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ORESTE.

Allons, Vieillard, délibérez ici fur le parti

que je dois prendre.

LE VIEILLARD.

Ecoutez-moi. Il vient de me venir un projet.

ORESTE.

Quel eft-il? S'il eft bon, je l'exécuterai,
LE VIEILLARD.

En venant ici j'ai rencontré Egysthe.

ORESTE.

Fort bien. Mais en quels lieux?

LE VIEILLARD.

Près de ces lieux mêmes.

ORESTE.

Que faifoit-il? Je n'apperçois encore aucun

rayon d'espérance.

LE VIEILLARD.

Il fe difpofoit, à ce qu'il m'a paru, facrifice aux Nymphes.

Ef

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ORESTE.

à faire un

ce pour remercier les Dieux des enfans

qu'il a, ou pour leur en demander?

LE VIEILLARD.

C'est ce que j'ignore. Tout ce que je fçais, c'eft qu'il fe difpofoit, à immoler des victimes.

ORESTE.

Eft-il accompagné de beaucoup de monde ? Ou n'a-t-il à fa fuite que fes gardes.

LE VIEILLARD.

Aucun Argien n'eft auprès de lai. Ses gardes feuls l'environnent.

ORESTE.

N'a-t-il auprès de lui perfonne qui puiffe me

reconnoître ?

LE VIEILLARD.

Non, de tous ceux de fa fuite, il n'y en a aucun que j'aye vû dans le tems que j'étois auprès de vous.

ORESTE.

Ils fe déclareront fans doute pour moi, fi je prend le deffus.

LE VIEILLARD.

Et alors je ne manquerai pas de vous appuyer & de leur parler en votre faveur.

ORESTE.

Mais comment pouvoir approcher du tyran.

LE VIEILLARD.

Allez du côté où fe fait le facrifice; fuivant toutes les apparences, dès qu'il vous appercevra, il vous invitera au feftin.

ORESTE.

Si les Dieux me font favorables, je ferai pour lui un convive bien funefte.

LE VIEILLARD.

Vous examinerez tout, & les circonftances vous détermineront.

ORESTE.

Fort bien. Mais où eft Clytemnestre?

LE VIEILLARD.

Elle eft à Argos. Mais elle doit fse trouver au feftin.

ORESTE.

Pourquoi donc n'eft-elle point fortie avec fon époux.

LE VIEILLARD.

C'est pour éviter les reproches du peuple qu'elle eft reftée chez elle.

ORESTE.

Je vous entends. Elle n'ignore point qu'elle eft fufpecte à toute la ville.

LE VIEILLARD.

Cela eft vrai. Elle eft en horreur à tout le monde.

ORESTE.

Comment les pouvoir égorger tous deux en même tems?

ELECTRE.

Je prends fur moi le foin de me défaire de ma

mere.

ORESTE.

Plaise à Dieu que la fortune vous foit propice!

ELECTR E.

Plaise à Dieu qu'elle nous foit favorable à tous deux.

LE VIEILLARD.

Elle vous le fera. Mais comment pourriez-vous égorger votre mere?

ELECTRE.

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J'appellerai la rufe à mon fecours. Partez, Vieillard, trompez Clytemnestre, & dites-lui que je fuis mere, que je viens d'avoir un fils.

LE VIEILLARD.

Depuis quand lui dirai-je que vous l'avez.

ELECTR E.

Depuis dix jours,

LE VIEILLARD.

A quoi cela peut-il aboutir?

ELECTRE.

Dès que ma mere apprendra cette nouvelle, elle ne manquera pas de fe rendre ici.

LE VIEILLARD.

Pourquoi viendroit-elle ? Vous imaginez-vous qu'elle foit fenfible à vos intérêts ?

ELECTR E.

Je n'en fçais rien. Elle viendra cependant pleurer fur le trifte fort de mes enfans.

LE VIEILLARD.

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