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être claire et suffisante; elle ne comporte point de trait saillant : quelque heureux qu'ils pussent être, ils nuiraient toujours au dernier, qui doit surprendre et frapper. Ce dernier trait doit venir naturellement, sans être amené de trop loin. Il faut surtout éviter le calembourg et le jeu de mots puéril.

Il y a deux sortes d'épigrammes, celle de pensée et celle de trait. Le trait de la première y est répandu généralement, et porte plus sur l'idée que sur le mot, comme dans celle-ci de J.-B. Rousseau :

Doctes héros de la secte moderne,
Comblés d'honneurs et de gloire enfumés,
Défiez-vous du tems qui tout gouverne,
Craignez du sort les jeux accoutumés.
Combien d'auteurs plus que vous renommés
Des ans jaloux ont éprouvé l'outrage!
Non que n'ayez tout l'esprit en partage
Qu'on peut avoir; on vous passe ce point:
Mais savez-vous qui fait vivre un ouvrage ?
C'est le génie, et vous ne l'avez point.

La seconde, qui garde le trait pour le dernier vers, offre une pensée moins étendue et

plus saillante. Nous citerons celle-ci de Boi

leau :

Ton oncle, dis-tu, l'assassin

M'a guéri d'une maladie :

La preuve qu'il ne fut jamais mon médecin,
C'est que je suis encore en vie.

Il est encore une autre sorte d'épigram

mes;
c'est celle qui présente à la fois un
trait mordant et un trait flatteur: on pour-
rait l'appeler madrigal-épigramme. Nous
donnerons la suivante pour exemple: elle
est de Lamonnoye.

Roch est un homme fort secret.
Ami, reconnais à ce trait

Sa discrétion sans pareille :
L'autre jour, s'approchant de moi,
Il me dit tout bas à l'oreille
Que Louis était un grand roi.

ÉPIGRAMMES.

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