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AN. 1333.

Vading. cod. an. 8. 1. 2. 3. Regist.p.234.

237.

Rain. n. 31.

32. &c.

Rain. n. 42.

nommé Jean, qui étoit du confeil de l'empereur. Ces lettres ne contiennent que des exhortations générales à la réunion, & font toutes de même date favoir du quatrième d'Août 1333.

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Jean de Montcorvin archevêque de Cambalu mourut cependant aprés avoir long-temps travaillé aux miffions dans la grande Tartarie, & converti une grande multitude d'infidéles. A fa place le pape noma archevêque de Cambalu Nicolas religieux du même ordre des freres Mineurs, qu'il fit facrer par le cardinal Annibaldo évêque de Tufculum, & lui fit doner le pallium par deux cardinaux diacres. C'est ce que porte la bulle du dix-huitiéme de Septembre 1333. & par une autre du treiziéme de Février de l'année fuivante, le pape lui permit d'emmener avec lui vingt freres clercs & fix freres lais du même Ordre. Il le chargea auffi de lettres de recommandation pour le grand Can & d'autres princes Tartares.

Vers le même temps le pape fit expédier une bulle où il done de grands pouvoirs aux freres Prêcheurs emploïés dans les miffions Orientales & Septentrio nales: en voici la fubftance: Nous vous permétons de baptifer, fuivant la difpofition du droit, ceux dont le baptême eft douteux en difant: Si tu es baptisé je ne te rebaptife pas : mais fi tu ne l'es pas, je te baptife, & le refte. Cette disposition de droit est une décrétale d'Alexandre III. qui eft la premiere autorité que je conoiffe pour adminiftrer le baptême fous condi3. part. 9.66. tion; & c'eft auffi celle que S. Thomas allégue fur ce 4. 9. ad 4. fujet. Les anciens cités par Gratien n'usoient point de Dift. 4. c. cette précaution, fachant bien que Dieu conoît notre 110. 11. &c. intention & ne s'y peut tromper. La bulle continuë :

Extra de bapt.c. 2.

a.

༡.

De confecr.

6

Nous accordons auffi aux évêques de votre Ordre ou AN. 1333. autres étant dans la communion du S. fiége, d'ordoner fous condition les fidéles de ces quartiers là, qui n'aïant pas été ordonés légitimement, n'ont pas laiflé d'exercer les fonctions eccléfiaftiques ; & leur conférer les Ordres, tant mineurs que facrés, en gardant les interstices autant qu'il fe pourra faire fans scandale. La bulle eft du troifiéme d'Octobre. Par une autre du même jour il permet aux nouveaux convertis de demeurer mariés avec les perfones qui font leurs parentes ou alliées au quatrième degré ; & s'ils étoient gentils & mariés avant leur converfion, il le permet en quelque degré que ce foit, pourvû qu'il ne foit pas c. Gaudedéfendu par la loi divine. Sur quoi il cite la décrétale mus s. Extra d'Innocent III.

de Divort.

XXXII.

la vifion béa

n.

Cont. Nang.

Duboulai

to.4.P. 235*

La queftion de la vifion béatifique agitée deux ans auparavant sembloit afsoupie : mais elle fe réveilla Queftion fur cette année plus vivement, & l'opinion du pape fut tifique. publiquement foutenue à Avignon, principalement Suprem. 20. par quelques cardinaux, les uns pour lui plaire, les au- p. 758. tres de peur de lui déplaire. Car un frere Prêcheur Anglois nommé Thomas Valles aïant parlé en chaire contre cette opinion, le pape le fit auffi-tôt mettre en prifon : voulant non-feulement qu'on la foûtint,mais qu'on la prêchât. Et comme elle étoit rejettée à Paris par toute la faculté de théologie, on crut que c'étoit pour la foutenir que le pape y avoit envoïé deux docteurs favoir Géraud Eude général des freres Mineurs, & un frere Prêcheur nommé Arnaud de S. Michel Vading. pénitencier du pape, qui difoient toutefois qu'ils é- 1333.7.12 toient envoïés pour traiter de la paix entre le roi d'An

gleterre & le roi d'Ecoffe. Quand ils furent à Paris le

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général Geraud traita la question en préfence d'ané AN. 1333. infinité d'étudians, foutenant que les ames des faints

P. 759.

Rain. n. 46.

ne verront point Dieu de la vifion béatifique jufqu'à la réfurrection des corps & au jour du jugement: ce qui excita un grand murmure entre les étudians, & ils difoient qu'une telle erreur ne devoit point paffer fans punition. Le frere Prêcheur qui accompagnoit Geraud voulut excufer le pape, & dit en un fermon qu'il ne tenoit point cette doctrine & ne l'avoit ja

mais tenuë.

