LA SASLIERE. Sans lui parler, & fans la voir; XIX. MON Iris, quand l'heure eft venue Plus de vingt fois en un quart d'heure Je dis adieu, puis je demeure, Et pour vous voir encore je cherche cent détours. IRIS, de tant d'Amans qui vivent fous vos loix, PARDONNEZ, mon Iris, à cette humeur cha Qui me rend quelquefois déplaifant à vos yeux; Mille petits fujets l'excitent en tous lieux : Un rapport, un mal entendu, Et quand on a l'ame un peu tendre, XXII DE la beauté d'Iris vois le Portrait fidelle. Un cœur tendre, un efprit charmant : QUE mon destin eft rigoureux! Iris, l'aimable Iris a perdu la lumiere: De tous fes déplaifirs mon cœur venoit à bout; Et rien ne me confole d'elle. Ma jeune Iris n'eft plus, le Ciel me l'a ravie. I 1 L'Iris dont il eft fait mention dans ce Madrigal & les précédens, n'eft du tout point une Iris en l'air; mais une Demoiselle de condition, qui par la délicateffe de fes fentimens autant que par fa beauté avoit fçû fixer le cœur de M. DE LA SABLIERE. Il étoit fur le point de l'époufer, lorfqu'elle fut attaquée de la petite vérole, dont elle mou rut quelque tems après. LA SA BLIERE. LA SABLIERE. Ce digne objet de mes amours, Elle occupoit tous mes defirs; Je n'avois point d'autres plaisirs ; Tous mes foins se bornoient à fervir cette belle. Que par un trifte souvenir ? GILBERT. ABRIEL GILBERT, Parifien, Secretaire des Commande- GILBERT. mens de la Reine de Suede, & fon Réfident en France, a eu quelque réputation dans le dix-sep- traduit quelques Pfeaumes fur les mêmes GILBERT, mefures que ceux de Marot. Quoiqu'il eût eu des Emplois affez confidérables, il auroit paffé tristement les dernieres années de fa vie, fi M. d'Hervart, mateur des Gens de Lettres, ne lui eût donné un azile favorable dans fon Hôtel, où il mourut en l'année 168c. JE Contre la vaine gloires E fais peu de cas de la gloire A la Reine de Suede, après fon abdication. EN fervant cette Reine égale aux Amazones Cat qui fçait donner des couronnes, Souhait généreux. Je voudrois poffeder une grande richesse, Les tréfors de l'efprit & ceux de la fanté, Faire |