CERTAIN fripon, sûr de gagner au jeu , N'a pas long-tems m'avait fait la gageure Qu'en prose ou vers de l'amour la plus pure Point n'oserais te faire un doux aveu. Il a gagné; car sitôt que m'apprête A te parler, timidité m'arrête. Il a gagné ! S'il gageait aujourd'hui Qu'amour pour toi ne brûle pas mon ame, Ou que le tems en éteindra la flamme, Bien serais sûr d'être quitte avec lui.
en se promenant avec elle sur le bord de la mer qui était retirée , et où il gravait ses chiffres.
CELUI qui grava sur le sable Les chiffres dont tu vois les traits, Brûla dessus ces bords d'une ardeur véritable Pour l'objet le plus aimable Que nature fit jamais. O mer qui donnas la naissance Jadis à la mère d'Amour, En faveur de son fils respecte à ton retour Ce monument de sa puissance. CHAULIEU,
PRoJET flatteur de séduire une belle, Soins concertés de lui faire la cour, Tendres écrits, serment d'être fidelle, Airs empruntés, vous n'êtes point l'amour : Mais se donner sans espoir de retour, Par son désordre annoncer que l'on aime, Respect timide avec ardeur extrême, Persévérance au comble du malheur, Dans sa Philis n'aimer que Philis même, Voilà l'amour; mais il n'est qu'en mon cœur.
ToUs les matins vous êtes mon Aurore ; Le soleil ne me luit que lorsque je vous vois ; Vous êtes au printems ma véritable Flore ; Celle de nos jardins près de nous perd ses droits; Pour conduire mes pas dans le chemin du sage Vous êtes ma Minerve, et je suis bien guidé ; Vous êtes mon Iris dans le tems de l'orage ; Souvent dans un repas vous êtes mon Hébé. Si vous aviez l'ame assez bonne Pour être ma Vénus sous un ombrage frais, Je serais content, et j'aurais Tout l'Olympe en votre personne. PANARD.
PoURQUoI me demandez-vous tant Si mes vœux dureront, si je serai constant ? Jusques à quand mon cœur vivra sous votre empire ?
Ah! Philis, vous avez grand tort :
Comment pourrais-je vous le dire ? Rien n'est plus incertain que l'heure de ma mort.
ON a beau vous marquer les plus tendres ardeurs, La raison près de vous sait tout rendre inutile : Vous la chassez de tous les cœurs,
Et le vôtre lui sert d'asile. PANARD.
sur la haine qu'elle porte au nom Français.
AU seul nom d'un Français vous devenez colère ; Je vois vos beaux yeux s'enflammer. Eh! qui peut contre nous ainsi vous animer ? Nous craignons tant de vous déplaire ! Vous savez si bien nous charmer ! Tant de fierté sied mal aux belles ; Le courroux n'est pas fait pour elles; Il dépare leurs traits, écarte les plaisirs. Faite pour exciter les plus tendres desirs, Livrez-vous au penchant où l'amour vous entraîne : Je vous réponds de vos succès... Eh! pour vous venger des Français Qu'est-il besoin de votre haine ? C'est bien assez de vos attraits.
L'AUTRE jour je songeais que, par l'amour unis, Pour vous j'étais Adam , pour moi vous étiez Eve : Je ne sais avec vous quel péché j'ai commis ; Mais je perdis " Le paradis Quand le jour termina mon rêve.
MÉDEcINs, vous êtes pour nous Moins nécessaires que les belles : Si nous pouvons mourir sans vous, Nous ne pouvons vivre sans elles.
PuisQUE tu veux que nous rompions, Et que, prenant chacun le nôtre, De bonne foi nous nous rendions Ce que nous avons l'un à l'autre, Je veux, avant tous mes bijoux, Reprendre les baisers si doux Que je te donnais à centaines : Puis il ne tiendra pas à moi
Que de ta part tu ne reprennes Tous ceux que j'ai reçus de toi.
J'AI senti pour vous seule une flamme parfaite ; Je n'ai jamais aimé comme j'aime en ce jour : Doris é t ma première amourette ; Vous êtes mon premier amour. LAMOTTE.
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