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Figure 3.

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Soit AB la Quille d'un Vaiffeau ABCD, fi la Ligne du Vent ne faifoit avec la Quille A B qu'une même ligne, comme VA, alors le Vaiffeau, qui feroit pouffé par la pointe, iroit avec toute la vîteffe poffible. Si le Vent agit felon la direction VC, le Vaiffeau fera pouffé felon CD; & afin que le Vaiffeau fit route, felon la Ligne de la force mouvante, il faudroit qu'il fût conftruit de façon qu'il trouvât par-tout une égale résistance; ce qui ne fauroit convenir qu'à un Vaisseau sphérique ou cylindrique. Mais felon la figure des Vaiffeaux ordinaires, la réfiftance, qu'il trouve à fendre l'eau par fon côté, eft plus grande que celle qu'il trouve à la fendre par fa pointe donc la route, que le Vaisseau doit fuivre, doit être moïenne, pour gagner fur une moindre résistance ce qu'on perd par la direction perpendiculaire de la force mouvante. La route du Vaisseau, au lieu d'être CD, fera CE, entre CB & CD. J'appelle encore avec

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M. Bernoulli, la Ligne par laquelle le Vaiffeau fait route, la Ligne moienne de la force mouvante.

16. De-là il fuit, que plus l'angle DCB formé par la ligne de la direction V C, & la ligne CB eft grand, plus l'angle de la route & de la Quille l'eft auffi. Cet angle, qui eft ici l'angle BCE, s'appelle Pangle de la Dérive.

17. Puifque l'angle de la Ligne de la force mouvante, & celle de la Quille augmente en même raifon, que celui de de la ligne du Vent & des Voiles, fi nous connoiffons ce dernier angle, nous déterminerons par-là la direction de la force mouvante & l'on pourra trouver l'angle de la route & de la Quille, c'està-dire, l'angle de lá Dérive. Pour avoir ainfi cet angle, il est nécessaire de connoître la résistance, que le Vaiffeau trouve à fendre l'eau dans toutes les impreffions de la ligne de la force

mouvante.

Quoique nous efperions de parvenir à

cette connoiffance, quelque compliquée qu'elle paroiffe, & que nous puiffions par elle déterminer l'angle de la Dérive 1 cependant nous croyons qu'on doit toujours préferer la pratique ordinaire, qu'on trouve dans tous les Traités du Pilotage, Cette voïe est infiniment plus simple, & même plus certaine.

18. Lorsque l'angle de la ligne du Vent & de la route eft droit, on appelle le Vent Vent de Quartier; fi l'angle eft obtus, il fe nomme Vent Largue; s'il eft aigu, Vent de Bouline ; enfin, fi la ligne du vent & la Quille ne font qu'une même ligne, on l'appelle Vent-Arriere.

19. Il femble que le Vent-Arriere doit être le meilleur pour faire une route quel conque, puifque pouffant le Vaiffeau par la pointe, il le fait aller avec toute la vîteffe poffible: mais comme les Voiles des Mâts de l'arriere ôtent le Vent de celles des Mâts de l'avant, on préfere le Vent Largue; parce qu'alors toutes les Voiles portent d'où, doit réfulter une

liqué plus grande force. Nous examinerons cette différence dans la fuite.

iffion

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20. On dit, que le Vaisseau tient éga lement le Vent, s'il a le Vent deQuartier; qu'il gagne au Vent, s'il a le Vent de Bouline; qu'il perd au Vent, s'il a le Vent Largue. Le Vaiffeau V fait route felon AB; file Vent eft en H, il a le Vent de Figure 4 Bouline; s'il eft en D, le Vent de Quartier, & s'il eft en E, le Vent Largue..

21. Deux Vaiffeaux tiennent également le Vent, s'ils font fur une même ligne, comme les Vaiffeaux A & B. Figure 51 Un Vaiffeau eft fous le Vent d'un autre, ş'il a le Vent contraire pour venir à lui;` ainfi le Vaiffeau C eft fous le Vent du Vaiffeau B, & le Vaiffeau B a l'avantage fur le Vaiffeau C.

22. Plus l'angle de la Dérive eft petit, plus la ligne de la force mouvante appro¬ che de la Quille; mais fi l'on diminue l'angle de la Dérive, pour gagner fur une moindre résistance, on dimiue l'angle du Vent fur les Voiles; & puifque l'angle

diminuant, le finus diminue, il eft évident, par le principe 7, que la force du Vent fur les Voiles doit diminuer. Il doit donc y avoir un point, où fans perdre de l'avantage de l'angle du Vent & de la Quille, on diminue celui de la Dérive le plus qu'il eft poffible. Ce point est la fituation la plus avantageuse de la Voile.

Comme dans la recherche de la situa tion la plus avantageuse de la Voile, on fuppofe l'angle du Vent & de la route connu, il convient auparavant de nous affurer d'un moyen, qui nous donne la jufte valeur de cet angle.

Une Machine, que M. d'Ozembray i Honoraire de l'Académie Royale des Sciences, a donnée au Public dans les Mémoires de l'Académie de 1731. nous fournit une maniere aisée de nous affurer de la jufte valeur de l'angle de la ligne du Vent & de la route. Cette connoiffance étant très-importante & effentielle dans la Manoeuvre, on ne fauroit être trop reconnoiffant au zèle de M. d'Ozembray pour le

bien

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