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Défarme les Démons de la Seine & du Tage;

Romps le bandeau fatal dont leurs

verts;

font yeux

cou

GOMBER

VILLE.

Et n'infpirant qu'une ame à cent peuples divers,
Compose un fiécle d'or des jours de ton veuvage.

Je fçai tous les combats qu'a faits Sémiramis,
Qu'elle a vû mille Rois à fes armes foumis,
Et que de fes lauriers les Hiftoires font pleines:

Mais fans porter envie à fes fameux exploits,
Souviens-toi que la paix eft la gloire des Reines,
Comme on dit que la guerre eft la gloire des Rois.

Au Cardinal de Richelieu.

PAR tes hautes vertus & tes faits héroïques,
Tu changes le Deftin, les hommes & le tems;
Et malgré la rigueur des aftres inconftans,
Tu détournes le cours des miferes publiques.

Tu détruis l'espérance & les deffeins tragiques,
Dont l'Espagne nourrit fes orgueilleux Titáns;
Tu fais par tes confeils vaincre nos combattans,

Et

portes notre empire à fes bornes antiques.

Je l'avois bien penfé que ces fameux Mortels, A qui le fiécle d'or confacra des autels,

Dans nos fiécles de fer n'auroient point de fem blables:

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Mais, ô l'œil de la France, & l'ame de mon Roi!

GOMBER-Comparant à leurs faits tes faits inimitables,
Je vois que le tems feul les a mis devant toi.

VILLE.

Au même.

APRE'S que ton grand cœur, & ta haute fageffe,
Ont travaillé long tems au bien de l'Univers,
Tu fufpends tes travaux & tes projets divers,
Et viens te repofer aux Rives du Permesse.

Là tu répands fur nous l'immortelle richesse,
Qui te couvre le front de lauriers toujours verds;
Et tu fais triompher notre Scene & nos Vers,
De la Scene & des Vers de l'une & l'autre Grece.

Invoque qui voudra comme un des Immortels,
Ce phantôme à qui Delphe érigea des autels;
Et l'aille confulter fur le bord de fon onde:

Pour moi je ne tiens plus ce fpectre pour un Dieu,
Et veux par mes écrits apprendre à tout le monde,
Qu'il n'eft point d'Apollon que le grand RICHELIEU.

Au Cardinal Mazarin.

HE'ROS, de qui l'Europe attend fa délivrance, Et qui du fang Chrétien dois arrêter le cours ; JULES, prens ma défense, & marche à mon se

cours,

Tel qu'on te voit marcher au fecours de la France.
Oppofe

Oppole ta juftice à l'injufte ficence,

Qui trouble à tous momens le calme de mes jours; GOMBER-
Et puifque les neuf Sœurs font tes feules amours,
Montre à leur nourriffon jufqu'où va ta puiffance.

Ne dis point que mes vœux font indignes de toi;
Et que tes nobles foins n'étant que pour mon Roi,
J'ai conçû vainement l'efpoir où je me fonde:

Mais imite le Dieu dont tu fers les autels : Bien qu'il veille fans ceffe aux grands destins du monde,

Il n'abandonne pas le moindre des mortels.

Au même.

NOBLE & vivant portrait de l'antique Fabrice,
JULES, rempli de cœur, de prudence & de foi;
Aime ta propre gloire, & fais que j'accompliffe
Ce que tes grands travaux fe promettent de moi.

Tu fçais que l'avenir exerce une justice,
Qui traite également le berger & le Roi:
Crains que ce fier cenfeur, fi tu ne m'es propice,
En voyant mes écrits, ne parle ainfi de toi :

JULES, qui d'un enfant fit le Maître du monde,
Laffé de triompher fur la terre & fur l'onde,
Rendit le fiécle d'or aux peuples baptifez.

Il eft vrai qu'une tache obfcurcit fa mémoire;

Tome II.

-P

VILLE.

GOMBER
VILLE.

C'est qu'il a confenti qu'au mépris de fa gloire,
On mette Gomberville au nombre des aifez.

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L'augmentation du bien eft l'aliment de l'avarice.

RETRANCHE le defir qui t'agite & te trouble;
Quitte ton avarice, & borne ton pouvoir :
Plus l'Hydropique boit, plus la foif lui redou-

ble;

Plus l'Avare a de biens, plus if en veut avoir.

Crefcit indulgens fibi dirus hydrops;
Nec fitim pellit, nifi caufa morbi
Fugerit venis & aquofus albo

Corpore languor. Lib. 2. Ode 2.

Le changement de vie & non de lieu, fait notre bonbeur.

Nos inconftances continuës,
Nous font errer par l'Univers,
Et fous mille climats divers,

Voir mille terres inconnues :

Mais nous voyageons vainement;

Notre efprit inquiet nous fait toujours la guerre:
Auffi pour vivre heureufement,

Il ne faut point changer de terre,
Il faut changer de fentiment.

Quid brevi fortes jaculamur œvo
Multa? quid terras alio calentes
Sole mutamus? Patria quis exul
Se quoque fugit? Lib. 2. Ode 16.

A un vieux Financier.

QUE te fert vieil Ambitieux,
De voler toutes nos Provinces,
Pour élever en mille lieux

Des palais dignes de nos Princes?
Ignores-tu que les Destins,
Après quelques fâcheux matins,

Vont borner le cours de ta vie?

Déja tes plus beaux jours ont éteint leur flambeau :
Penfe donc à la mort; ton âge t'y convie s

Et fi tu veux bâtir, va bâtir un

tombeau.

Truditur dies die,

Novaque pergunt interire luna.

Tu fecanda marmora

Locas fub ipfum funus, ac fepulchri
Immemor, ftruis domos.Lib.2.Oders.

Craindre & aimer Dieu, double devoir de tous
les hommes.

MORTELS, il est un Dieu; vous en êtes l'image:
Aimez-le comme tels, & révérez fes lois.
La foi, qui de vos cœurs exige cet hommage,
L'exige également des Bergers & des Rois.

GOMBER-
VILLE

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