ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

matiere, ceux de Mrs Bernoulli & Pitot font dans une plus grande eftime. Mrs Parent, Huguens, Guinée n'ont donné que des Pieces détachées,

M. Huguens eft le premier, qui ait démontré l'erreur, fur laquelle la Théorie du Chevalier Renau étoit établie. M. Bernoulli en fit auffi voir la faufseté; & ayant relevé une meprise, qui avoit échappé à M. Huguens, il publia en 1714. une nouvelle Théorie. Son Livre fit beaucoup de bruit. Il excita la curiofité des Géometres, & réjouit d'abord les Manoeuvriers. Les premiers le lurent avec plaifir; les feconds ne le virent enfuite qu'avec une forte d'inquiétude.

Cette Théorie étoit fùblime mais elle étoit plus propre à

con

i &

nde

ces

qui

lle

1

tenter les Géometres, qu'à fatisfaire le commun des Marins. Les connoiffances, qu'elle fùpposòit, la rendoient plus curieufe qu'utile. M. Pitot le reconnut; il parut fenfible au chagrin des Pilotes ; ik travailla à rendre cette Théorie plus intelligible; l'enrichit de recherches & de réfléxions neuves, & y joignit des Tables, dont la prolixité du Calcul auroit effrayé un Calculateur moins patient & moins habile,

Le Titre de Théorie réduite en pratique annonça un Traité plus étendu, que celui de M. Bernoulli. On s'attendoit à une Théorie fimple on ne fut pas entierement fatisfait.

Quelque foin que l'illuftre M.
Pitot eût pris, afin de rendre ses

démonftrations moins abftraites & moins compliquées, il ne leur donna point cette fimplicité néceffaire, pour être universellement entendues & pratiquées avec fuccès, On étoit arrêté, prefqu'à tout moment, par des Calculs analictiques, auffi aifés pour des Géometres, que difficiles pour des Pilotes.

Cet inconvénient feroit-il donc infurmontable,me difois-je en moimême, lorfque je lus cette feconde Théorie? Ne fauroit-on parvenir à cette connoissance Théorique de la Manoeuvre des Vaiffeaux, qu'au travers des fentiers épineux d'une Géometrie trop compliquée ? Le défir, que j'eus de la débaraffer d'un Calcul importun, me la fit confidérer fous un autre point de vûë, Je crus avoir trouvé un milieu; &

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

qu'on pouvoit la dépouiller de cer air myfterieux, fous lequel elle étoit enveloppée, fans la priver des démonstrations, qui la fiffent étudier avec plus de goût, & pratiquer avec plus de fatisfaction: mais l'autorité refpectable de M" Bernoulli & Pitot me faifoit craindre, & je me défiois de moi-même.

Ce fut en quelque forte pour fonder le Public, que je publiai un petit Ouvrage, dont le Journal des Savans du mois de Novembre 1744. fit mention, où après avoir exposé les avantages de la Manoeuvre, j'avançai, qu'on pouvoit la mettre à la portée des Pilotes. Le Public parut recevoir ce projet avec quelque applaudiffement. Ce petit fuccès m'encouragea. J'examinai avec

[ocr errors]

plus de foin & d'attention l'une & l'autre Théorie de Mrs Bernoulli &• Pitot.

[ocr errors]

Plus je travaillois fur ces deux Ouvrages, plus j'étois inquiet fur diverfes fuppofitions, qu'on donnoit pour principes, & que je nę croyois pas tels. Je remarquai même, que quand ces deux Théories auroient été traitées d'une maniere moins abftraite, & avec une fimplicité convenable, elles auroient encore présenté de grandes, difficultés.

M. Bernoulli fuppofe, 1o, Que la vîteffe du Vent eft infinie eu égard à celle du Vaiffeau; 2°. Que la Carene ou la Section horizontale du Vaisseau est un segment de cercle de 30 dégrés. C'eft fur ces fondemens que M. Bernoulli a établi fa Théorie.

« ÀÌÀü°è¼Ó »