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BRMUNS

NIDER

BONNE.

Chronolog. Monaft. German. & Audifret, Geog. Tom. III. CHANO Les Chanoineffes de Nidermunfter & d'Obermunfter à NISSES D'O. Ratisbonne, étoient auffi autrefois Religieufes de l'Ordre de TER ET DE faint Benoît. Celles d'Obermunfter ou du Monastere d'en- MI MSTER haut, font plus anciennes. Leur Abbaïe fut fondée par la A RATISReine Hemme, femme de Loüis Roi de Germanie, fils de P'Empereur Louis le Debonnaire. Ce Prince à la priere de sa femme, fit un échange de ce Monaftere avec celui de Manfée, qu'il donna à Baturic Evêque de Ratisbonne, comme il paroit par fes Lettres expediées à Regenspurg l'an 831. & il donna enfuite celui du Haut-Munster à fa femme,qui l'amplifia, & lui affigna de gros revenus,aïant choifi ce lieu la fepulture. Son fils l'Empereur Charles le Gros prit ce Monaftere fous fa protection l'an 886. & entr'autres Privileges. qu'il accorda aux Religieufes, il leur permit d'élire leurs Abbeffes. Les guerres furvenuës en Allemagne aïant caufé le relâchement dans la plupart des Monafteres, celui d'Obermunfter n'en fut pas exemt, les Religieufes avoient abandonné les Obfervances Monaftiques, & commençoient déja à vivre en Chanoineffes, lorfque Wolfang Evêque de Ratisbonne, y rétablit la Discipline Réguliere l'an 974. Ce Monaftere aïant été ruiné quelques années après, l'Empereur Henri II. le fit rebâtir de fond en comble, & fit dédier l'Eglife en fa préfence l'an 1010. Il donna auffi des terres à ce Monaftere pour l'entretien des Religieufes : ce qui fut confirmé dans la fuite par l'Empereur Henri IV. Ces Religieufes fe font enfin fécularisées sous le nom de Chanoinesses. Antoine Yepez met cette Abbaïe au nombre des Abbaïes Princieres, c'est-à-dire où l'on ne recevoit que des filles de Princes.

L'Abbaïe de Nidermunfter ou du Monaftere d'en bas eut pour fondatrice Judith, fille d'Arnoul le mauvais Duc de Baviere, laquelle époufa Henri, auffi Duc de Baviere, frere de l'Empereur Othon le Grand, & ce Monaftere fut dedié en l'honneur de faint Herard. L'Empereur Othon II. à la priere de fa femme Adelaïde & de la Princesse Judith, en augmenta les revenus. L'Evêque Wolfang y rétablit auffi la difcipline reguliere, & l'Empereur Henri II. confirma l'an 1002. tous les privileges dont joüiffoit ce Monaftere fondé par fon aïeule,& le prit fous fa protection,afin Hhh iij

CHANOI NESSES

que les Religieufes qui y étoient puffent mieux obferver la D'ESSI N. Regle de faint Benoît. Les Abbeffes de ces deux Monaftefont Princeffes de l'Empire & du cercle de Baviere. Elles envoïent leurs Députés aux Etats de l'Empire, & elles fourniffent chacune pour leur contingent en tems de guerre deux cavaliers & fix fantafsins.

CHANCI

D'AN

DLAVY.

Joann. Mabillon, Annal. Ord. S. Bened. Tom. III. & IV. Yepés, Chroniq. general. de l'Ord. de faint Benoit, Tom. IV.

Il y a de l'apparence que les Chanoineffes d'Effen font plus confiderables que celles dont nous venons de parler, puifque leur Abbeffe qui eft auffi Princeffe de l'Empire, & comprife dans le Cercle de Weftphalie, fournit pour fon contingent en tems de guerre deux Cavaliers & 13. fantaffins. Elle députe auffi aux Etats de l'Empire, & fon Chapitre eft compofé de cinquante deux Chanoinesses,& vingt Ĉhanoines. Je n'ai pu trouver l'origine de cesChanoineffes. Leur Abbaïe eft fituée dans la ville du même nom, que quelquesuns mettent dans le Comté de la Marck, & d'autres dans le Duché de Berg. Elle eft fur une petite riviere qu'on nomme auffi Effen, à trois milles du Rhin & de Duifbourg, & à un peu plus de Dorften vers le midi. Cette ville eft Imperiale & fous la protection des Ducs de Cleves.

