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fentimens de Blancanus, d'Ariftote, & 'de quelqu'autres Philofophes de l'Antiquité, fur l'explication de la force du Gouvernail. On eft furpris de leur ignorance fur ce point. Les raifons qu'on en doit donner nous paroiffent fi fenfibles, que nous croïons avoir lieu de voir avec une forte d'étonnement, qu'on ne les ait pas appercues. Une chofe qu'on fait est toujours très-aifée, quelque diffcile & quelque compliquée qu'elle foit dans le fond; de même celle qu'on ignore paroît toujours très-difficile, quoique fouvent bien fimple. C'eft ainfi que nous regardons avec furprise les erreurs de ces Philofophes; & que peut-être on verra dans la fuite avec moins d'égards la plâ part de nos explications fur différens phénoménes.

45. Pour connoître la caufe des furprenans effets du Gouvernail, nous confidérerons dans fon action deux forces par lefquelles le Vaiffeau eft mû : 1o. La force de l'homme qui pouffe le Timon

lote où la Barre à ftribord ou à babord, c'eft e l'Arà-dire, à droite ou à gauche:2°. La force de l'eau qui pouffe le Gouvernail avec

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ne viteffe égale à celle du Vaiffeau į c'eft principalement de cette feconde force que dépend le mouvement dụ Navire.

46. Quoique Mr. Huguens, le Che valier Renau, Bernoulli, nous faffent affez connoître qu'ils ont regardé cette premiere force comme nulle, eu égard à la feconde, il nous paroît cependant qu'on doit faire attention à cette premiere force, qui eft effectivement réelle, comme on en peut juger par les preuves fuivantes. 47. Rien n'eft plus aifé à découvrir que la réalité de la force de l'homme, pour faire virer le Vaiffeau, quand on fait attention à la réfiftance des fluides contre une furface; & il n'eft pas difficile d'en conclurè que plus le Gouvernail tournèra vîte, plus il fera effort fur le Vaiffeau.

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Par le principe 13, les résistances font comme le quarré des viteffes: or la force

Figure 10.

de l'homme appliquée au Timon, regle le mouvement du Gouvernail; le mouvement du Gouvernail accelere celui de l'eau: donc l'effort du Gouvernail fur le Vaiffeau doit être plus grand, & par conféquent la vîteffe avec laquelle le Vaiffeau vire à ftribord ou à babord, doit augmenter felon la force de l'homme. Développons cette verité.

48. Suppofons que le Vaiffeau étant en mouvement, le Gouvernail foit dans l'inaction, c'est-à-dire, paralléle à la Quille; le Gouvernail ne recevra en cet état aucune impulfion de l'eau, qui coule par une direction sensiblement pa ralléle à la Quille. Changeons la fituation du Gouvernail.

Soit BC la premiere situation qui ne reçoit aucune impulfion, fi l'on meut le Gouvernail pour le mettre dans la fituation DB, alors l'eau GE trouvant le Gouvernail à fon paffage, le pouffera, .1°. felon fa vîteffe, 2°. felon le quarré du finus de l'angle d'incidence: ce fera l'effet de la feconde force.

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Mais cette feconde force eft accelerée par le mouvement du Gouvernail; car, par le premier principe, on peut attribuer la force ou la vîteffe du Gouvernail contre l'eau, à celle de l'eau contre le Gouver nail; & de ce que cette force eft une im pulfion qui augmente comme le quarré de la vîteffe du Gouvernail, il fuit que le Vaiffeau virera d'autant plus vîte, que le Timon ou la Barre tournera plus promptement, & par confequent que la force appliquée au Timon fera grande.

49. Il eft conftant que la force de l'homme qui agit fur le Timon, que M", Huguens, le Chevalier Renau, Bernoulli ; avoient négligée, merite d'autant plus notre attention, que cette force a plus d'avantage. Celle de l'eau contre le Gouvernail n'a lieu que lorfque le Vaiffeau fait route, au lieu que emploïée, foit

que

'celle de l'homme est

le Vaiffeau fasse rou

te, ou qu'il foit en repos.

50. Quoique les grands Hommes que nous venons de nommer, ayent paffé sous

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filence une force fi réelle, il n'y a ceperi dant aucun doute qu'ils ne l'ayent com prife dans la force abfolue de l'eau contré le Gouvernail; ce qui ne fauroit caufer aucun changement, puifqu'il est indifférent d'attribuer certe force à l'eau ou au Gouvernail (principe 1st.) Il eft vrai qu'ils auroient averti les Manoeu vriers d'accelerer le mouvement du Timon, pour donner une plus grande force au Gouvernail, & pour faire virer le plus promptement qu'il eft poffible, 'ils avoient fait attention à cette force, puisqu'un mouvement double ou triple; donne une force quatruple ou neuf fois plus grande; ce qui eft très-considé table.

51. Quant à la recherche de la fituas tion la plus avantageufe du Gouvernail, ils n'ont fait attention qu'au finus de l'angle d'incidence de l'eau fur le Gou vernail : c'eft dans cette recherche le feul objet auquel on doive avoir égard. De e qu'on peut regarder la viteffe du

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