MADAME DES HOULIERES. NTOINETTE DU LIGER DE LA Lieutenant de Roi de la Citadelle de Tome II. --- & de fon approbation, plus flateuse pour DIS Hou-elle que les bienfaits même. Egalement LIERES. douée des graces de l'efprit & du corps, elle n'en fentit pas moins le néant des chofes du monde; & elle eut le bonheur de finir une vie, remplie de fouffrances depuis douze ans, par une mort toute chrétienne.. On a gravé au bas de fon portrait qui eft à la tête de fes Œuvres les Vers fuivans. Si CORINNE en beauté fut célébre autrefois, Madame DES HOULIERES étoit de l'Aca- RONDE A U. CONTRE DES HOU ONTRE l'Amour voulez-vous vous dé- LIERES. fendre ? Empêchez-vous & de voir & d'entendre Gens dont le cœur s'explique avec efprit. Mais trop encor pour mettre un cœur en cen- Quand une fois il leur plaît de nous rendre On lit en vain tout ce qu'Ovide écrit De la raison il ne faut rien attendre :` Trop de malheurs n'ont fçû que trop appren dre, Qu'elle n'eft rien dès que le cœur agit. La feule fuite, Iris, nous garantit ; C'est le parti le plus facile à prendre IDYLLE S. Les Fleurs. QUE votre éclat eft peu durable, Charmantes fleurs, honneur de nos jardins! Souvent un jour commence & finit vos deftins, Et le fort le plus favorable DES HOU- Ne vous laiffe briller que deux ou trois matins. Ne gênent point l'innocente tendreffe Ne mêle d'amertume à vos plus doux plaisirs. On voit l'ingrat objet qu'on aime, Manquer d'empreffement, ou s'engager ailleurs. Plus heureufes que nous, vous mourez pour renaî tre. Triftes réflexions, inutiles fouhaits: Quand une fois nous cessons d'être, Un redoutable instant nous détruit fans réserve; Nous entrons pour toujours dans un profond repos, D'où nous a tirez la nature,' Dans cette affreufe nuit qui con fond les héros Et dont les fiers Deftins par de cruelles lois Mais hélas ! pour vouloir revivre, Quand nous l'aimons tant, fongeons-nous Par des liens honteux attachez à la vie Elle fait feule tous nos foins; Et nous ne vous portons envie Que par où nous devons vous envier le moins: Les Moutons. HE'LAS, petits Moutons, que vous êtes heureux! Vous paiffez dans nos champs fans fouci fans al larmes ;' Auffi-tôt aimez qu'amoureux, On ne vous force point à répandre des larmes ;- Dans vos tranquilles cœurs l'amour fuit la nature Qq. iij DES HOU LIERES |