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mil. Byz. p.

238.

roi Robert, le priant de s'apliquer à cette affaire & de AN. 1336. faire enforte qu'Andronic envoïe fes nonces en cour de Rome. Mais il étoit plus commode aux Grecs d'aller à Naples qu'à Avignon, & ilsy auroient eû plus de liberté. Le pape écrivit aufli sur ce fujet à l'imperatrice Ducange FaJeanne femme d'Andronic,que les Grecs nommoient Anne, & qui étoit fille du comte de Savoie. C'eft à Rain.n.33. vous, dit le pape, qui tirés votre origine d'une maifon catholique de travailler efficacement à cette réünion, tant pour vous-même que pour votre époux & vos enfans. Mais ce projet de réunion n'eut point de fuite par la divifion des Latins entr'eux,qui les empêcha d'envoïer aux Grecs les fecours qu'ils leur promettoient contre les Turcs. Car ce fut cette année J. Vill. xx 1337. que commença la longue & funefte guerre entre les Génois & les Venitiens.

n. 34

6. 68.

LIII. Décimes détournées.

Cont. Nang

P. 767.

Cependant le roi Philipe de Valois témoignoit toûjours vouloir pourfuivre la croifade, & cette même année, aprés avoir vifité les parties éloignées de fon roïaume, il alla voir le pape Benoît accompagné de son fils Jean duc de Normandie. Le roi ar- Vita PP. p. riva à Avignon le troifiéme de Mars 1336. c'eft-à-dire 224. 817 1337. avant Pâques, jour remarquable par une éclipfe du foleil. Le pape & le roi conférerent secrétement feul à feul touchant le paffage d'outremer, qui devoit avoir commencé dés le premier jour d'Août précédent ; & le roi alla enfuite à Marseille pour visiter le tombeau de S. Louis de Touloufe, & voir la flore qu'il faifoit préparer pour fon paffage.

Le roi de France & le roi d'Angleterre avoient levé des décimes fur le clergé de leurs états fous prétexte de cette croifade qui ne s'exécutoit point, & ils em

Yyy iij

Rain. 1337

n. 22.

AN. 1337. ploïoient ces deniers à la guerre qu'ils fe faifoient l'un à l'autre. Sur quoi le pape écrivit ainfi au roi Philipe: Vous favez que vos procureurs envoïés au S. fiége ont juré en votre nom que vous ne détourneriés point à d'autres ufages ce qui vous avoit été accordé par le S.fiége pour le paffage d'outremer. Si donc on faifoit maintenant le contraire, emploïant l'argent des décimes à d'autres guerres, principalement contre des Chrétiens: confiderés, outre l'offenfe de Dieu & la vengeance que vous en devriés craindre, ce que l'on diroit de vous & de nous, puifque nous ne pourions vous accorder cette grace fecrétement & fans le confeil des cardinaux. Il paroît maintenant, diroit-on, comme l'églife & le roi fe moquent de nous: puifque cet argent destiné à retirer la terre fainte des mains des infidéles, s'emploïe à répandre le fang des Chrétiens. Et s'il fe trouvoit occafion de faire le paffage d'outre-mer & que le S. fiége voulût impofer d'autres décimes: on s'en moqueroit, & on diroit, qu'elles ne feroient pas mieux emploïées que les premieres. La lettre eft du quatrième d'Avril 1337. Le pape fe plaignoit de même du mauvais emploi des décimes en Angleterre & en Portugal.

Rain. n. 21.

25.

LIV. Plaintes du

Pape contre le roi de France.

n. 15.

Mais il faifoit encore d'autres plaintes contre le roi de France, comme on voit dans une lettre aux deux nonces qu'il avoit envoïés pour procurer la paix entre la France & l'Angleterre, favoir Pierre Gomès Vita PP. p. Efpagnol, cardinal prêtre du titre de fainte Praxéde, & Bertrand de Montfavés cardinal diacre du titre de fainte Marie en Aquire. La lettre eft du vingt-troifiéme de Juin & porte en fubftance: Nous avons apris par les plaintes de plufieurs perfones que les officiers

202,

R. n. 17.

du roi de France troublent les eccléfiaftiques dans AN. 1337. la poffeffion de leurs bénéfices, les en dépouillent par violence & ufurpent leurs biens. Pendant la vacance des églifes cathedrales où le roi prétend avoir droit de Régale, il confére les bénéfices que le pape ou les collateurs ordinaires ont conferé avant la vacance de l'évêché, fi les pourvûs n'en ont pas pris poffeffion; & ceux dont les possesseurs auroient pû de droit en être privés pour crime ou pour autre cause : quoique le juge ecclésiastique n'ait doné aucune fentence contre le poffeffeur. C'eft ce que difent nos jurifconfultes François, qu'il fuffit pour doner lieu à la Régale que le bénéfice foit vacant de fait ou de droit.

