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rufalem pour leurs befoins, devenoient propres à cha- AN. 1331. cun aprés la diftribution. Le vœu des religieux qui A. v.35font profeffion de vivre fans propre, ne s'étend pas aux chofes néceffaires à la vie. Voilà les héréfies du pape Jean XXII. felon Michel de Cefene. Dans le refte de fa lettre il fe plaint de fa dépofition du généralat faite au chapitre tenu à Paris à la Pentecôte & prétend en montrer les nullités.

1329.

Sup. liv.

XCIII. n. SI.

XVI. Michel con

Rain. 1331.

Toutefois elle fut confirmée au chapitre qui fe tint à Perpignan auffi à la Pentecôte, qui cette année 1331. damné au fut le dix-neuviéme de Mai. En ce chapitre fut fait un chap. de Perdecret qui porte: Notre cher frere Paftour, ci-devant pignan. miniftre provincial de Provence a propofé en notre n. 15. préfence que Michel de Cefene, Henri de Chaleme, François d'Afcoli, Guillaume Ocam & Bonegrace de Bergame, ont femé des héréfies & procuré des fchifmes, Michel a envoïé en divers lieux des écrits que nous avons lûs, & qui contienent les erreurs fuivantes. L'empereur peut déposer le pape, le clergé & le peuple de Rome a le même pouvoir; & par conféquent l'attentat commis à Rome contre notre S.Pere le pape Jean XXII. étoit légitime. Ces quatre freres ont adheré à l'anti-pape Pierre de Corbiere ; ils étoient avec lui à Pife: Michel, foi difant général de notre Ordre, a ordoné à plusieurs de nos frères de recevoir de l'antipape des dignités eccléfiaftiques; & tous quatre ont affifté aux prétendus facres de ceux qui les avoient reçues. Ils font tous leurs efforts pour augmenter la division de notre Ordre & de l'églife, écrivant de tous côtés pour détourner de l'obéiffance du pape ou du général. Ils perfécutent les freres qui leur résistent : comme il eft notoire en Baviere & dans les païs voiTome XIX. Ppp

n. 16.

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fins. Ils ont déja fait prendre par les gens de Louis de Baviere frere Conrad de Munic, ci-devant cuftode de la province, & par la violence des tourmens, l'ont fait renoncer au moins de bouche à l'unité du S. fiége.

C'est pourquoi ne pouvant plus diffimuler fes crimes, & fans déroger aux procédures faites par N.S.P. le pape, nous déclarons publiquement & juridiquement que ces cinq freres Michel, Henri, François, Guillaume & Bonnegrace font hérétiques, fchifmatiques & homicides de leurs freres, & comme tels nous les privons de tous les priviléges & de la societé de notre Ordre, & les condamnons à une prifon perpetuelle.

Le nouveau général des freres Mineurs Geraud Eude, écrivit en même temps à Michel de Cefene, pour réfuter fa lettre du vingt-cinquième d'Avril. Cet écrit contient plus d'injures que de raifons, & Geraud y dit entre autres chofes: Quel cft le clergé de Rome auquel tu prétens adhérer ? celui qui eft à Avignon, celui qui eft à Rome & par tout le monde catholique obéit au pape Jean : mais celui qui est à Savone fous ton prétendu vicaire Berenger Bochuffe faux archevêque de Génes, obéït à l'anti pape ou à fatan. Où eft donc l'églife Romaine à laquelle tu apelles? Dis fi tu le fais où elle eft tranfportée. Et enfuite: Tu fais le zélé pour la pure obfervance de la régle & l'éxacte pauvreté, & toutefois tu gardes de l'argent dans ta chambre à Munic, & tu en mets entre les mains des freres que tu envoïes pour tes affaires. En forte que François d'Afcoli, ton complice, allant de Come vers Munic, fut trouvé portant fur foi quatre vingts florins, que des voleurs lui prirent, lui fai

fant garder la régle malgré lui. Souvent auffi tu en- AN. 1331. voies par le monde de jeunes freres feuls & déguifés, portant l'épée, & de l'argent, expofez à toutes fortes de tentations. Cet écrit eft daté de Perpignan, aprés la définition du chapitre général.

