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AN. 1329. Rain. 1329. 2.8.

des ambaffadeurs qui lui dirent: Louis de Baviere
nous aïant fait favoir qu'il vouloit venir à notre ville,
nous le priâmes de n'y venir du confentement
que
de l'églife ; & comme il ne laiffoit pas de s'aprocher,
nous lui résistâmes vigoureusement un mois & plus;
jufqu'à ce qu'étant destitués de tout secours & d'efpe-
rance d'en avoir, nous ne pûmes lui résister davan-
tage. Alors il entra malgré nous dans notre ville, suivi
troupes nombreuses de gens armés à pié & à che-

de

a

val, menant avec lui Caftrucio notre ennemi, Gui prétendu évêque d'Arezzo & plufieurs autres rebelles l'églife. Les Pifans racontoient enfuite comme Louis avoit introduit l'anti-pape à Pife & l'y avoit fait reconoître & obéir : quoique ce procédé, ajoûtoient-ils nous parût abominable, & que nous aïons toûjours cru fermement que vous êtes le vrai pape & ne nous foïons jamais écartés de la foi catholique que vous enfeignés.

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Louis s'étant retiré de chés nous nous avons chaffé honteufement de notre ville l'anti-pape & fes officiers, n'ofant pas l'arrêter alors par la crainte du lieutenant de Louis & de la garnifon qu'il avoit laiffée, & qu'enfuite aïant repris nos forces nous avons chafl'es courageusement : nous fommes revenus à l'observation de l'interdit qui avoit été violé, & à l'obéïffance de Simon notre archevêque. C'est pourquoi nous vous fuplions d'oublier nos fautes, nous rendre vos bones graces, lever l'interdit de notre ville & de fon territoire, & les cenfures fur nos perfones: offrant de fubir telle pénitence & faire telle fatisfaction qu'il vous plaira nous enjoindre. Les ambaffadeurs de Pife aïant ainfi parlé en confiftoire, le

pape reçut les excufes des Pifans & leur dona l'abfolu- AN. 1329. tion comme il témoigne par sa bulle du quinziéme

de Septembre.

Il en ufa de même avec les Romains, qui dés le Rain. n. 18. commencement de l'année étoient revenus à fon o

béiffance, & lui avoient prêté ferment de fidelité entre les mains de Jean cardinal de S. Théodore fon légat en Tofcane. Puis ils lui envoïerent Ildebrandin évêque de Padoüe, qui en leur nom lui demanda pardon d'avoir éloigné de Rome Jean prince d'Achaïe & le même légat; & ne s'etre pas opofés à l'intrusion de l'anti-pape & au couronement de Louis. Le pape leur pardona, & en dona fa bulle dattée du treiziéme d'Octobre.

LXI. Bulle Quia

N. 22.

Outre la bulle qu'il avoit donée au mois d'Avril contre Michel de Cefene, il en publia encore une vir reprobus. tres-longue, ou plutôt un livre pour foutenir les trois conftitutions, Ad conditorem, Cum inter nonnullos, & Quia quorumdam, contre les objections de Michel propofées, foit en d'autres écrits, foit en la fentence publiée contre le pape le dix-huitiéme d'Avril 1328. Cette Rain. 1329. derniere bulle commence par ces mots: Quia vir reprobus, & le pape y répond en détail à tout ce que Michel avançoit contre les trois conftitutions: en forte c'eft un tres-ample recueil des argumens déja tant de fois rebatus touchant la pauvreté de J.C. & des apôtres, & la perfection de la régle de S. François. Mais le pape y avance quelques propofitions qui furent depuis relevées par Michel & lui donérent de nouveaux prétextes de l'accufer d'héréfie.

que

LXII.

Roïaume de

La premiere & la plus importante eft que J.C.comme homme, avoit la proprieté de quelques biens, & J. C.

AN. 1329.

n. 55.

que

en général de toutes les chofes temporelles comme véritable roi & feigneur de tout l'univers. Ce que le pape prétend prouver par les prophéties qui difent le Meffie fera roi, que Dieu lui donnera l'empire. fur toutes les nations de la terre, & que fon régne n'aura point de fin; & il infifte fur les paffages du nouveau teftament où J.C. eft qualifié roi & feigneur. Il Jo.xvi11.36. raporte les paroles de J.C. même à Pilate: Mon roïaume n'eft pas de ce monde,& il les explique ainfi : c'està-dire qu'il ne tient pas fa puiffance du monde, de Dieu. Subtilité dont S. Chryfoftome, S. Augustin Chryf.homil. 83. Aug. ni aucun des peres ne s'étoient pas avifés : ils ententract.115.n.2. doient les paroles du fauveur dans leur fens naturel,

Contra error.

