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de Macaire, fuivant la coutume des Armeniens, qui AN. 1305. changeoient de nom en entrant en religion : il mourut peu aprés favoir l'an 1270. Le roi Haïton second ne voulut point fe faire couroner, & aïant pris l'habit des freres Mineurs, fe fit nommer Jean: mais il Sanut.p.233. n'étoit que du tiers ordre, puifqu'il ne prétendoit pas 1294. n. 10. Vading. an. renoncer au roïaume. Sa fœur Marie époufa Michel Pachym. lib. fils aîné de l'empereur Andronic, ce qui lui fit faire 1x. 6.6. un voïage à CP. mais pendant fon absence fon frere Sebat prit la courone en 1294. & Haïton étant revenu les Armeniens ne voulurent plus le reconoître pour roi. Il étoit neceffaire d'expliquer ceci, parce que plufieurs auteurs modernes ont confondu deux de ces Haïtons, & quelques-uns tous les trois.

En Grece les évêques feparés du patriarche Athanase se réfolurent enfin à le reconoître par les preffantes inftances de l'empereur Andronic; & la réünion fe fit le dimanche des Rameaux onzième d'Avril 1305. Mais le patriarche d'Alexandrie nommé auffi Athanafe demeura opiniâtre dans fa résolution de rejetter celui de CP. quoique l'empereur pût faire pour le perfuader. Il ne nommoit donc plus dans la liturgie ni Athanafe de CP. ni l'empereur : c'eft pourquoi les évêques vouloient l'ôter lui-même des Diptyques. Toutefois ils ne fe prefferent pas de le faire, efperant qu'il changeroit d'avis & craignant de l'aigrir davantage : outre que la caufe ne paroiffoit pas fuffifante pour effacer fon nom. Ils crurent donc plus fage de differer comme allant le retrancher s'il continuoit de refifter, & cependant ils s'aviferent de ce ménagement. Que le patriarche de CP. ne celebteroit point la liturgie, de peur que les diacres officians avec

XLVIII. Evêques reavec Atha nafe de CP. Pachym. lib.

conciliés

IX. 6. 20.

AN. 1303. lui ne fuffent obligés de lire dans les Diptyques le nom de celui d'Alexandre; & que des prêtres celebreroient seuls sans diacre. On le pratiqua ainfi dans le palais & même dans la grande églife, non-seulement les jours ordinaires, mais aux fêtes les plus folentnelles. Dés la fête de l'Orthodoxie que les Grecs cele-: brent le premier dimanche de carême, quoique l'em-`. pereur fût prefent & la foule du peuple tres grande, le patriarche ne parut point. Ce fut un prêtte qui officia feul & à baffe voix en forte qu'on ne l'entendoit: point à caufe du bruit. Ce fut la même chofe aux fètes de Pâques & à celle de faint George.

to.

XLIX.

Le S. fiége étoit toûjours vacant par la mefintelliArtifices du gence des cardinaux enfermés dans le conclave à Pecard. de Pra- roufe & divifés en deux factions prefque égales. De Jo. Villani. l'une étoit chef Matthieu Roffo des Urfins avec Franlib.viii.c.So. S. Anton. çois Gaëtan neveu du pape Boniface : l'autre avoit par.3.tit.21. pour chef Napoleon des Urfins & le cardinal de Pra

6. I

to, qui vouloient rétablir leurs parens & leurs amis les Colonnes : les premiers vouloient faire un pape Italien & favorable aux amis de Boniface, les autres. vouloient élire un François étant liés au roi Philipe & au parti Gibellin. Un jour le cardinal de Prato fe trouvant en particulier avec François Gaëtan lui dit : Nous faisons un grand mal & un grand préjudice à l'église en n'élifant point de pape. Il ne tient pas à moi, dit Gaëtan; & l'autre reprit: Et fi je trouvois un bon moïen feriés - vous content? Gaëtan répondit qu'oüi; & la conclufion fut, que pour ôter tout foupçon une des factions choifiroit trois Ultramontains propres à être papes, que l'autre choifiroit dans quarante jours un de ces trois, & que celui-là feroit:

pape. La faction du cardinal Matthieu fe chargea AN. 1305. de choifir les trois, croïant prendre l'avantage; & ils choisirent trois archevêques Ultramontains à leur égard, c'est-à-dire au nôtre de deçà les monts, faits par le pape Boniface, leurs amis de confiance, & ennemis du roi de France leur adverfaire: tenant pour affuré que quel que fut celui que prendroit l'autre faction, ils auroient un pape à leur gré.

