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'DE

LA COUR

DE

PHILIPPE - AUGUSTE,

Par Mue, DE LUSSAN.

TOME

SECOND..

E

SAINTE

B.D.

BIBLIOTHÈQUES J.

Les Fontaines
CHANTILLY

A ROUEN,

Chez P. MACHUEL & J. RACINE
à l'Hôtel S. Wandrille, rue Ganter e

M. DCC. LXXXI I.
AVEC PERMISSION

S

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ANECDOTES

DE LA COUR

DE

PHILIPPE-AUGUSTE.

LA fituation où Mademoiselle de

Couci laiffoit le Comte de Rethel, feroit difficile à exprimer. Comment pouvoir démêler les mouvements confus dont il étoit agité? Adélaïde venoit de prononcer qu'elle ne feroit jamais à Alberic: quel efpoir pour Roger ! Maiselle venoit de lui dire qu'elle ne pouvoit être à lui : quel arrêt! Il fe rappelle auffi les derniers mots qu'elle a dit: Je puis n'étre jamais à perfonne. Ah! trop heureux Roger, s'écrie-t-il; n'eft-ce pas t'affurer qu'elle ne fera jamais qu'à toi ? Oui! belle Tome II.

A

Adélaïde, vous y fèrez. Je n'ai point de rival aimé ; vous avez daigné m'en affurer. Le Maréchal eft haï: vous ofez laiffer voir cette haine à un pere le plus abfolu des hommes ; vous ofez prendre la réfolution de lui réfifter. Qui peut vous infpirer tant de fermeté ? C'eft l'Amour! c'est lui Oui! lui feul peut caufer votre haine & votre défobéiflance! Vous venez de me dire que je n'ai point de rival: votre caractere m'aflure de la vérité de ces mots; ce feroit pour moi un crime d'en douter. Je n'ai donc point de rival? Je fuis donc aimé ? Vous pouvez donc belle Adélaïde, être à moi ! Je faurai vaincre tous les obftacles..... Mais, reprenoitil, tout s'oppofe à mes vœux..... Tout favorife Alberic.... Adélaïde ne lui eftelle pas promife? C'eft au Roi que fon pere a donné fa parole! Hé quel eft ce pere ? C'eft Enguerrand. Le Comte de Rethel occupé de toutes ces réflexions, fe retira, fans entrer chez Madame de Couci, où il avoit eu deffein de paffer en fortant de chez Raoul.

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La convalefcence de la Maréchale permettoit que l'on s'occupât des apprêts du mariage de fon fils apprêts que

Mademoiselle de Couci voyoit avec un effroi mortel. Un jour qu'elle étoit feule dans fon appartement, Enguerrand y vint, & lui parla en ces termes.

• Mon amitié pour vous, ma fille, me fait oublier que vous avez ofé charger votre frere de m'apprendre les murmures & la révolte de votre cœur contre mon choix. Je vous crois déjà rentrée dans votre devoir vous ferez dans huit jours la Maréchale du Mez; je vous l'ai déjà dit, préparez-vous à obéir. Adélaïde voulut fe jetter aux genoux de fon pere; mais Enguerrand l'arrêta, & lui dit d'un ton févere : Quel eft votre deffein? Qui vous a infpiré affez de hardieffe pour ofer me montrer une volonté ? Votre devoir vous ordonne de vous conformer à la mienne : & que je ne voie plus de traces d'une répugnance qui me choque, & qui pourroit trop m'irriter! Enguerrand fortit, & laiffa Adélaïde dans une fituation digne de pitié.

Elle étoit livrée à la douleur la plus vive, lorfque Madame de Fajel entra. Sa furprise fut extrême de trouver Mademoiselle de Couci toute en pleurs ; elle comptoit la trouver occupée des préparatifs d'un jour, qu'elle croyoit un

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