Geraud Eude étant revenu à Avignon préfenta au pape une requête contenant trois chefs. Que l'on révoquât toutes les déclarations des papes fur la régle de S. François comme contraires à fa volonté déclarée dans fon teftament. Que le pape déclarât comme étant la volonté de S. François, que les miniftres pouvoient difpenfer des préceptes de la régle pour foulager plus facilement la confcience des frères. Enfin que la défense de toucher de l'argent n'empêchoit pas d'en recevoir par une perfone interpofée pour les befoins des infirmes, & que ce mot d'infirmes mis dans la régle s'étendoit à toutes les infirmités corporelles & fpirituelles.Geraud gagna quatorze miniftres de l'Ordre, dont les uns volontairement, les autres par crainte, mirent leurs feaux à cette requête avec le fien. Elle fut présentée au pape en préfence de plufieurs cardinaux; & Geraud croïoit lui plaire & en attendoit un chapeau rouge. Ainfi parle Alvar Pélage qui étoit alors à Avignon, & s'oppofa tant qu'il pût à cette requête. Il ajoûte que le pape dit à Geraud: Ce fens que vous donés à deux articles de la régle eft forcé; & nous ne croïons pas quede mille freres de l'Ordre, il s'en trouvât un qui fût d'accord avec vous fur ce fujet. Les cardinaux qui étoient préfens difoient que ces glofes étoient contre la régle & fe moquoient tous de Geraud; & un d'eux dit à Alvar Pelage: Affurément S. François a été aujourd'hui avec nous quand nous étions avec le pape.

Vading. 1331. n. 10. lag. lib. 11.c. 67. fol. 168.

Alvar. Pe

AN. 1331.
XVIII.

Meurtre de l'archevêque de Magdebourg. Crantz.Van

C. 13.

Depuis environ quatre ans la ville de Magdebourg étoit interdite, à caufe du meurtre de l'archevêque. C'étoit Burchard comte de Scrapelau, homme pieux & de bonnes mœurs, mais attentif à conferver les droits de fon église, ce qu'il faifoie avec bien du coudal. lib. vill. rage & de l'induftrie. Il foutint pour cet effet plufieurs guerres au dehors & plufieurs contradictions au dedans, tant de la part des bourgeois que des officiers de fon églife: mais il en vint à bout par sa constance. Les bourgeois de Magdebourg le haïffoient parce qu'il réprimoit leur mauvaise volonté ; & cette haine. étoit fomentée par plufieurs médifances. L'archevêque croïant y devoir céder fe retira de la ville & fon clergé le fuivit, quoique ceux qui le compofoient ne lui fuffent pas également affectionés. Il revint enfuite à Magdebourg à la priere des bourgeois, qui parurent fincérement réconciliés avec lui; & on fit un ferment réciproque fur le corps de N. S.

c. 14.

Mais enfuite les animofités fe réveillérent, ils prétendirent qu'il avoit fauffe fon ferment: ils l'enfermérent dans une chambre de fon palais, puis dans une prifon obfcure & profonde où ils le chargérent de chaînes & lui firent fouffrir la faim. Ils le tinrent en cet état prés de trois mois, favoir depuis la S. Jean 1325. jufqu'à la S. Mathieu. Alors fes ennemis choifirent quatorze hommes qui entrérent dans la prison tous vêtus de même & mafqués, en forte qu'ils ne pouvoient fe reconoître l'un l'autre. Ils tenoient à leurs mains des maffues & jettoient de grands cris en danfant autour du prélat couché & enchaîné. Ils frapoient au hasard dans les ténébres jufqu'à ce qu'un d'eux lui dona fur la tête un coup mortel; & ils continuérent.

leur danfe tant qu'ils doutérent s'il étoit mort. Le corps demeura prés d'un an dans la prifon fans que l'on s'en mît en peine. Enfin quelques bourgeois y étant entrés le trouvérent plein de vers & les chairs prefque confumées. Il n'étoit reconoiffable que par la plaie de sa tête. On l'enterra au milieu de l'églife métropoli taine, fort regreté des gens de bien.

Le pape aïant apris la nouvelle de ce meurtre, dona Rain. 1326. commiffion aux trois évêques de Meiffen, de Naum1 7. 8. bourg & de Hildesheim, de mettre en interdit la province de Magdebourg, & d'excommunier les meurtriers avec les peines qui paffoient à la pofterité. L'évêque de Mersbourg prit les armes avec ses amis pour vanger la mort de fon métropolitain: à la place duquel le chapitre élut fon doïen Hardevic de Erpeden vieillard d'un âge décrepit. Mais comme il étoit en Bucel, to. 3. chemin pour aller demander au pape fa confirmation, P.40. il fut pris & mis en prifon par l'empereur Louis de Baviere en haine du pape & du défunt archevêque Burchard, qui avoit publié en Allemagne les bulles Rain. cod. ». contre l'empereur. Le vieux doïen emprifoné mourut peu de temps aprés, & les chanoines élurent un comte de Stalberg. Mais le Lantgrave de Heffe, qui fe trouvoit alors à Avignon avec sa femme, obtint du pape l'archevêché de Magdebourg pour Otton leur fils: fous prétexte que les chanoines avoient laiffé vaquer ce fiége trop long-temps, quoiqu'il n'y eût pas de leur faute. Le comte de Stalberg fut obligé de lui céder quand il vint, parce qu'il étoit le plus fort.

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Cependant la ville de Magdebourg envoïa au pape des députés pour demander la levée de l'interdit, témoignant un grand repentir du meurtre de l'archePpp iij

7.

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