Le premier des trois & leur plus affidé étoit Bertrand de Got archevêque de Bordeaux; & le cardinal de Prato crut que c'étoit celui qui leur convenoit le mieux pour arriver à leur but. Il eft vrai qu'il étoit créature de Boniface & point ami du roi de France, à caufe des maux que Charles de Valois lui avoit faits dans la guerre de Gascogne : mais le cardinal de Prato le conoiffoit pour homme ambitieux & intereffé, & qui feroit aifément fa paix avec le roi. Ainfi lui & ceux de sa faction firent fecretement & par écrit leurs! conventions avec l'autre faction, puis fans qu'elle en cût conoissance ils écrivirent au roi & lui envoïerent ce traité par des couriers fidelles que leur fournirent leurs marchands, & qui firent telle diligence qu'ils vinrent de Peroufe à Paris en onze jours. Par ces lettres ils prioient le roi de recevoir en grace l'archevêde Bordeaux, s'il vouloit fe reconcilier lui-même avec l'églife & relever fes amis les Colonnes, parce qu'il dépendoit de lui de le faire pape.

que

Le roi aïant reçu ces lettres, en eût une tres-grande joïe & embrassa l'entreprise avec ardeur. Il écrivit à l'archevêque des léttres pleines d'amitié, lui donant un rendés-vous pour conferer enfemble: favoir une abbaie dans une foreft prés S. Jean d'Angeli, où le roi

AN. 1305..

fe rendit fix jours aprés fecretement & avec peu de fuite & l'archevêque de fon côté. Aprés qu'ils eurent oüi la messe & fait ferment fur l'autel de le garder fidelité, le roi propofa au prélat avec de belles paroles de le reconcilier avec Charles de Valois, puis il lui dit: Il eft en mon pouvoir de vous faire pape fi je veux, & c'est pour ce fujet que je fuis venu en forte que fi vous me promettés fix graces que j'ai à vous demander, je vous procurerai cette dignité. Alors pour lui montrer qu'il avoit ce pouvoir, il tira les lettres qu'il avoit reçues & le traité entre les deux factions des cardinaux.

L'archevêque aïant vû ces piéces & transporté de joïe, se jetta aux pieds du roi & lui dit: Sire, je voi maintenant que vous m'aimés plus qu'homme du monde, & que vous me voulés rendre le bien pour le mal: vous n'avez qu'à commander, je ferai toûjours prêt à vous obéir. Le roi le releva & le baifa, puis lui dit: Voici les fix graces que je vous demande. La premiere que vous me reconciliés parfaitement avec l'églife & me faffiés pardoner le mal que j'ai fait à là prife de Boniface. La feconde de me rendre la communion à moi & à ceux qui m'ont fuivi: la troifiéme que vous m'accordiés toutes les décimes de mon roïaume pendant cinq années, pour les frais que j'ai faits en la guerre contre les Flamans: la quatrième, que vous anéantirés la memoire du pape Boniface: la cinquième, que vous rendrés la dignité du cardinalat à Jacques & Pierre Colonne, & que vous ferés cardinaux quelques-uns de mes amis. Quant à la fixiéme grace, je me réserve à la déclarer en temps & lieu, parce qu'elle eft fecrette & importante. L'arche

vêque promit le tout avec ferment fur le corps de notre Seigneur, & de plus donna pour ôtages fon frere & deux de ses neveux; & le roi lui promit auffi avec ferment de le faire élire pape. Aprés quoi ils fe féparerent tres-bons amis, & le roi emmena les ôtages fous prétexte de la reconciliation de l'archevêque avec Charles de Valois.

AN. 1305.

L.

élû pape.

Si-tôt qu'il fut de retour à Paris il écrivit au cardinal de Prato & à ceux de fa faction ce qu'il avoit Clement V. fait, & qu'ils pouvoient élire en fûreté l'archevêque de Bordeaux; & l'affaire fut fi bien conduite que la réponse arriva tres-fecretement à Perouse en trentecinq jours. Le cardinal de Prato l'aïant reçuë la communiqua auffi en fecret à fa faction: puis ils dirent à la faction oppofée: Nous nous affemblerons tous quand il vous plaira, nous voulons obferver les conventions. Les deux factions fe réunirent donc, & ratifierent leur traité folemnellement par lettres & par ferments. Alors le cardinal de Prato aïant pris un texte de l'écriture convenable au fujet, fit un difcours qu'il conclut en élifant au nom de tous pour pape Bertrand de Goth archevêque de Bordeaux, & on chanta le Te Deum avec grande joïe. Ainfi furent trompés ceux de la faction de Boniface, qui croïoient avoir pour pape l'homme en qui ils avoient le plus de confiance. Tout ce recit eft tiré de l'histoire de Jean Villani.

ጸ...

Mais dans le decret autentique de cette élection en to.xi.conc.p. forme de lettre au nouveau pape les cardinaux difent. 1305. en substance : Le S. fiége étant vacant par le decés de Benoist XI. nous entrâmes en conclaves à Perouse dans le palais où il demeuroit au temps de fa mort: mais quatre cardinaux en fortirent, favoir Jean évê

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