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il n'eft pas inférieur aux précédens; car il eft fupérieur à tous ceux de France; c'eft celui dont l'établiffement eft le plus moderne, par conféquent à peine encore connu. Le grain est assez beau, il prend bien le poli noir, mais il est un peu filandreux, & autant que l'étoffe de Pont; & jufqu'ici on n'en a point fait en France qui foit plus capable de remplacer l'étoffe de Pont, pour faire cette multitude d'inftrumens d'usage dans tous les arts; & cela par les raifons que

voici.

1o. On peut s'en procurer de toutes les groffeurs & longueurs défirables dans les arts de forge; 2°. il se chauffe, se foude & fe martelle très-bien; 3°. il s'allie très-bien avec le fer, & de plus il se corroie bien fur lui-même; 4o. Enfin, il prend un grand degré de dureté à la trempe; de forte que s'il étoit auffi homogene que l'Acier fondu, il feroit en quelque forte préférable; mais j'avoue qu'il fe trouve des barreaux plus

A

E

Fig.

de balanciers, les arbres, les tiges, les pivots, les pignons, &c. qu'on fait autour, & qu'on fent au burin des endroits mols & des endroits durs, & dont on a de la peine à les tourner rond, c'est un figne certain que la matiere n'est pas homogene; c'eft un Acier naturel, contenant des veines ferrugineuses. En pareil cas, pour la perfection des machines conféquentes, on doit rejetter ces pieces, & en faire d'autres d'une matiere plus convenable à l'objet. Il est donc important de conclure d'après cette obfervation, que dans l'horlogerie, comme dans tous les arts méchaniques, pour toutes les machines à rouages & pour toutes les pieces frottantes, on doit. préférer l'Acier cementé ou Acier factice, à l'Acier naturel; c'eft à quoi on a jusqu'ici très-peu pensé, jamais bien approfondi, & qui pourtant mérite beaucoup de l'être.

SECONDE PARTIE.

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SECONDE PARTIE.

III. QUESTION.

De quelle maniere on doit préparer les différens Aciers fabriqués avec fes mélanges, pour les conduire jusqu'au moment de la trempe, fans altérer. leurs qualités.

Po

Our parvenir avantageusement à expliquer la maniere d'employer l'Acier, pour préferver l'altération de fon phlogistique, de fes bonnes qualités, & pour le préparer à recevoir une bonne trempe, il faut avoir recours au grand art du Forgeron.

Un feul coup de foufflet donné de trop, pouffe le feu, brûle l'Acier & D

le décompose; mais il y a un certain degré, qui fans le détruire & le brûler, lui ôte une partie de fes qualités, en altérant fon plogistique fans le dévorer. Or, ce degré eft réparable; mais ce n'eft qu'en parcourant les effets du feu fur le métal, ainsi que les effets du marteau, qu'on peut en expliquer clairement les procédés, & en faire obferver la pratique : encore faut-il parler de chaque Acier en particulier, pour établir des traitemens convenables à un chacun; car ce qui eft nuifible à l'un, est souvent néceffaire à l'autre. Cependant, avant de les traiter en particulier, il convient d'établir les principes géné raux du feu & de la forge.

Le feu agit fur l'Acier par le contact immédiat des charbons ardents. Tous les Auteurs ont examiné & s'accordent à dire, qu'un feu lent ronge & calcine le métal, & par-là il diminue de poid & de volume, & n'en devient ni meilleur, ni plus purifié; cela

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