Le pape lui même fachant que le roi Philipe étoit alarmé du bruit que faifoit cette question, lui écrivit une lettre où il dit: Nous avons apris que vous aviés excité quelques.docteurs à prêcher que les ames faintes voïent clairement l'effence divine avant la réfurrection; & que vous aviés repris aflés durement ceux qui refufoient de le faire. D'autres nous ont raporté, ce que nous croïons entiérement, que.comme quelquesuns difoient qu'ils n'ofoient prêcher cette doctrine, vous leurs aviés dit qu'aucune crainte ne devoit les détourner de prêcher la vérité. Or comme S. Auguftin & plufieurs autres docteurs font de différens avis fur cette question, nous en avons quelquefois fait mention dans nos fermons pour éclaircir la verité : fans dire un mot de notre tête, mais raportant les paroles de l'écriture & des peres. Et parce qu'on vous dit peutêtre que nous n'avons pas le degré de docteur en théologie, nous fouhaiterions que vous vouluffiés entendre ce que nous avons dit & écrit en cette matiére. Nous l'avons doné à l'archevêque de Roüen pour -vous l'expliquer, fi vous y vouliés bien doner attention. Cependant nous vous prions de faire dire aux

P

docteurs de Paris que fans s'étoner d'aucunes menaces, AN. 1333.. ils difent hardiment ce qu'ils jugeront à propos pour l'éclairciffement de la verité, jufqu'à ce que le S. fiége en ait autrement décidé. La lettre eft du dix-huitiéme de Novembre.

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Le général des freres Mineurs, qui étoit à Paris,

fachant le fcandale qu'avoit produit fon fermon & C. Nang. p. le chagrin qu'en avoit le roi, alla le trouver

pour s'ex 759. cufer fur ce fujet: mais le roi craignant d'être furpris par les difcours artificieux de ce religieux, dit qu'il l'entendroit volontiers en préfence de quelques favans théologiens. Il fit donc venir dix docteurs des plus, habiles qu'on put alors trouver à Paris, dont quatre étoient de l'ordre des freres Mineurs, & en présence de Geraud Eude il leur demanda ce qu'ils penfoient de la doctrine qu'il avoit depuis peu prêchée à Paris. Ils la rejettérent tous, la déclarant fauffe & hérétique: mais ils ne purent amener Geraud à leur fentiment.

Le roi n'étant pas content de cette conférence, fit apeler peu de jours aprés en fa maison du bois de Vincennes tous les docteurs en théologie avec tous les évêques & les abbés qui fe trouvoient alors à Paris ; & ily fit aufli apeler le général Geraud. Quand ils furent affis le roi parlant françois leur fit deux questions : Si les ames des faints voïent dés maintenant la face

XXXIII.

Avis des : docteurs de

Paris.

de Dieu; & fi certe vifion ceffera au jour du jugement, Cont. Nang. en forte qu'il en furvienne une autre. A la premiere p. 760.. queftion ils répondirent affirmativement : ajoûtant que cette vifion ne ceffera point au jour du jugement, mais qu'elle demeurera dans toute l'éternité. Il est vrai que quelques-uns dirent, que cette vifion fera plus par

AN. 1333.

Duboulai

p. 236.

Nav. to. I.

P. 61.

Preuv. lib. Gall. edit. 1651.6. 35.

P. 1267.

faite au jour du jugement: à quoi s'acorda le général Geraud, mais il parut que c'étoit comme malgré lui. Le roi pria tous les docteurs qui étoient préfens.de doner cet avis par écrit ; ce qui fut fait. La lettre avoit vingt-neuf seaux, autant qu'il fe trouva là de docteurs; & on en fit trois exemplaires, dont un fut envoïé au pape de la part du roi, qui lui demanda d'ailleurs d'aprouver la décifion des docteurs de Paris. Car, ajoûta-t'il, ils favent mieux ce qu'on doit croire en matiere de foi, que les juriftes & les autres clercs, qui ne favent que peu ou point de théologie; & nous châtierons ceux qui foutiennent le contrate. Ce font les paroles du moine de S. Denis écrivain du temps, qui a continué la cronique de Guillaume de Nangis.

Nous avons la lettre même des docteurs adreffée au hift. vn.to.4. roi Philipe de Valois qui porte en tête leurs noms, Launoi hift. favoir Pierre patriarche de Jerufalem, Pierre archevêque de Rouen, Guillaume Bernard chancelier de Paris, Nicolas de Lire de l'ordre des freres Mineurs, & dix-neuf autres moins connus. Ils difent que le roi les affembla à Vincennes le quatriéme dimanche de l'avent: c'étoit le dix-neuviéme de Décembre cette année 1333. Ils ajoûtent que le roi leur fit prêter ferment de dire fincérement ce qu'ils penfoient fur l'état des ames faintes dépouillées de leurs corps. Ils nomment les princes qui étoient préfens, favoir Philipe roi de Navarre, Jean fils aîné du roi duc de Normandie, Louis duc de Bourbon, Charles frere du roi, comte d'Alençon, & Gui comte de Blois. Puis ils nomment les prélats, favoir Guillaume archevêque d'Auch, Guillaume évêque de Paris, André d'Arras Guillaume de Comminges, Pierre de Rodés, Roger

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