La lettre continuë: S'il arrive quelque conteftation fur ce fujet, le roi s'en attribue la conoiffance & à fa cour. De plus, il étend la régale à plusieurs églises où elle n'avoit point lieu fous les rois fes prédéceffeurs, comme à l'église de Tours & à plufieurs autres ; & pendant la vacance des églifes les officiers du roi en dégradent les terres fous prétexte de garde: aliénant les étangs, les bois, les moulins, ou les détruifant de forte que de long-temps ils ne fc pouront rétablir. Le pape ordone à fes nonces d'exhorter fortement le roi à corriger tous ces abus.

a

Il les chargea d'une lettre au roi d'Angleterre Edouard datée du même jour vingt-troifiéme de Juin & remplie de femblables plaintes : que fes officiers & plufieurs nobles maltraitoient les eccléfiastiques, les dépouilloient de leurs bénéfices, de leurs biens & de leurs droits; & que le roi le diffimuloit. On voit par ces exemples le foulévement univerfel des laïques contre le clergé.

7. 18.

11. 200

AN. 1337.

LV. Concile

n. 20.

Gall. Chr. nova 10.1. p. 322.

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On le voit encore par les réglemens du concile d'Avignon tenu cette année, 1337. le troifiéme de Septembre, au monaftere de S. Ruf, où avoit été tenu d'Avignon. celui de l'an 1326. Les trois archevêques des mêmes Sup. l. xcii. provinces y préfidérent : favoir Gafbert d'Arles, Bertrand d'Embrun & Armand de Narcis d'Aire, fuccesseur d'Arnaud, qui avoit fuccedé à Jaques de Concos mort en 1329. A ce concile d'Avignon affiftérent huit évêques de la province d'Arles, cinq de celle d'Embrun & quatre de celle d'Aix, faisant avec les trois archevêques vingt prélats en tout; & on y publia un decret de foixante-neuf articles, répetés la plufpart du concile de 1326. Voici ce qui me paroît de remarquable dans les autres. Les paroiffiens ne recevront l'euchariftie à Pâques que de la main de leurs curés. Les clercs bénéficiers ou conftitués dans les ordres facrés, s'abftiendront de viande tous les famedis en l'honeur de la fainte Vierge & pour doner bon exemple aux laïques. L'abstinence du famedi avoit été orSup.l.lix.n. donée trois cens ans auparavant à l'occasion de la treve de Dieu; & l'on voit ici qu'elle n'étoit pas env. Thomaff. core univerfellement établie, comme il paroît encore d'ailleurs.

art. 4.

28.

art. 5.

jeunes 2.part.

ch. 16.n.8.

Conc. Aven. art. 8.

Quelques juges eccléfiaftiques voïant que les excomuniés demeuroient long-temps endurcis fans fe foucier des cenfures, faifoient jetter des pierres contre la maifon de l'excomunié, comme on fir à Paris l'an Sup. liv. xc. 1304. D'autres faifoient venir un prêtre revêtu de ses ornemens,ou porter une bierre comme pour enterrer l'excomunié. Le concile d'Avignon défend ces procédez extraordinaires ; & ordone de s'en tenir aux remédes de droit. Mais ces remédes ne vont point au

n. 45.

delà

art. 49.

delà de l'excomunication. Les autres réglemens de ce AN. 1338. concile regardent principalement les ufurpations des biens ecclefiaftiques & les violences contre les perfones des clercs. On n'oblige les chanoines même des cathédrales qu'à deux mois de réfidence ; & on done un an à ceux dont les dignités demandent les ordres facrés pour s'y faire promouvoir. Il eût été plus canonique de les en déclarer indignes, puifqu'ils les méprifoient & ne cherchoient qu'à joüir des biens de l'églife & non pas à la servir.

a. st.

LVI.

roi d'Arme

Rain. 1337.

1. 24.

Leon roi d'Armenie, aprés avoir inutilement imploré le fecours des Francs, fut enfin réduit à se Difpenfeau foumettre au fultan d'Egypte, & à lui promettre par nie. ferment prêté fur les évangiles en préfence de fon envoïé, qu'il n'envoïeroit ni ambaffadeurs ni lettres au pape où à la cour de Rome. Le pape Benoît l'aïant apris d'ailleurs écrivit au roi d'Armenie une lettre où il dit: Un tel ferment eft contraire à la volonté de Dieu & à la justice, & déroge à votre dignité. D'ailleurs il n'eft point volontaire, mais extorqué par la violence de l'ennemi : c'eft pourquoi nous vous en déchargeons par l'autorité apoftolique, & déclarons que vous n'êtes point tenu de l'obferver. La lettre eft du premier de Mai 1338. mais aprés de telles difpenfes quels fonds pouvoient faire les infidéles fur les fer

mens des Chrétiens.

pour

LVII.

Affaire de

La négociation de Louis de Baviere fa réconciliation avec le n'aïant eû de fuccés, ce Louis de

pape

pas

prince rapella fes ambaffadeurs Robert duc de Bavie- Baviere. re & Guillaume comte de Juliers; & Henri de Verne- Sup. n. 420 berg archevêque de Maïence attaché à Loüis assembla

à Spire les évêques de Strasbourg,d'Ausbourg, d'Eich

Tome XIX.

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