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A UNE DAME

à qui l'auteur envoyait une bague où son portrait était gravé.

BARIER grava ces traits destinés pour vos yeux;
Avec quelque plaisir daignez les reconnaître:

Les vôtres dans mon cœur furent gravés bien mieux,
Mais ce fut par un plus grand maître.

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Non, non, je n'aimerai jamais;

J'en ai fait le serment et je vous le répète :
Puisque l'on ne peut vivre en paix
Sous l'empire d'une coquette;

Puisque la plupart des objets

Sont vains, capricieux et fiers de leurs attraits,

Non, non, c'est une affaire faite,

Non, non,

je n'aimerai jamais...

D'autre que vous, jeune Lisette.

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PANARD.

Je sens quand je vous vois une joie inconnue;
Quand je ne vous vois pas je suis au désespoir,
Et je voudrais toujours vous voir,

Ou ne vous avoir jamais vue.

COQUARD.

A MADAME *** >

déguisée en marchande de plaisirs.

LORSQUE SOUS ce masque joli,

Belle Eglé, tu viens me séduire, Donne-moi donc, pour finir mon martyre, Ou du plaisir ou de l'oubli.

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IMPROMPTU

à des Dames qui, après avoir chanté très-agréablement, m'ont prié de chanter à mon tour.

POINT n'ai reçu de l'avare nature
Cet art charmant de moduler des sons;
Ma rauque voix fait rompre la mesure,
Quand je la mêle aux refrains des chansons.
En cet instant le sort me dédommage;
Je vous entends: est-il un lot plus doux?...
De bien chanter je ne suis plus jaloux:
Du rossignol eussé-je le ramage,

Je me tairais

pour n'entendre

que vous.

DUMAS.

A MADAME LA COMTESSE DE LA SUZE.

BELLE comtesse de la Suze,
Qui vous nomme, nomme une muse
Pleine d'esprit, pleine d'ardeur:
Aussi je dis pour votre gloire,

Ou plutôt pour mon propre honneur,
Que vos vertus sont dans mon cœur,
Et vos écrits dans ma mémoire.

COLLETET.

A MONSIEUR DE ***

QUAND je pense, Damon, qu'une flamme constante
Doit éterniser nos amours,

Je sens que mon bonheur s'augmente
Par l'espoir de t'aimer toujours.
Non, je ne crains pas de survivre
A la perte des biens que tu me fais goûter:
S'ils pouvaient cesser d'exister,
Serait-ce la peine de vivre?
Par un si triste sentiment

Mon ame n'est point poursuivie:
Malheureux qui croit en aimant
Ne pas aimer toute la vie!

Soto

Madame de ***.

AH! si je le voyais le cruel qui m'outrage,
Disais-je, il connaîtrait ce qu'il a dédaigné!
Pour calmer mon cœur indigné

Sans doute il emploierait son perfide langage;
Mais l'honneur offensé soutiendrait mon courage:
Il supplierait en vain; l'amour l'a condamné.
Hé bien! je l'ai revu, j'ai revu le volage!
Il n'a rien dit, et j'ai tout pardonné.
CONSTANCE PIPELET.

A UNE DAME

qui prétendait que perdre la raison et perdre la mémoire étaient la même chose.

En dépit de votre argument,
Je prouve le contraire;
Daignez m'accorder seulement
Un baiser pour salaire.
Si j'obtenais un pareil don
Pour prix de ma victoire,
J'en pourrais perdre la raison,
Mais jamais la mémoire.

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De contrastes charmans quel piquant assemblage!
Frivole aujourd'hui, demain sage,
Vous occupez l'esprit et le cœur tour à tour.
Chez vous, chaque instant, chaque jour,
Voit naître une métamorphose;

Vous désolez gaîment ceux qui vous font la cour,
Et même vos refus accordent quelque chose.
Vous pensez, vous riez, vous êtes un lutin

Qu'on ne conçoit pas et qu'on aime.

Hélas! pourquoi, quand vous changez sans fin,
Me plaisez-vous toujours de même ?

DORAT.

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