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dans l'Oraifon funébre d'Hardoüin' de CASSA- Péréfixe, Archevêque de Paris. Quant ONES. à fon talent pour la Chaire, on n'en fçait rien de particulier, fi ce n'eft qu'après avoir été applaudi dans Paris, il fut nommé pour prêcher à la Cour : mais il n'y prêcha point, & cela parce qu'un peu avant qu'il dût y paroître, la Satire où fon nom eft lié avec celui de Cotin étant devenue publique, il craignit avec raison de trouver les Courtifans difpofez à le condamner fans l'entendre.. Cependant le trait fatirique dont le cœur de l'Abbé CASSAGNES fut bleffé, eut des fuites déplorables pour lui. Quelle douleur de fe voir arrêté comme au milieu de fa courfe par une raillerie devenuë Proverbe en naiffant ! Il fit fes derniers efforts pour regagner l'eftime du Public; Il produifit coup fur coup divers ouvra

1 Si l'on n'est plus an large affis en un feftin, Qu'aux Sermons de CASSAGNE, ou de l'Abbé Cetin, Sat.

ges

GNES.

ges, qui devoient certainement lui faire — honneur, lorfqu'enfin il fuccomba fous CASSA. le poids de l'étude & du chagrin. Ses parens avertis que fa tête fe dérangeoit, accoururent du fond de leur Province, & l'ayant trouvé hors d'état de pouvoir être transporté en Languedoc, ils furent contraints de le mettre à Saint Lazare, où il mourut le 19 Mai 1679. âgé feulement de 46 ans : trifte effet de la fatire, & qui devoit bien rendre amer pour l'Aureur lui-même le plaifir qu'elle pouvoit d'ailleurs lui donner ! Voyez l'Hiftoire de l'Académie Françoife, tome 2. art. 13.

Sur le portrait de M. de Balzac.

C'EST le portrait de l'Eloquence,

Qui par fa divine puiffance,

Sous le nom de BALZAC' charme tous les efprits:

1 Le beau génie, le grand Ecrivain que Balzac! Que notre Langue eft riche dans fes Ouvrages! Quelle pureté, quelle netteté, quelle force de ftile! Quel nombre & quelle harmonie! Quelle nobleffe dc pensée & d'expreffion! Quelle fécondité de tours!. Il n'eft pas égal par tout, il s'en faug Tome II.

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CASSA
ONES

Mais pour la mieux connoître écoute fon langage..
Elle est vivante en fes Ecrits,

Et n'eft que peinte en cette Image.

Sentiment à la vie des Fleurs.

BRILLANTES fleurs de la faifon nouvelle,

Ceffez de paroître à mes yeux :

Vous rendez la Terre trop

belle;

Je ne veux aimer que les Cieux.
Sur un Papillon.

1 PAPILLON léger & volage,
Fui le vain éclat qui t'engage

bien; mais il eft par tout également travaillé, également
foigné.. Il a fçû joindre dans fon ftile la délicateffe à la
force; & il eft plein de traits qui ne feroient point deshon-
neur à M. DE FONTENELLE. Mais comme fouvent il eft.
grand jufqu'à être guindé, quelquefois auffi fa délicatefle
va jufqu'à l'affectation, & n'a point l'air fimple & naturel,
& fur tout la jufteffe de celle qui caractérise l'illuftre Aca-
démicien qu'on vient de nommer.... Apologie de Balzac
par M. l'Abbé Trublet, page 144. de les Effais fur divers
Jujets de Littérature & de Morale.

Le R, Pere Porée, dont le nom feul eft un grand éloge, a
fait une heureuse comparaifon du Papillon avec la jeunesse
dans des vers qui ont été mis en chant. Les voici :
Le Papillon toujours volage,
Erre, vole de fleurs en fleurs,
Sans qu'aucune d'elles l'engage
A fixer fes folles erreurs.
Telle eft la feuneffe peu fage,
Elle court à tous les plaifirs
Qui fe trouvent fur fon paffage,.
Sans qu'aucun fixe fes defirs..

A courir vers ce feur qui caufera ta mort:
Tu cherches ce que tu dois craindre;
Quand je te vois, je plains ton fort;
Mais plus que toi je fuis à plaindre.

Le flambeau qui fait ton envie,
Te va ravir bien-tôt la vie ;
D'un téméraire vol tu cours à ton trépas:
Tel eft le pécheur infidelle,

Il veut fuivre de vains appas >
Et court à fa perte éternelle.

Sentiment à la vue des Oifeaux.

QUE chantez-vous, petits Oifeaux ?
Je vous regarde & vous écoute:
C'est Dieu qui vous a faits fi beaux;
Vous le chantez fans doute.

Son nom vous anime en ces bois,
Vous n'en célébrez jamais d'autre ;
Faut-il que mon ingrate voix
N'imite pas la vôtre ?

Vos airs fi tendres & fi doux,
Lui rendent tous les jours hommage
Je le bénis bien moins que vous,

Et lui dois davantage.

Sur la guerre du corps & de l'efprit.

CASSA

GNE'S.

CORPS mortel, qui me fais la guerre,

CASSA-
GNES.

Et qui, pour me livrer à des foins fuperflus,.
Joins la péfanteur de la terre !
A la fragilité du verre,

Hélas! ne me tourmente plus.. [

Que te fert-il de me contraindre
A confumer pour toi le tems fi précieux?
Souffre la douleur fans te plaindre,.
Attends le trépas fans le craindre,
Et fois la victime des Cieux.

Un jour, par la bonté divine,

Tu dois, après ta mort, te voir reffufcité;
Et ton Créateur te destine,

Malgré ta mortelle origine,
Une heureuse immortalité.:

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Les Conferences pour cette Paix, & pour le Mariage de l'Infante d'Efpagne avec le Roi Louis XIV. s'ouvriren

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