la focieté des freres Mineurs, qui font aujourd'hui, ni fous l'obéïssance des fuperieurs de l'Ordre: quoique je ne blâme point ceux qui ont reçu les expofitions & les déclarations des papes, parce que dans la voïe de Dieu l'un marche d'une façon, l'autre d'une autre. Je demande donc que mes compagnons & moi, en quittant le fiécle, foïons auffi-tôt admis à la profession, vû que nous avons tous fait une année ou plus de probation, étant en habit féculier.

Il déclare enfuite qu'ils prétendent observer le teftament de S. François comme fa régle & vivre nonfeulement d'aumônes, mais du travail de leurs mains; ne s'établir nulle part que par la permiflion des évêques, & n'y loger qu'autant qu'il plaira aux évêques & à ceux qui leur auront doné le logement. Enfin il conclut ainsi sa requête : Quoique je fois indigne de la perfection que je demande, il feroit encore plus indigne de me la refufer ; & comme ce chemin de perfection vient du S. Efprit, ceux qui conoiffent le prix de la vie Chrétiene ne doutent pas que ce refus ne viene de l'esprit malin. Si donc on le refuse, que reftet'il? Le ciel entendra ce que je dis, & la terre écoute. Deut.xxxII. ra les paroles de ma bouche. Le pape n'eut aucun é- 1 gard à cette requête ; & quoique la conclufion peu refpectueufe puiffe avoir attiré ce refus, il femble montrer au fonds qu'aprés l'expérience d'un fiécle, on ne jugeoit pas la régle de S. François praticable au pié de la lettre.

La même année le pape Jean accorda aux reli

Iii iij

1.

AN. 1328.

LVI.

Eglife de Hongrie. Rain. n. 83.

Rain. præter miff. ibid.

LVII.

à Pife.

gieux de Hongrie, qui avoient pris pour patron S. Paul premier ermite,de fuivre la régle de S. Augustin, & d'élire dans leur chapitre un prieur général qui eût fur eux droit de vifite & de corection. Ce que le pape accorda à la priere de Charles II. ou Charobert roi de Hongrie; & la bulle eft du vingt-deuxième de Novembre 1328. C'est le premier acte autentique que je fache où il foit fait mention de ces religieux, mais il témoigne qu'ils fubfiftoient déja en Hongrie & ailleurs. Le même roi fe plaignit au pape de la rigueur avec laquelle les autres eccléfiaftiques aïant droit de dîmes, les exigeoient fur les Cumains, les Valaques, les Sclaves & les autres infidéles qui fe convertiffoient au Chriftianifnie. D'où il arrivoit que les nouveaux Chrétiens qui n'étoient point accoutumés à cette redevance difoient, qu'on les invitoit à embraffer la foi afin qu'ils donaffent leurs biens au clergé, ce qui en détournoit plufieurs qui fe fuffent volontiers convertis. Sur quoi le pape écrivit aux prélats de Hongrie d'ufer avec ces nouveaux convertis de beaucoup de douceur & d'honêteté en exigeant les dîmes, jufqu'à ce qu'ils fuffent pleinement affermis dans la foi: en forte que loin de fe fentir surchargés, ils invitaffent les autres à fe convertir. La lettre eft du huitiéme de Mai.

L'empereur Louis de Baviere étoit toûjours à Pife, L'anti-pape où le douzième de Décembre il fit publier une fentence contre le pape Jean donée à Rome le dix-huitiéme d'Avril de la même année, c'est-à-dire le même jour de sa prétendue déposition. En cette sentence Sup. n. 37 l'empereur attaque les trois conftitutions, Ad conditorem, Cum inter nonnullos, & Quia quorumdam, qu'il sou

Bal. 2.

P. 523•

vit.

P. 543.

tient être hérétiques, & les combat fort au long par AN. 1328. les raisons & les autorités tant de fois alleguées par les prétendus freres Spirituels: en forte qu'il paroît clairement que cette sentence est l'ouvrage de Michel de Cefene ou de quelque autre d'entre eux; & il est ridicule de faire parler ainfi un empereur homme de guerre & fans lettres, comme il fe qualifie lui-même. Il conclut cette ennuïeufe differtation en difant: Nous déclarons que Jaques de Cahors, depuis qu'il a publié ces erreurs contre la foi & les a opiniatrement foutenuës, doit être cenfé hérétique notoire & privé de toute dignité & puiffance eccléfiaftique : aprés quoi eft repetée la fentence de dépofition & la défenfe de lui obéir & le reconoître pour pape. Voilà ce qui fut publié à Rome, à quoi l'ordonance faite à Pife ajoûte feulement injonction à tous les prélats, les feigneurs & les officiers de l'empire de la faire publier en tous les lieux de leur jurifdiction pour ôter à Jaques de Cahors toute occafion de féduire les peuples qui n'en feroient pas informés.

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Peu de temps aprés, c'est-à-dire le troifiéme de J.Vill. x. c. Janvier 1329. l'anti-pape Pierre de Corbiere arriva à 116. Pife & y entra comme pape avec fes fix cardinaux. Il fut reçu par Louis de Baviere & fes gens & par les Pi fans avec grand honeur : le clergé & les religieux de la ville allérent au devant de lui en procéffion, suivis de Louis & des laïques en grand nombre, les uns à pié les autres à cheval. Mais ceux qui les virent difoient que cette cérémonie leur paroiffoit forcée ; & les gens de bien & les fages de Pife en furent fort troublés, jugeant que c'étoit mal fait de foutenir une telle abomination. Le huitième du même mois l'antipape prê

AN. 1329.

n.4.

c. 119.

cha & dona pardon de peine & de coulpe à quiconque renonceroit au pape Jean, pourvû qu'il fe confeffât dans les huit jours & qu'il confirmât la sentence donnée contre lui par l'anti-pape.

Le vingt neuvième du même mois de Janvier à la priere de l'empereur Loüis & d'Azon Visconti Seigneur de Milan, l'antipape fit cardinal Jean Visconti Rain. 1329. fils de Matthieu & frere d'Azon, & l'envoya en Lombardie comme fon Legat. Mais le pape par fa lettre du quinziéme de Mars manda au cardinal Bertrand Poïet fon legat en Lombardie de déclarer publiquement excommuniés comme hérétiques & fchifmatiques Vill.c. 123. Jean Visconti & Luquin fon frere. Le dix-huitiéme de Fevrier l'anti pape étant toûjours à Pife, où il logcoit & tenoit fa cour au palais archiepifcopal, tint une assemblée où assista l'empereur & tous ses barons & une partie des notables de Pife. L'anti-pape aprés un fermon y publia une fentence d'excomunication contre le pape Jean, le roi Robert, les Florentins & leurs adhérans.Mais comme on alloit à cette affemblée, furvint la plus furieufe tempête de vent, de gréle & de pluïe qu'on eût jamais vûë à Pise. Et comme la pluspart des Pifans croïoient mal faire d'aller à ce fermon, le mauvais temps fit qu'il y en alla peu : c'eft pourquoi l'empereur envoïa fon maréchal par la ville avec des gens d'armes & des foldats à pié pour contraindre les bons citoïens à y venir, & avec toute cette violence l'affemblée ne fut pas nombreuse. Le maréchal dans cette course pendant l'orage aïant gagné du froid, se fit faire le foir un bain, où l'on mit de l'eau-de vie : le feu y prit, le maréchal fut brûlé & en mourut sans autre maladie. Ce qui fut regardé comme un miracle

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