Mon. Gold.

P. 1347.

mais

& croïoient qu'il avoit voulu dire fimplement: Mon roïaume ne regarde point les chofes terreftres & temporelles, il eft d'un genre plus noble & plus fublime: il regarde la deftruction du peché, l'établissement de la justice, & le gouvernement des ames pour les conduire à la felicité éternelle.

Michel de Cefene attaquoit cette propofition du P.c. 1. to. 2. pape par raport à fon fyftême de la pauvreté parfaite; & traitoit d'héréfie de foutenir que J. C. eût gardé la proprieté des biens temporels, tandis qu'il confeilloit à fes difciples de s'en dépouiller. Mais les partisans du pape tiroient de cette même propofition d'étranges conféquences, pour apuïer les prétenfions de la cour de Rome. Alvar Pelage Efpagnol, docteur fameux de l'ordre des freres Mineurs, alors pénitencier du pape & depuis évêque de Silve en Portugal, écrivit cette même année à Avignon son traité des plaintes. lib. 1. c.13. de l'églife, où il dit: Comme J. C. eft feul pontife roi & feigneur de tout; ainsi il a fur la terre un seul

pro com.

vicaire

vicaire général pour toutes choses. Et enfuite: J.C.é- AN. 1329. tabliffant Pierre fon vicaire, n'a pas partagé la puiffance qu'il avoit, mais il faut entendre qu'il la lui a donée pleinement comme il l'avoit lui-même. Et encore: Le pape n'eft pas vicaire d'un pur homme, mais de Dieu : or toute la terre eft au Seigneur avec ce qui la remplit, donc tout est aussi au pape. Et encore: Les Pf. 23. empereurs païens n'ont jamais poffedé l'empire juftement: car celui qui loin d'être foumis à Dieu, lui eft contraire par l'idolatrie ou l'héréfie, ne peut rien pofféder justement fous lui. Il faut convenir qu'aucun empereur n'a exercé légitimement le droit de glaive, s'il ne l'a reçu de l'églife Romaine: principalement depuis que J. C. a doné à S. Pierre l'une & l'autre puiffance. Car il lui a dit: Je te donerai les clefs du roïaume des cieux : non pas la clef, mais les clefs : l'une pour le fpirituel, l'autre pour le temporel. Voilà les conféquences que l'on tiroit alors du roïaume de J.C.

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AN. 1329.

I. Concile de Compiegne & de Mar

clac.

10.x1.p.1774.

Gal. Chr. to.

2. f. 623.507. to. 3. p. 822.

Art. 7°

LIVRE XCIV.

Uillaume de Trie archevêque de Reims tint à un concile

G Compiegne un concile provincial, qui comà

com

mença le lundi aprés la nativité de la fainte Vierge onzième de Septembre 1329. & continua jusqu'au vendredi aprés la sainte croix quinziéme du même mois. A ce concile affiftérent avec l'archevêque, trois évêques en perfone Albert de Roïe évêque de Laon, élu le dixiéme Janvier de la même année, Simon de Châteauvillain évêque de Chaalons, & Foucaud de Rochechouard évêque de Noïon, avec les députés des autres fuffragans de Reims. Ce concile fit un réglement de fept articles, dont le premier enjoint à tous les juges ordinaires eccléfiaftiques, de fe pourvoir dans la fête de Noël des conftitutions faites pour la confervation des libertés de l'églife, de fa jurisdiction & fes autres droits; & cependant leur ordone de porter les cenfures eccléfiaftiques chacun dans leur territoire contre ceux qui auront violé ces droits. Le dernier article ordone aux curés de publier ces cenfures tous les dimanches à la meffe, principalement contre ceux qui troubloient la jurisdiction ecclésiastique.

Guillaume de Flavacourt archevêque d'Auch tint un concile provincial à Marciac dans fon diocéfe, le jour .. XI. Conc. de S. Nicolas fixiéme Decembre de la même année, où affiftérent cinq évêques, Guillaume des Bordes de Laitoure, Guillaume Hunaud de Tarbe, Arnaud Valenfun d'Oleron, Pierre de S. Jean de l'ordre des fre

P. 1788.

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