Thom. Corneille, Diction. Geograph. Tom. II.

L'origine des Chanoineffes d'Andlaw en Alface eft plus NISSIS connue. Elles ont eu pour fondatrice, vers l'an 880. Richarde femme de l'Empereur Charles le Gros. Ce Prince qui avoit l'efprit foible, conçut de la jaloufie contre fa femme, & la foupçonna même d'adultere avec Liutward Evêque de Verceil, qui tenoit la premiere place dans la faveur de l'Empereur. Il la répudia dans une Assemblée des Etats qu'il tint en Allemagne, & jura qu'il ne l'avoit jamais touchée; quoiqu'il y eût dix ans qu'ils fuffent enfemble. L'Imperatrice voulut fe purger de ce crime par un combat particulier, ou par l'attouchement du fer chaud ; mais quoiqu'elle fût reconnue pour innocente, le divorce fe fit, & elle entra dans le Monaftere d'Andlaw qu'elle avoit fait bâtir en Alface vers la montagne de Vofge, où elle vêcut fi faintement qu'elle a merité que l'Eglife lui ait déferé un culte public, Dieu Faiant favorifée du don des miracles pendant fa vie, & après fa mort. Ces Chanoineffes qui font au nombre de douze,

T.VI.P. 431

Chanoinesse de hombourg

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de St Etienne de Strasbourg

et

NOINESSES

ont été Religieufes de l'Ordre de faint Benoît dans leur ori- DES CHA gine. Il y en a encore d'autres en Allemagne que nous paf- DE HOMfons fous filence, comme peu confiderables, & nous par- BOURG. lerons dans la fuite de celles qui font Protestantes.

Joann. Mabill. Ann il. Ord. S. Bened. Tom. III. pag. 260. & Gafpar Brusch, Chronolog. Monafter. Germ.

Les Chanoineffes de Hombourg n'ont pas moins profeffé la Regle de faint Benoît que les autres dont nous venons de parler. Ce Monaftere fut fondé vers le milieu du feptiéme fiécle par Attic Duc de Germanie,qui le donna à fa fille fainte Odille. Ce Monastere étant fitué sur une montagne fort efcarpée qui en rendoit l'accès très difficile, cette Sainte en fit bâtir un autre au pied de la montagne, auquel on donna le nom de Nidermunfter ou Monaftere d'en bas, & elle y joignit un Hôpital pour recevoir les pellerins: elle étoit auffi Superieure de ce Monaftere; mais elle demeuroit ordinairement à celui qui étoit fur la montagne; on célébre la Fête de cette Sainte le 13. Decembre : ce qui a fait conjecturer à quelques-uns qu'elle étoit morte ce jour-là, vers l'an 760. felon l'opinion de ces mêmes Ecrivains, fondés en cela fur quelques anciens titres, où il paroît qu'elle vécut jufqu'à l'âge de 103. ans, & qu'elle vivoit encore l'an troifiéme du regne de Pepin le Bref Roi de France: c'eft ce que rapporte Jean Ruys, dans fes Antiquités de la Vofge, qui prétend auffi que ces Religieufes vivoient fous la Regle de faint Auguftin. Mais le Pere Dom Mabillon en réfutant un Auteur Anonime, qui difoit que fainte Odille avoit préferé la vie canonique à la Monaftique, dit pofitivement qu'elle & fes filles profeffoient anciennement la Regle de faint Benoît, & que cet Auteur parloit apparemment felon l'état où étoit de fon tems le Monaftere de Hombourg, dont les Religieufes avoient déja quitté l'Inftitut de ce faint Fondateur pour fe faire Chanoineffes Séculieres. L'habillement de ces Religieufes confiftoit en une robbe, un manteau & un voile noir: elles portoient anciennement leurs cheveux cordonnez en deux treffes, qui paroiffoient pardevant : dans la fuite elles ajoûterent l'hermine à leurs manteaux, comme on le peut voir dans la figure fuivante, qui reprefente une ancienne Religieufe de Strafbourg, dont l'habillement eft le même que celui des Religicufes de Hombourg.

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